Chambérienne Bauges

Changement de décor ce matin à Chambéry : il fait toujours aussi beau et encore plus chaud que le samedi, parfait pour une empoignade dans les Bauges. Les jambes sont bien dures de la veille : avec quelques hommes forts et frais comme Julien Lodolo et William Turnes je ne me fais guère d’illusions sur ma capacité à suivre si la course s’emballe d’entrée. Les dernières consignes sont données, et nous voilà partis dans un départ neutralisé jusqu’à la sortie de la ville. Tout le monde est bien nerveux (grand + petit parcours) et l’allure suffisamment rapide pour confirmer que les sensations ne sont pas extras. Les fauves sont lâchés au pied de la montée de la Thuile, d’emblée Julien et Stéphane Cognet (vainqueur la veille) prennent les choses en main.

Chambérienne BaugesMal placé je m’impose un gros effort pour recoller aux quinze de tête, souvent à 6 W/kg ça va trop vite et je sens que ça ne va pas tenir longtemps… Comme attendu je craque à mi-pente sur une énième accélération de Julien : sept hommes ouvrent la route ; Jean-Francis Pessey, Brice Aerts, Loïc Gazzotti m’accompagnent dans la poursuite. Jusqu’à la Thuile l’écart n’excède pas 20″, tout le monde est à fond sur un gros rythme (5.5 W/kg) avant d’aborder le col des Prés. Les gros pourcentages font mal et l’écart enfle avec la tête, Pierre Ruffaut lâche à son tour. Les jambes brûlent et j’abuse du 36*28 pour économiser au maximum la musculature pour la suite, car il reste tout de même 90 km à couvrir. Pierre repris nous passons à 1’30 » au sommet sur un sacré groupe de costaud : il va être bien délicat de revenir.

La suite est « mal plate » jusqu’à la côte du Châtelard, puis le col de Leschaux. Pierre et Loïc assurent des trajectoires tendues dans les descentes, Jean-Francis semble le plus costaud dès que la route s’élève. Brice et moi relayons dès qu’on le peut, mais c’est difficile… Au bout de 50 km Brice bifurque sur le petit parcours (qu’il remportera) ; nous voilà quatre et l’entente est toujours aussi bonne. Petit à petit les jambes reviennent ; la descente vent de face de Leschaux est pénible mais nous arrivons bientôt au pied du Mont Revard, le juge de paix du jour. Après 90 km de course relativement intense les 12 km @ 7 % ne sont pas anodins, d’autant que le ciel commence à tonner.

Je me ravitaille dans les premières pentes et sous les premières gouttes de pluie, petite erreur de timing qui me fait perdre 10″ sur mes adversaires. Pierre prend les devants alors qu’un gros orage nous tombe dessus : la grêle s’invite quelques longues minutes, inondant la route. Dans ces conditions j’arrive à maintenir 5 W/kg, sans parvenir à reprendre du terrain sur mes rivaux du top 10. La pluie cesse à mi-pente pour laisser à nouveau place au soleil, rassurant tout le monde pour la descente finale. Devant Pierre commence à piocher ; il est repris puis lâché par Jean-Francis et Loïc, je reviens sur lui à quelques kilomètres du sommet et nous terminons ensemble l’ascension.

Chambérienne BaugesJe me ravitaille et accuse le coup au sommet, incapable de suivre Pierre sur une grosse relance en faux-plat descendant. Ça sent la dixième place ; au moins la route est sèche et devrait rester ainsi jusqu’à l’arrivée. Seul au monde sur ces 20 derniers kilomètres descendant c’est difficile de faire la descente à bloc, même si je veux éviter le retour d’un groupe de l’arrière. Les derniers lacets se font avec une attention maximale pour éviter de rater une intersection. Un dernier tunnel et j’entre dans St-Alban-Leysse, puis Chambéry. La traversée de la ville est bien signalée et dégagée par de nombreux bénévoles, un dernier effort et je franchis la ligne en un peu moins de quatre heures, à la dixième place.

Avec la fatigue du moment je m’en contente volontiers, même si je perds beaucoup de terrain sur le final (2’30 » sur Pierre, 3’30 » sur Jean-Francis et 4’30 » sur Loïc). La victoire s’est jouée un peu plus tôt entre quatre hommes : le Belge Maxim Pirard parvient à faire le break dans la descente, pour s’imposer quelques secondes devant son compatriote Michiel Minnaert, Stéphane Cognet et William Turnes. Encore un podium pour Stéphane après sa victoire d’hier ; il reste solidement accroché à la première place du Challenge Cyclo’Tour tandis que je remonte au classement, bien parti pour remporter la catégorie 30/34 ans avant la manche finale à Annecy 😉

Résultat(s) : Chambérienne Bauges – grand parcours

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