Savoyarde

Après une chouette première en Vanoise, chaque occasion est bonne à prendre pour rechausser les skis de fond : aujourd’hui ce sera au Revard sur la Savoyarde, là encore une manche du Marathon Ski Tour. J’y retrouve le « duc de Savoie » Ugo Ferrari en allant prendre mon dossard, qui officie comme speaker à domicile, au coeur de sa grosse préparation pour les ultra-trails de l’été. Cyril est là également, avec quelques têtes d’affiche de l’Equipe de France dont Maurice Manificat… autant dire que ça va fuser au départ, que ce soit sur le 21 km ou 42 km.

SavoyardeSans stress je me prépare, me couvre un peu moins que l’épreuve précédente et reconnais les premiers kilomètres entre les premiers départs. L’ambiance est top, la neige glissante et le soleil généreux sur un début de parcours particulièrement sinueux : d’un profil vallonné dans la première partie on devrait passer à quelquechose de plus musclé ensuite, il sera donc plus difficile de doubler rapidement.

Détail important auquel je ne fais pas suffisamment attention : 15 minutes avant le départ les lignes non-prioritaires sont encore vides, j’en profite pour satisfaire un besoin naturel… Et au retour quasiment toute la grille est pleine : je suis dans les dix derniers du pack 😛 Erreur de débutant, et fatalement au coup de pistolet je fais surtout attention à n’accrocher personne et préserver mon matériel : premier virage = premier bouchon, il en sera de même pendant quelques kilomètres.

Une entame loin d’être idéale, souvent coincé dans les rares côtes du tracé je passe même hors piste au bout de 3 km pour éviter un accrochage : rock and roll ! Au fil des kilomètres les groupes s’étirent et se forment, la piste s’élargit un peu et je trouve mon rythme. La glisse est correcte mais je souffre techniquement face aux skieurs expérimentés, et lâche beaucoup d’énergie inutile juste pour suivre dans les faux-plats descendants, surtout dans les enfilades de virages rapides où la concentration est maximale pour ne pas s’en mettre une 🙂

Après la forêt vient le plateau, qui offre de très beaux points de vue autour du Mont Revard mais le temps passe vite et on doit déjà s’employer sur les premières vraies difficultés dont la montée de la Grande Teppe. Là je retrouve des couleurs et imprime grand train, quelques-uns arrivent à suivre et me mettent au supplice dans la descente technique qui suit, où je me fais surprendre -comme d’autres- sur l’intérieur. Ca repart aussi sec, et on continue notre effort à plusieurs sur un profil de plus en plus accidenté.

Ca file ainsi jusqu’au raidar de Bellecombe qui fait très mal aux cuisses : quasiment à l’arrêt après une rapide descente chacun passe comme il peut, je m’imagine en milieu de classement bien que l’estimation soit difficile. En tout cas la suite est rapide jusqu’à la fin de boucle, la neige commence déjà à transformer et nécessite des relances énergiques : il ne faudra pas s’endormir au prochain passage. Je franchis la ligne légèrement décroché du groupe et me ravitaille sans histoire : 58′ à la montre, on est dans les clous niveau chrono 😉

Je recolle au petit groupe dans les kilomètres qui suivent, bien plus plaisants à avaler qu’au départ même si la glisse se dégrade. Un costaud du groupe fait la différence au train, on arrive à se détacher ensemble mais négociant mieux les enfilades de virages il finit par m’échapper. Me voilà seul en montant au km 30, plus qu’à gérer l’effort solitaire au mieux et tenter de rattraper des concurrents dans le final car la condition est encore bonne et les écarts relativement faibles.

Du moins j’en vois quelques-uns devant : si je me rapproche dans les montées, ils font jeu égal dans les parties de glisse et forcément quand je les reprends, s’accrochent à mes skis sans problème. Le schéma se poursuit jusqu’à Bellecombe où je mets tout ce qui reste pour basculer avec un écart aussi grand que possible, car ensuite il est difficile de voir qui est devant ou derrière jusqu’à la ligne. Il fait de de plus en plus chaud, la neige brasse et j’ai beaucoup de mal à maintenir une allure maximale…

Si je ne rattraperai personne, derrière ça revient à toute allure et à la flamme rouge je dois me dépouiller pour éviter de me faire déborder au sprint… ouf ! 86ème scratch en 1h58′ je passe sous les deux heures de course, sur un parcours un peu plus facile qu’il y a deux semaines. Clément Parisse gagne une épreuve particulièrement relevée en 1h30′, ça fait très cher et j’imagine qu’il y avait du temps à gagner (ou du moins à ne pas perdre) avec un meilleur placement sur la ligne de départ. Bref, la saison de vélo se profile mais vivement l’hiver prochain pour continuer l’apprentissage 🙂

Résultat(s) : Savoyarde

3 réflexions sur « Savoyarde »

  1. Je pense que l’année prochaine tu vas faire du top 20!!! 🙂

  2. Mouahahah vu le top 20, impossible : même en skiant toute l’année j’ai trop de retard technique par rapport à ceux qui font ça depuis 20 ans (en plus quelques-uns sont d’anciens membres ou actuels de l’équipe de France… un peu comme si je faisais des courses de vélo avec les pros pour se donner une idée du niveau 😀 ).
    Se rapprocher de la première femme sera déjà un bel objectif, y’a déjà un sacré écart à combler.

  3. tous ceux qui font moins de 2 h sont déjà dans une autre planète par rapport aux skieurs occasionnels, comme moi, qui font souvent une seule semaine de ski par an. A mon âge faire 2h30 me satisferait largement. Hélas avec les soucis de santé j’ai du mal à faire moins de 3 h sans aucun entrainement. La technique, le fartage, l’âge, la santé me manquent , il reste encore le plaisir de la glisse. Surtout La Savoyarde, car c’est la bonne ambiance de ma station fétiche pour le fond.

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