Les derniers jours de l’année s’écoulent paisiblement en famille ; j’en profite pour faire un bilan de cette riche saison 2013. Après une saison 2012 en partie tronquée, l’objectif était de repartir sur les mêmes bases, en voyant jusqu’où je pouvais progresser. Pas de révolution dans la planification, avec des objectifs à long terme pour mes débuts en Masters : Grand Trophée (catégorie 30-39 ans), qualification pour les Mondiaux UWCT à Trento, et décrocher enfin une victoire individuelle sur route, quelle que soit l’épreuve.

Pour cela il y a bien sûr l’entraînement, mais aussi quelques pistes comme la diététique et la récupération : deux points que j’ai bien travaillés, et qui -à mon avis- m’ont fait le plus progresser. Après un hiver long et rigoureux la compétition reprend à Montélimar, sur une pluvieuse Corima. Au sein d’un peloton relevé et très homogène je craque dans le final, mais les sensations jusqu’aux deux tiers de la course sont satisfaisantes pour une reprise. Nous retrouvons le soleil au Granfondo Cannondale à St-Tropez, où je négocie mal un ou deux moments-clés de la course. Relativement loin de la tête de course à l’arrivée, je me qualifie néanmoins pour la finale UWCT à Trento pour la fin de saison et me positionne en vue du Trophée de Provence.

La saison se poursuit dans les Monts du Lyonnais dans des conditions météo changeantes. Si froid et neige nous accompagnent une partie des 1000 Bosses, les premières chaleurs nous accueillent aux Trois Cols. La récupération est optimale et les grosses charges de travail s’enchaînent. Je suis proche de ma meilleure condition aux Trois Cols et après une magnifique course j’arrive dans le groupe de tête pour la victoire : malheureusement mes faibles talents de sprinter me condamnent à la dernière place du groupe. La saison est bien lancée, il ne manque plus que l’arrivée du printemps pour décoller.

Des conditions une fois de plus hivernales dans le Vercors, où je cours en mode « survie » pour marquer de précieux points dans le Grand Trophée. De nouveau top 15, je remonte à la deuxième place du classement avant un mois de juin décisif. Pas de pluie ni froid, mais une quasi-tempête s’invite au Ventoux : la course se décante très rapidement avec de gros écarts loin de l’arrivée. A mi-course je roule pour un podium scratch et termine au pied de celui-ci, mais remporte la victoire dans la catégorie, assortie de la place de leader dans le Grand Trophée ! Les sensations sont excellentes, y compris le lendemain lors de la grimpée chronométrée. Après une nuit réparatrice je bats mon record dans la montée et prends la deuxième place du Trophée de Provence, au terme d’un week-end fabuleux.

J’arrive sur-motivé dans les Vosges pour le premier objectif de la saison, sur un parcours remanié pour les Trois Ballons. Là encore de très bonnes sensations malgré les premiers coups de chaud : devant mes proches je maîtrise parfaitement les sept heures de course pour un beau top 20 parmi la cohorte de Belges ou Hollandais. Les ajustements de l’alimentation en course portent leurs fruits, et me mettent en pleine confiance pour les grosses échéances de juin/juillet. A Morzine je réalise à nouveau une course solide : sans être flamboyant et après un pari risqué dans le final je ramène à nouveau un top 10.

J’arrive à Vaujany confiant, mais prudent car j’ai souvent eu un gros passage à vide dans la seconde boucle. Une fois de plus je passe la première boucle du parcours avec les meilleurs, mais ne peut rien faire lorsqu’ils décident de passer à la vitesse supérieure. Quelques jours plus tard on remet ça à la Marmotte, au sommet de ma forme. Au terme d’une course parfaitement gérée j’explose mon temps et classement de 2011, au point de me demander comment reproduire ou améliorer ce résultat… et comme au Ventoux, je bats mon record le lendemain sur la grimpée de l’Alpe, preuve qu’enchaîner cyclosportive et grimpée est possible.

Surfant sur cette bonne condition physique j’enchaîne avec l’Arvan-Villards avec une course solide, malgré une petite lassitude mentale. Idem à Risoul où malgré de très bonnes jambes j’en fais trop loin de l’arrivée, avant de craquer dans le final sur ma première (et seule) hypoglycémie de la saison. Le mois d’août est plus léger en compétitions, mais quelques jours après mes 30 ans je lève enfin les bras sur la ligne d’arrivée au Ballon d’Alsace, juste devant mon père. Sans doute le moment le plus fort de la saison, d’autant que la course s’est passée exactement comme prévue.

La pression retombe un peu au Granfondo les Deux-Alpes : plus tactique qu’à l’accoutumée, je me fais avoir dans le final par des concurrents plus frais. La première place du Grand Trophée est néanmoins acquise ; après une Alpigap satisfaisante je peux me tourner sereinement vers la fin de saison. Elle passe par l’Italie, où je découvre un niveau de folie aux Mondiaux UWCT de Trento. La course est nerveuse mais limpide dans ma catégorie : ça part à bloc d’entrée, pour ne se relever qu’à l’arrivée. Cédant « au mental » dans l’ascension finale je rate un top 15 voire 10, mais l’expérience est très enrichissante.

La saison se conclut à Annecy puis Montaud, où j’ai encore suffisamment les crocs pour ramener un top 10 et mon premier top 5 en grimpée (assorti d’un nouveau record de puissance) malgré quelques erreurs tactiques. Sans réel coup de barre et avec des classements/temps améliorés à chaque sortie ou presque, la saison 2013 place la barre très haut en terme de résultats. L’hiver devrait me permettre de jeter les bases de la saison prochaine, où je devrais diversifier ma pratique (pas de Grand Trophée), essayer quelques petites épreuves par étapes et me concentrer sur des épreuves où je peux vraiment faire un gros résultat avec une gestion plus fine de la récupération.

Voilà les axes à travailler pour 2014 : sachant qu’en puissance brute je suis proche de mon potentiel maximal, alors que tactiquement… disons qu’il me reste de la marge 😛 En attendant bonne PPG à tous, passez de bonnes fêtes et rendez-vous en 2014 pour de nouvelles aventures cyclistes !