Madeleine

Après une sortie réussie en Chartreuse il y a deux semaines, on remet le couvert sur une autre épreuve organisée par le Chambéry Cyclisme Organisation : la Madeleine. Le parcours de 127 km offre un dénivelé impressionnant : près de 4000 m cumulés via les cols de Champlaurent, Grand Cucheron et le final classique Chaussy + Madeleine… Un grimpeur s’imposera à coup sûr, ils sont d’ailleurs nombreux parmi les 400 engagés : Jean-Francis Pessey, Joris Ronflet, Stefano Sala, Diego Piva, Vincent Arnaud pour ne citer qu’eux. Le départ est encore frais à La Chambre, l’allure rapide va se charger de faire monter les organismes en température.

MadeleineLes premiers talus vers Argentine étirent fortement le peloton, Simon Butner et Vincent tentent leur chance chacun leur tour et ça finit par sortir : Simon emmène Joris pour un rallye à deux. Derrière ça ne s’entend pas malgré de grosses relances qui permettent de limiter l’écart sous les 2′. De mon côté je veille à ne pas trop en faire avant la première difficulté : le col de Champlaurent. Pas très bien placé au pied je me faufile dans les rues étroites de Chamoux-sur-Gelon, arrivant sur un terrain qui m’est favorable.

Ca roule fort dès le pied avec Jérôme Phanon et Stefano : au-delà de 5.5 W/kg le peloton éclate avant de se stabiliser à une douzaine d’unités lorsque l’allure revient autour de 5-5.5 W/kg. Le coup de pédale est efficace, les sensations au top et on rentre sur la tête de course avant le sommet, où Vincent relance l’allure juste avant la descente. Descente courte mais rendue compliquée par les graviers : quelques coureurs partent à la faute, je passe quelques secondes plus tard et prends une légère cassure avant la remontée au col du Grand Cucheron. Les plus adroits sont devant dont Simon et Stefano, alors on réagit tout de suite pour rentrer.

De longues minutes à bloc nous permettent de faire la jonction, avant une autre descente menée tambour battant. Là encore le pilotage n’est pas fluide entre les zones ensoleillées et ombragées, mais je parviens à recoller dans un replat à St-Alban-d’Hurtières lorsque tout le monde se ravitaille. Mission accomplie au moment d’aborder 20 km de vallée, alors que Simon retente le coup en solitaire. L’entente reste moyenne et les relais peu efficaces, d’autant que quelques coureurs reviennent pour former un groupe d’une quinzaine d’hommes. La tactique est simple désormais : rouler un minimum pour éviter de perdre trop de temps, en attendant la bifurcation moyen/grand parcours à St-Remy-de-Maurienne.

MadeleineUn tiers du groupe file directement au col de la Madeleine, tandis que nous sommes une dizaine à rouler en direction du col du Chaussy. 10 km plus loin nous abordons les lacets de Montvernier, où j’impose mon train suivi de près par Stefano et Jean-Francis. En quelques kilomètres nous reprenons Simon ; Jean-Francis et Stefano prennent alors les choses en main. A plus de 5 W/kg le groupe se morcelle et je tiens bon jusqu’à Montvernier où je perds quelques longueurs sur Jean-Francis, Stefano, Diego et Tim Alleman. Vincent me dépasse et parvient à rejoindre le quatuor de tête, avant de céder à son tour. On se retrouve ensemble le long de la falaise, puis je poursuis seul en cinquième position. Venu encourager son frère, Théotime me passe un bidon sous Montpascal : merci, voilà un souci de moins d’ici l’arrivée 🙂

L’allure est encore très correcte (5 W/kg) pourtant je perds du terrain : nous ne sommes que dans l’avant-dernière difficulté, alors je gère et passe à 2′ au sommet. Derrière un petit groupe avec Vincent, Benjamin Buchetet et un équipier de Corbas, Antoine Boudsocq et Anthony Cheytion n’est qu’à 30″ : rien n’est fait pour le top 10. Connaissant la descente par coeur je n’y perds pas de temps tout en récupérant et me ravitaillant, ce qui me permet de remettre en route progressivement au pied du col de la Madeleine. La transition gros/petit plateau provoque un début de crampe à la cuisse droite, vite corrigé par quelques bonnes gorgées de boisson. Si j’ai perdu de vue les hommes de tête, derrière ça tient toujours à 30″ avec Benjamin qui s’en va seul à ma poursuite. Il me rejoint après un bel effort juste avant l’Epalut, et nous roulons de concert jusqu’à St-François-Longchamp.

Quelques minutes plus tard nous reprenons un Tim défaillant, qui ne tient pas longtemps dans les roues : sauf accident nous sommes en route pour le top 5, je m’alimente une dernière fois dans un replat et laisse Benjamin prendre le relais. Plus frais que moi il assure la majeure partie du travail jusqu’à la sortie de la station, où je fais l’élastique dans les cinq derniers kilomètres. Sans qu’il n’ait besoin d’accélérer je coince légèrement à 4 km du sommet, apercevant quelques lacets plus haut Jean-Francis seul en tête. Quatrième ou cinquième peu importe, au train j’essaie de boucler l’affaire au plus vite : derrière ça ne reviendra plus.

Je franchis donc la ligne très entamé après 4h35′ d’effort, en cinquième position derrière Benjamin ; Jean-Francis, Stefano et Diego formant le podium. La gagne se joue à près de 7′, le podium à 3′ : pas de regrets à avoir, sur un gros chantier j’étais encore à la hauteur en tenant bon la barre jusqu’au bout. Place maintenant à quelques vacances en famille et à la récupération ; dès mercredi prochain un tout autre terrain m’attend au Critérium du Ballon d’Alsace (2/3/J/PCO) 😛

Résultat(s) : Madeleine – grand parcours

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