Chambérienne Chartreuse

En ce dernier week-end de juillet c’est un sacré challenge que nous propose Patrice Pion, organisateur de la Chambérienne Chartreuse : un parcours jamais plat avec pas moins de cinq difficultés répertoriées. La météo est annoncée orageuse ce samedi ; d’après les prévisions c’est sensé tenir jusqu’à l’après-midi. Au départ je reconnais les coureurs locaux habituels : Stéphane Cognet (leader du Challenge Rotor Cyclo’Tour), David Polveroni, Franck Lemassion, Frédéric Ostian… Il fait déjà chaud au moment du départ fictif dans les rues de Chambéry ; l’allure est rapide jusqu’à la sortie de St-Baldolph où les fauves sont lâchés. Sans surprise tout le monde tente sa chance dans la partie vallonnée, essentiellement des engagés du petit parcours.

Chambérienne ChartreuseCalé aux avants-postes pour éviter les pièges urbains je veille à ne pas trop en faire ; un quator se détache et compte 30″ d’avance quand nous entamons le col de Marcieu après 30 km de course. Le ton est donné par Stéphane et David dès les premières pentes : à 6 W/kg le peloton explose en quelques minutes, je dois même laisser filer temporairement le duo, qui revient sur l’échappée. A mi-pente ça se relève un peu devant ; avec Franck et Florian Pinel nous parvenons à faire la jonction, au sommet nous basculons à six avec Rémi Bizzozzero avec une avance importante sur nos poursuivants. Nous profitons du replat pour souffler et se ravitailler alors que Florian s’en va seul sur ces balcons tortueux et gravillonnés. Peu à l’aise derrière Rémi et Stéphane je fais souvent l’élastique et tarde à manger avant la difficulté suivante, le col du Granier.

Du coup c’est à contre-temps que j’entame la partie raide : devant Rémi s’est détaché pour une place sur le petit parcours, suivent Stéphane et David à quelques secondes puis Franck et moi… qui avale quelque chose avant de me mettre en action. Dans l’histoire nous avons perdu 15″, je vois David qui souffre dans la roue de Stéphane mais j’hésite à tout mettre pour rentrer sur eux ; il reste encore tellement d’ascensions… Nous gardons ce tempo élevé jusqu’au sommet où une pluie fine fait son apparition : de quoi nous rafraîchir et mouiller la chaussée, j’enfile un coupe-vent et descends prudemment avec Franck, tandis que nos adversaires directs creusent l’écart. Il passe à 1′ quelques kilomètres plus loin en montant aux Rigauds, direction le cirque de St-Même où l’orage nous arrose copieusement 🙁 Avec les gravillons la descente se fait sur des oeufs, ça se calme sur la route du col du Cucheron.

Chambérienne ChartreuseNous y rejoignons Florian, qui a chuté puis crevé. Il s’accroche au train en marche, toujours à 5 W/kg puis nous dévalons sur St-Pierre-d’Entremont. A peine le temps de souffler que nous remontons à nouveau vers le col de la Cluse, par la route des Buis le long du Guiers-Vif. L’endroit m’est totalement inconnu, la route belle mais étroite et glissante : quelques passages à 15 % nous font mettre tout à gauche et imposent une bonne répartition des masses sur le vélo, au risque de patiner de l’arrière 😛 Florian finit par craquer dans cette succession de côtes raides ; à 2’30 » des hommes de tête nous sommes deux pour la dernière marche du podium. Virage à droite dans Corbel, malgré le brouillard je retrouve un terrain connu et continue de faire le forcing pour éloigner Florian.

Cela use Franck, qui lâche quelques mètres dans la traversée du village : deux fois il parvient à revenir, avant de lâcher sur une troisième accélération. Là j’appuie fort jusqu’au sommet, avec une descente compliquée qui se profile juste derrière. Connaissant très bien les lieux je lâche davantage les freins et pilote souple jusqu’à St-Pierre-d’Entremont, m’assurant une trentaine de secondes d’avance. La transition est courte avec le col du Granier, dernière ascension -plus roulante- du jour. Je remets les gaz, tout en gardant à l’esprit la descente finale sur Chambéry : je peine à maintenir 5 W/kg, cela suffit à repousser Franck au-delà de la minute au sommet. Sauf gros pépin ça doit le faire pour un nouveau podium scratch : bien guidé par une voiture ouvreuse j’enchaîne efficacement les virages, sur une route parfois sèche et humide où il faut souvent relancer.

Un dernier effort dans les rues de Chambéry et je franchis la ligne en 4h30′ pile, 2’30 » derrière David et Stéphane puis 1’30 » devant Florian et Franck. Chouette conclusion d’un gros chantier chartrousin, compliqué par l’orage et les nombreux gravillons. J’apprécie ce podium à sa juste valeur derrière deux copains ; il y a pile une semaine un gros coup de fatigue et des soucis gastriques m’avaient stoppé net dans mon élan de juillet 😉 Le lendemain sera plus compliqué ; on fera avec les jambes du moment car le week-end est déjà réussi.

Résultat(s) : Chambérienne Chartreuse

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