Trilogie de Maurienne #2

Une bonne nuit de sommeil et on remet le couvert pour un programme corsé : 130 km et 3800 m de dénivelé via les cols du Glandon, la Toussuire par Villarembert et le col du Mollard comme dessert. Autant dire qu’il faudra se montrer patient et gestionnaire, surtout avec les coureurs frais qui s’ajoutent au peloton de la veille dont quelques membres du Team Vercors : Cyril Gaillard, Florent Pelizzari notamment, local de l’étape tout comme William Turnes, lui aussi en reprise.

Trilogie de Maurienne #2Le départ est donné d’Albiez-le-Vieux, la longue descente jusqu’à St-Jean-de-Maurienne est fraîche ; si la température est tombée d’un cran par rapport à la veille, il devrait faire beau et chaud avant les orages annoncés de l’après-midi. Calé juste derrière la voiture ouvreuse avec Cédric on patiente longuement jusqu’à l’entrée de Pontamafrey, où Florent attaque illico avec Joseph De Poortere : tout le monde est en ligne et ça réveille bien les jambes avant le col du Glandon.

Tout rentre dans l’ordre au pied, où je laisse faire dans les roues : l’allure est déjà soutenue à 5 W/kg, car je crains la dernière partie où je coince souvent. L’écrémage se fait par l’arrière, mais reste lent malgré le rythme élevé : encore une vingtaine d’hommes devant à St-Colomban-les-Villards, avant d’attaquer la partie plus difficile. Florent mène grand train avec Samuel Equy : à 5,5 W/kg c’est un peu trop pour moi et je rétrograde en queue d’un groupe où figurent encore les favoris du général, Cyril, William mais ni Arnaud ni Cédric qui ont du mal à tenir les roues à 5 km du sommet.

Je me fais violence et parviens à me ravitailler dans la dizaine de coureurs qui reste, avant de m’accrocher aux branches dans les deux derniers kilomètres à plus de 10 %. Heureusement ça monte au train et je parviens à basculer en force au col avec Florent, Samuel, Ruari, Tim, William, Julien Bérard, Guillaume Rostalski… Cyril n’est pas loin et fait la jonction juste avant la Croix-de-Fer au prix d’un gros effort 🙂

Trilogie de Maurienne #2A ce moment-là Florent attaque avec Pierre-André et creuse un petit écart avant la descente, qu’il connaît par cœur. Je n’essaie pas d’y aller mais bascule en tête de groupe, pour éviter de me prendre bêtement une cassure car le terrain est étroit et sinueux. Heureusement peu de trafic et la mission est accomplie à St-Sorlin, où nous traversons la station très rapidement : avant le long faux-plat descendant jusqu’à Belleville je suis solidement calé dans le groupe de chasse… Côté team on a Florent devant à 30″ et Cyril avec moi dans la poursuite : parfait.

Quelques courtes remontées permettent de réveiller les jambes, tout en plongeant à toute allure vers Pierrepin, début de la longue ascension vers la Toussuire. La température monte d’un cran et l’allure reste soutenue : toujours à 5 W/kg j’ai du mal à encaisser la transition, Cyril aussi et il finit par lâcher à force de faire l’élastique. Je suis également limite quand Samuel repart en éclaireur, un moment décroché je me refais la cerise et recolle vers Fontcouverte, avant de me ravitailler dans les roues à Villarembert.

Là ça va mieux, même lorsque la pente se cabre de nouveau après un replat : Pierre-André est en tête, nous apercevons Florent pas loin derrière, puis Samuel… Lorsque Tim décide de prendre la chasse à son compte : à 5,5 W/kg après 3h de course il n’y a que Ruari qui s’accroche, les deux coureurs s’éloignent au train et voyant Bruno dans les cordes je mène la chasse sous le Corbier où Guillaume, Julien, William et bientôt Florent m’accompagnent. Les parents de ce dernier me ravitaillent en haut avant le sommet : pas besoin de s’arrêter, le timing est excellent avant la descente.

Via les Bottières puis Jarrier la route n’est pas belle, nous descendons vite tout en faisant attention aux irrégularités et bosses : tandis que nous nous rapprochons lacet après lacet de la tête de course, Bruno recolle au groupe au moment où j’aperçois Tim, Pierre-André et Samuel en contrebas. Ruari a fait le break en solitaire avant même la descente : nous ne le reverrons plus. Après la traversée de St-Jean c’est donc une petite dizaine d’hommes qui va se disputer la deuxième place en montant au col du Corbier, 1’30 » derrière l’homme de tête.

Cette configuration me plaît, même si je perds quelques longueurs à Villargondran pour me ravitailler une dernière fois j’ai encore de la force et entame l’ascension à mon rythme, autour de 5 W/kg. Plus haut Tim s’est isolé devant Julien, Pierre-André et Samuel que je garde à portée de fusil, tandis que Bruno lâche du lest. Revenant d’abord sur Samuel, puis Pierre-André je passe quatrième à 30″ de Julien. Si je n’arrive pas à me rapprocher du podium l’occasion est belle de monter sur la boîte au classement général : il me faut pour cela reprendre 1′ à Pierre et 3′ à Bruno, pas une mince affaire. Et on verra si ça coince devant.

Le reste de la longue ascension (20 km au total) se fait sous un chaud soleil de midi, en terrain découvert et avec un replat vers Albiez-le-Jeune. Encore 5 km à tenir, je fléchis un peu mais tiens bon la barre malgré l’absence d’écarts chronométriques ou visuels. Les derniers kilomètres se font plutôt en force, souvent gros plateau avant de tout donner jusqu’au sommet. Quatrième scratch à 5’32 » de Ruari Grant, je pouvais difficilement faire mieux au terme d’une très bonne course 🙂

Il précède Tim Alleman de 2’16 » et Julien Bérard de 3’46 », donc je termine à moins de deux minutes du podium scratch. Côté général Bruno s’est bien défendu dans l’ascension finale et me concède deux bonnes minutes, ce qui lui permet de conserver sa place sur la boîte derrière Ruari et Tim. En perdant moins de temps la veille c’était possible de viser plus haut, mais avec des si… En tout cas la reprise est excellente, une course pleine sans défaillance avec un niveau très homogène devant, je n’en demandais pas tant avant la Madeleine le week-end prochain 😉

Résultat(s) : Trilogie de Maurienne #2 // Général

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