Corima – Drôme Provençale

Après un hiver studieux, l’heure de la reprise a sonné à Montélimar. En ce premier jour du printemps la météo est clémente : peu de vent et quelques rayons de soleil éclairent les 2000 engagés au départ. Ça change de la pluie froide des éditions précédentes, et rendra le départ « neutralisé » en ville moins chaotique. Les copains cyclos sont là, l’ambiance est détendue jusqu’au top départ à 9h30.

Corima - Drôme ProvençaleGrosse bataille pour recoller à la voiture ouvreuse : environ 300 coureurs à remonter, c’est beaucoup et une belle côte à la sortie de la ville me permet d’entrer dans les premières positions du peloton, ouf ! Vincent Arnaud a des fourmis dans les jambes et on tente le coup dès les premières (nouvelles) difficultés du parcours ; malgré de bons relais la tentative n’aboutit pas, et Lionel Genthon en personne ramène le groupe de tête juste avant la première séparation des parcours. Tous les costauds sont là dont Brice, mais ils attendent la prochaine difficulté pour bouger.

Vers le km 40 Lionel arrive à sortir avec deux ou trois coureurs : pas très attentif je laisse filer dans un premier temps, avant que Vincent ne réagisse et exhorte les autres à rouler… Mais la poursuite n’est pas efficace et nous sommes encore trop nombreux. L’écart se stabilise entre 30 secondes et la minute lorsque nous laissons Brice et quelques autres partir sur le moyen parcours, avant d’attaquer le long faux-plat vers le col de Valouse.

Étonnamment le groupe de chasse reste très fourni (une quarantaine d’hommes) ; nous nous relayons avec Gilles Foucault, Jean-Lou Paiani, Cédric Richard, Roland Chavent et quelques autres coureurs pour revenir devant, du moins limiter l’écart avant la descente. Trop peu participent à l’effort collectif, et sans surprise les accélérations se succèdent dans les derniers kilomètres -plus difficiles- du col.

La descente est technique : j’entends quelqu’un partir à la faute juste derrière moi dans une épingle humide, Nicolas Raybaud et Roland se font peur dans l’entrée sinueuse des gorges de Trente Pas. A mi-parcours l’élastique se tend dans le faux-plat menant au col de la Sausse, je paie mes efforts du début de course mais m’accroche car tout le monde pioche. Nicolas Ougier, Roland sont en difficulté tandis que Williams Turnes s’en va seul rejoindre la tête. Profitant d’une accalmie je m’alimente, et maintiens le cap au sommet du col où la tête de course est pointée à moins d’une minute.

Nous y rejoignons Frédéric Lubach, décroché du trio de tête et prenant des relais impressionnants dans la descente. Jean-Luc Chavanon sort également de sa réserve, tandis que le groupe a nettement diminué. De mon côté les jambes sont de plus en plus lourdes ; j’appréhende la prochaine difficulté car l’arrivée est encore loin. Le col d’Orcinas est court et pentu : je m’arrache pour le franchir dans les dernières positions, jouant du braquet pour économiser au maximum la musculature à plus de 60 km de la ligne.

Bis repetita dans le col de Perthuis : je lâche quelques mètres au pied mais voyant David De Vecchi ou Frédéric mettre la flèche je m’accroche et franchis le sommet dans le groupe réduit à moins d’une dizaine d’hommes, ça fait du bien au moral. Jean-Luc, Nicolas Reynaud et Jean-Lou plongent alors à toute allure dans une descente délicate et je choisis la prudence, quelques gravillons jonchant le sol parfois humide. Quelques hectomètres plus loin Jean-Lou sort de la route, emmenant Jean-Luc dans son sillage. Nicolas prend quelques longueurs et ne se pose pas de question, le vétéran chamroussien se relève de suite et rejoint notre groupe alors que Jean-Lou s’arrête là, clavicule brisée 🙁

Corima - Drôme ProvençaleReste une cinquantaine de kilomètres relativement plats à couvrir et la chasse s’organise enfin efficacement avec Vincent, Jean-Luc, Gilles, Fabien Oules, Paul-Emile Lorthoir et Cédric Sagnol. Malgré une belle partie de manivelles nous ne reprenons rien à Nicolas qui nous tient en respect à une minute ; il rejoindra même le trio pour la quatrième place avant de s’incliner au sprint. Je gère ce qu’il reste d’énergie en veillant à m’alimenter pour tenir jusqu’au bout, ce serait dommage de craquer maintenant.

Marsanne et Savasse sont les dernières (légères) difficultés répertoriées, mais rien ne se passe. Les écarts sont maintenant figés, les relais moins appuyés : chacun pense logiquement à la ligne droite finale. N’ayant plus grand chose dans les chaussettes je me décide à faire le sprint, pour la forme. Calé en queue du groupe mené par Vincent je donne tout ce que j’ai à gauche de la route, bien trop loin de la ligne : Jean-Luc prend la septième place et moi la onzième, incapable de résister au retour de Gilles, Cédric et Fabien.

Quelques minutes plus tôt Lionel légèrement détaché face à un William épatant, Daniele Terzi complétant le podium scratch. Voilà une rentrée au-delà des objectifs, malgré beaucoup d’efforts dans la première moitié de course j’ai tenu la cadence jusqu’au bout. Cela valide la préparation hivernale, et permet de poursuivre sereinement le plan établi en vue des prochains rendez-vous 🙂

Résultat(s) : Corima – Drôme Provençale

4 réflexions sur « Corima – Drôme Provençale »

  1. Salut rodolphe,

    Encore un plaisir de te lire. Belle perf,!

    Je te suis aussi via strava. Tu parles bcp de ton applications de debut de saison. Selon toi, le 30/30 t’a apporté qq chose ou alors la diversité de tes activités( ski de fond) y est pour bcp? Fin de saison, tu parlais de vouloir exploiter la filière PMA…

    Merci d’avance pour le retour

  2. Bonjour Rodolphe

    Lire tes commentaires de courses est toujours un réel plaisir. La justesse de l’analyse et des mots suscitent la lecture, la rencontre. Au-delà de la performance, on apprécie le respect qui t’anime.
    La Corima valide ta bonne préparation hivernale. Puisse t’elle se confirmer dans les prochains rendez-vous et, qui sait, à L’Alsacienne cyclosportive le 26 juin ? Une nouvelle cyclo taillée pour les grimpeurs avec des paysages à couper le souffle et des pentes à couper les jambes. Une aventure aussi belle qu’exigeante. Un réel défi pour qui aime partager des moments de bonheur, de doute, de plaisirs. Alors, qui sait ?
    Bonne saison 2016

  3. Bonjour à tous,

    @ Laurent : le ski de fond m’apporte gainage et « gros » coeur, ce qui se traduit par davantage de force/puissance sur le vélo (moins de mouvements parasites) et une fréquence cardiaque plus basse lors des intensités => donc moins de toxines.
    En parallèle je souhaitais démarrer par de la PMA (relatif point faible de mon profil) car en fin de saison 2015 j’atteignais la limite d’exploitation de celle-ci sur des efforts de 20, 30, 60 minutes… cela semble porter ses fruits, surtout sur ce genre d’épreuve où ça se joue souvent sur des efforts courts et intenses (pas de longs cols).
    A moi ensuite d’évoluer vers la filière « reine » pour les cyclos de l’été : tempo (i3), seuil (i4)…

    @ Michel : en effet j’ai coché cette Alsacienne depuis son annonce… à voir comment ça va coller au calendrier sportif et surtout professionnel.

  4. Merci pour le CR, super intéressant de pouvoir connaitre ce qui ce passe aux avants postes !! Bonne saison !!

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