Granfondo les Deux Alpes

La pluie annoncée finit par tomber quelques minutes avant le départ des Deux Alpes : heureusement la température n’est pas froide (15°C à 8h00), et cela ne décourage pas les 300 cyclistes présents pour cette manche du Grand Trophée. 172 km, 4300 m de dénivelé annoncés : voilà un très gros morceau avec un passage inédit au col de Malissol, l’autre accès vers la vallée de la Roizonne étant coupé pour travaux. Autre nouveauté : toute la descente jusqu’au Clapier d’Auris est neutralisée, long mais logique tant ce passage était tendu les autres années (surtout sur route mouillée).

Granfondo les Deux AlpesJe retrouve donc mes adversaires habituels au bout de la ligne droite de Bourg-d’Oisans. La mise en action est rapide sous la pluie, chacun cherche à se réchauffer avant le col d’Ornon. Personne ne parvient à se dégager avant la Paute et le début des choses sérieuses : sous l’impulsion de Stefano Sala, David Polvéroni ou Cédric Richard les choses se décantent rapidement. A mi-pente nous ne sommes plus qu’une quinzaine en tête, tous les costauds sont là, je subis un peu mais les jambes répondent bien. J’en profite pour laisser l’imperméable à Jean-Luc, Nicolas et Salvador, venus m’encourager et m’assister aujourd’hui 🙂

Granfondo les Deux AlpesConcentré au sommet je me ravitaille, et attaque la descente en tête avec David. Il ne pleut plus mais la route reste mouillée : la descente est rapide mais prudente, personne ne cherche à faire le break avant la difficulté suivante. Nous traversons le Périer puis Entraigues sans souci, quelques hommes arrivent à rentrer avant le col du Parquetout, souvent décisif sur cette épreuve.

Dès le pied Cédric imprime un gros tempo, relayé par Stefano et David. En habitué de l’épreuve Christian Charrière est aussi présent, et le trio se dégage sur les pentes les plus raides. Pas loin derrière un autre groupe composé de Jean-Francis Pessey, Paul-Emile Lorthioir et Frédéric Glorieux se forme, trio que nous chassons avec Cédric. A plus de 300 W j’assure le tempo et nous finissons par rentrer, je continue sur ma lancée avec Jean-Francis pour limiter l’écart à 30″ au sommet.

En plein brouillard Cédric prend les devants dans la descente, nous ne voyons vraiment pas grand chose. Perdant énormément de terrain sur cette partie je ne me fais plus d’illusions quant à une éventuelle jonction avec la tête, et préfère gérer pour la suite. Chacun semble faire la même chose, et les relais sont réguliers sans même que l’on ait à se parler, cool 😉 Très bonne entente jusqu’à Siévoz où la pluie reprend ; nous attendons Frédéric victime d’un saut de chaîne sur le pont de la Roizonne. Jean-Francis hausse à nouveau le ton dans le col de Malissol, les jambes commencent à durcir mais l’effort est court.

Scénario similaire dans la vallée de la Roizonne : le groupe tourne parfaitement, et à 300 W dans les ascensions je suis à peu près sûr que ça ne reviendra plus de l’arrière. Nous franchissons le col de la Morte à 4′ des leaders ; comme d’habitude je pioche au pied de la difficulté avant de mieux finir au sommet. Je crains la longue descente sur Séchilienne, sur route tortueuse et trempée. Cédric assure les trajectoires, le groupe se tend et chacun se refroidit, moi le premier 🙁

Granfondo les Deux AlpesNous retrouvons une relative chaleur à St-Barthélemy et redoublons de prudence sur des traces de peinture qui semblent ruisseler sur la route avec le déluge. L’exercice délicat se termine à Séchilienne, place à la longue remontée de la Romanche… Par beau temps c’est déjà pénible mais sous la pluie, au milieu du trafic d’un samedi de vacances ça devient un calvaire de 25 km, beurk ! L’entente est toujours aussi bonne, sans se mettre minable sur les portions montantes : idéal pour aborder le final musclé du parcours. Avant Rochetaillée je crève de l’avant : vite dépanné par Jean-Luc et Nicolas je réintègre le groupe qui m’a attendu.

Second passage à Bourg-d’Oisans, km 125 : après quatre heures de course ça ne fait plus que monter et descendre. Tout le monde a mal aux jambes en montant à la Garde, Jean-Francis fait à nouveau le forcing et j’accuse le coup avec Paul-Emile. Bien alimenté je n’abdique pas et navigue à 15″ du trio au moment de remonter à Auris. Retrouvant un second souffle je reviens sur Cédric qui cale, Paul-Emile étant définitivement distancé. Dans les tunnels j’écrase les pédales et refais mon retard sur le duo mètre après mètre, certain de pouvoir rentrer.

Granfondo les Deux AlpesDernier ravitaillement solide à 15 km de la ligne, très serein je rentre dans la descente avec Cédric qui ne lâche rien. Nous sommes à nouveau quatre en traversant le Freney : tout se jouera dans l’ascension finale aux Deux Alpes. Jusqu’au barrage du Chambon le rythme est contenu, avant de s’accélérer dès le premier kilomètre de la montée. Cédric décroche immédiatement ; alternant pédalage assis et en danseuse je m’arrache pour rester au contact mais Jean-Francis est très fort.

Frédéric se contente de l’accompagner et je limite l’écart à 15″, faisant des pointages à chaque virage. Encouragé par Jean-Luc, Nicolas et Salvador je maintiens l’effort de longues minutes à 300 W, incroyable après cinq heures de course mais ne grappille pas le moindre mètre sur mes adversaires. Au replat à 5 km de la ligne je lâche ma dernière cartouche : ça passe ou ça casse… Revenu à 10″ du duo je craque au kilomètre suivant : 30″ à 4 km de l’arrivée, perdu 😛 Sixième scratch à ce moment-là il reste un dernier objectif : boucler l’affaire en moins de 5h30.

C’est chose faite après 5h29′ d’une course parfaitement maîtrisée, dans un état second après avoir pris des litres d’eau sur la figure. Comme pour nous le podium s’est joué plus tôt entre Stefano, David et Christian arrivés dans cet ordre. Jean-Francis prend la quatrième place devant Frédéric ; Cédric me suit à 4′, Paul-Emile à 10’… Les écarts sont gigantesques. Sous une douche chaude je savoure ce superbe résultat, au terme d’une journée où j’étais encore plus fort qu’à Risoul un mois plus tôt 🙂 Reste à finir le travail sur la grimpée le lendemain, car il y a une place à prendre au cumul des deux épreuves…

Résultat(s) : Granfondo les Deux Alpes – grand parcours

Laisser un commentaire