Grimpée de Montaud

Malgré une météo pour le moins humide, plus de 70 coureurs sont au départ à St-Quentin-sur-Isère pour ce contre-la-montre individuel sur les pentes de Montaud. Sur mes routes d’entraînement le moral est au beau fixe, plus fort que la pluie qui trempe la route et les organismes : avec un départ prévu à 11h24 j’ai largement le temps de peaufiner l’échauffement sur rouleaux, abrité sous le coffre de la voiture… La roue avant prévue est à plat, on monte la roue d’entraînement 😛

Grimpée de MontaudLes sensations sont bonnes tandis que je monte en température, la pluie se calme au moment de mon départ et je suis prêt à en découdre. Comme à chaque fois sur ce type d’effort individuel la régularité sera un atout : je décide de partir sur des bases un peu plus élevées que l’an passé, soit 6 W/kg à tenir sur environ 22′. D’entrée le rythme est très bon, calé à 80 tours/minutes le coup de pédale est fluide et efficace, sans désunion.

Sur un effort aussi court en montée j’ai fait le choix de partir en combinaison classique, sans bidon ; si le froid humide refroidit bras et mains, l’intensité de l’effort suffit à garder le reste de l’organisme à bonne température, les jambes restent très efficaces malgré les premières pentes raides. J’alterne position danseuse et assis pour les franchir sans dépasser 400 W, jouant régulièrement du dérailleur pour garder une fréquence de pédalage souple. Le plan se déroule parfaitement jusqu’à la falaise, où un léger vent de face perturbe la progression de tous les concurrents.

Encouragé par Joris Ronflet (parti plus tôt dans la matinée et déjà changé 😉 ) et son frère je ne lâche rien et reste assis pour prendre le moins de vent possible : la puissance moyenne toujours à 6 W/kg je garde un soupçon de réserve pour le moment… Parfait 🙂 La suite est toujours aussi maîtrisée ; je profite des rares passages abrités et vent favorables pour remettre du braquet et me dresser sur les pédales, plus en force pour relancer la machine et décontracter la musculature. Le plan fonctionne jusqu’au replat de la crêche où je suis dans des temps similaires à 2017, malgré une météo franchement défavorable aujourd’hui.

Le vent nous freine à nouveau dans la dernière ligne droite : là on ne calcule plus et on lâche tout pour les dernières minutes d’effort, car ça risque de se jouer à coups de secondes. Je finis fort par un long sprint à PMA (2′ @ 7 W/kg) et franchis la ligne en 22’11 » avec 6,1 W/kg moyens. Une excellente performance (ma meilleure sur 22′) ; avec Florian Callet -parti trois minutes plus tôt- on sent que ça va se jouer entre nous pour la victoire… Le temps de se changer et se restaurer au chaud dans la salle municipale, les résultats arrivent : 22’05 » pour le grimpeur de poche grenoblois, qui l’emporte donc pour 6″ 😛

Joris complète un podium très serré (moins de 20″) entre copains ; je suis à la fois déçu de passer aussi près de la victoire et satisfait de cette performance de haut vol, la meilleure à ce jour. Avec le recul on pense toujours pouvoir gratter une ou deux secondes par-ci par-là, mais je suis également content pour Florian qui montait en puissance depuis le début de l’automne et méritait d’en claquer une. Ce nouveau podium me permet de remonter à la deuxième place du classement général, à cinq points du nouveau leader Arnaud Feodoroff (quatrième ce matin)… Suite et fin du challenge (et de la saison) aux Mille Martyrs et Quatre Seigneurs samedi et dimanche prochains 🙂

Résultat(s) : Grimpée de Montaud

5 réflexions sur « Grimpée de Montaud »

  1. Bravo pour la performance en W/Kg, encore en progression ! c’est le plus important! Ensuite concernant les regrets c’est pas 2 à 3 s que je vois à gagner mais bien 15 à 20s entre le vélo, les pneus, les roues etc ! 🙂

  2. Eh oui… sur un tel exercice c’est notable, surtout quand il faut monter la roue avant d’entraînement au dernier moment avec chambre butyl standard et Continental Grand Prix (pas 4000) tout neuf 😀 Le vélo de Florian (le vainqueur) doit à peine faire 6 kg avec les roues carbone de 30mm, je lui demanderai samedi prochain ^^
    Sinon je garde le protocole d’échauffement sur HT : i1 progressif vers i2 + quelques sets de 30″ @ i6 sur la fin c’était nickel sur 45’… opérationnel dès le start malgré la flotte 🙂

    PS : belle perf au Salbert… les conditions aérologiques n’ont pas aidé apparemment.

  3. Arf je te l’ai déja dit, à ton niveau et face à la concurrence, il faut vraiment te remettre à niveau question matos, ça va te changer les chronos !Petit vent d’ouest sur le Salbert mais idem pour tout le monde, mais oui avec Est favorable, c’etait quelques secondes de grattées pour le même chrono. Il y a aussi le paramètre macadam qui se dégrade d’année en année, imposant toujours plus de watts pour le même chrono, vivement un beau bitume avant que je sois trop vieux pour passer sous les 9’30 ! 🙂

  4. Bravo Rodolphe ! Toujours très impressionné par ta rigueur, tes sacrifices, surtout avec ton travail à côté qui te permet de payer ton matos et participe aussi pour faire tourner la société française ! Je ne te souhaite qu’une belle victoire pour illustrer de fort belle manière cette détermination !

  5. Merci Joris, je te retourne le compliment : en profession libérale j’imagine que c’est encore plus difficile… beaucoup d’autres athlètes évoluent à un gros niveau dans une situation similaire, j’essaie de faire au mieux avec mes moyens. En espérant toucher enfin au Graal en 2019 🙂

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