Cimes du lac d’Annecy

Bonne surprise météo ce matin au bord du lac d’Annecy ; après le déluge de la veille le soleil pointe le bout de son nez au moment du départ. Cela ne suffira pas à sécher des routes traditionnellement humides en cette saison, au moins nous n’aurons pas froid. La fraîcheur matinale et la longue descente mouillée du Semnoz m’incitent cependant à partir avec gants longs, manchettes et coupe-vent… choix pertinent pour la suite 🙂 Même chose côté pneumatiques, je joue la sécurité en Continental GP4000S2 pour descendre sans arrière-pensée. Dans le sas de départ on retrouve les copains, avec quelques très bons vttistes du team Scott qui pèseront logiquement sur la course.

Cimes du lac d'AnnecyLes dernières consignes de sécurité sont dictées par Ludovic Valentin et nous sommes lâchés pour quelques kilomètres neutralisés, avant d’entamer le col de Leschaux via St-Eustache. Le rythme est déjà élevé et nous perdons régulièrement des unités malgré la pente irrégulière (et globalement douce) pour nous présenter à une bonne vingtaine au col. Là les choses sérieuses commencent pour se hisser au Semnoz ; Antoine Bouqueret et Stéphane Cognet accélèrent régulièrement pour écrémer la meute. Les jambes sont correctes sans plus, je laisse faire sachant que la décision se fera probablement dans les trois derniers kilomètres d’ascension. Assurant un tempo tranquille au replat, je profite de l’accalmie pour me ravitailler.

Ce versant est ensoleillé, avec l’intensité de l’effort il fait particulièrement bon d’autant que Antoine et Stéphane passent la seconde pile où je comptais accélérer 🙂 L’attaque est progressive, les watts montent jusqu’à 6 W/kg et en fin d’ascension le groupe explose. Avec Jean-Francis Pessey nous faisons l’élastique et perdons quelques secondes sur un groupe composé d’Antoine, Stéphane, David Polveroni, Alexis Chenevier et Simon Négrignat. Sur une deuxième accélération Antoine parvient à s’isoler en tête ; derrière je me bats avec Jean-Francis pour limiter la casse, des fois qu’on puisse revenir dans la descente…

Cimes du lac d'AnnecyL’effort est maximal au sommet que l’on franchit avec 10″ de retard sur le groupe de chasse. Très concentrés dans les premiers lacets nous donnons le coup de rein nécessaire pour faire la jonction, juste avant d’entrer dans un épais brouillard. Route trempée, fraîcheur, brouillard, feuilles mortes : l’ambiance est automnale dans cette descente particulièrement rapide et sinueuse, mais je tiens bon les trajectoires de mes collègues et suis bien content de rallier Quintal avec eux. Simon Bellabouvier et Cyril Gaillard nous rejoignent à leur tour, et la chasse s’organise efficacement pour reprendre l’homme de tête pointé à moins d’une minute.

C’est chose faite après quelques kilomètres de gros relais, nous voilà une dizaine en tête. Puis une bonne douzaine lorsque William Turnes, Nicolas Ougier et Cédric Richard reviennent au prix d’un gros effort. Déjà deux heures de course effectuées à un train d’enfer, les jambes sont lourdes dans ce secteur vallonné. Les difficultés s’enchaînent avec le col du Plainpalais que j’ai toujours du mal à passer. Le soleil refait son apparition au pied et Simon B accélère : l’élastique se tend, je tiens le gouvernail avec Jean-Francis et Cyril… Le dernier kilomètre est interminable, mais ça passe.

Cimes du lac d'AnnecyLa descente est plus calme mais rapide : parfaitement aiguillés par les motos ouvreuses nous nous frayons un chemin dans le trafic. Toujours une dizaine de coureurs à l’avant, comme souvent le col des Prés sera le juge de paix. Certains me font forte impression ; entamé physiquement je sens que cette difficulté sera de trop. Dès le pied Antoine accélère suivi de David, Simon B, Alexis, Jean-Francis. Sans pouvoir lutter je me cale à un bon rythme derrière Stéphane et Simon N qui s’intercalent et rejoins le leader du Challenge Cyclo’Tour à Thoiry. L’entente est bonne, nous limitons l’écart à 15″ sur Simon N alors que les hommes de tête s’envolent définitivement.

La seconde partie du col est plus compliquée ; Stéphane doit lever le pied pour que je puisse basculer avec lui et finir ensemble le long retour sur Annecy. Ravitaillement au sommet, nous quittons le brouillard pour un léger soleil et remettons la marche avant pour rejoindre le jeune grimpeur de La Toussuire : chose faite avant le Châtelard. Dans la petite côte les jambes brûlent mais c’est pareil pour tout le monde et chacun assure sa part de travail. Devant ça bouge : Antoine a craqué et nous le suivons à moins d’une minute, encore un effort et nous le reprenons au col de Leschaux. Quatre pour la cinquième place, il reste une bonne quinzaine de kilomètres à parcourir, la quasi totalité en descente.

Dans les lacets encore humides vers St-Eustache je ne suis pas à l’aise en queue de groupe, lâche quelques mètres qui deviennent 100 m… Impossibles à boucher lorsqu’on revient à St-Jorioz. Devant Antoine roule à bloc pour rentrer sur le quatrième (Alexis), je donne tout mais ça reste insuffisant pour espérer ne serait-ce qu’un sprint. Je coupe la ligne en 4h19′ à la huitième place, Stéphane remportant le sprint pour la quatrième place devant Antoine, Simon N et Alexis. Rageant de craquer si près du but, mais c’est le jeu… Quelques minutes plus tôt un David de gala remporte l’épreuve devant Simon B et Jean-Francis, au terme d’une riche saison 2016 🙂

Résultat(s) : Cimes du lac d’Annecy – grand parcours

4 réflexions sur « Cimes du lac d’Annecy »

  1. Bravo pour ta belle course et pour ce beau compte rendu (comme chaque fois). A suivre même en voiture c’était vraiment une belle course avec du mouvement à l’avant. Vous avez bien fait de rouler à 3 dans Leschaux, cela a permit de rentrer sur Antoine puis Alexis.

  2. Merci Gilles, honnêtement je ne pensais pas qu’on allait en récupérer deux du groupe de tête… même si ce retour sur Annecy est toujours interminable 🙂

  3. Je voyais en naviguant entre vous qu’ils commençaient à baisser de rythme (Antoine a roulé un long moment tout seul sur ces longs faux plats interminables) et que c’était jouable car mine de rien le final est long en effet d’autant que vous vous entendiez bien tous les 3.
    Et bravo pour cette belle saison !

  4. Super compte rendu Rodolphe.
    Vous m’avez sauvé avec Stéphane, trop dur seul.

    Au passage j’ai pu admirer ton beau maillot quand vous m’avez ramené a Leschaux, magnifique!

    A+

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