Bosses de Provence

C’est désormais une habitude depuis quelques saisons : chaque année ma saison cyclosportive se termine à Marseille, sur les Bosses de Provence (ou « Mondialette » pour les locaux 🙂 ). La météo est optimale sur un magnifique parcours dans l’arrière-pays marseillais : chaleur, soleil et très peu de vent accompagnent les 2500 coureurs au départ. Le soleil se lève à peine au moment de se glisser dans le sas prioritaire, où je discute un long moment avec Guillaume Potier en attendant le départ fictif de la faculté de Luminy. Côté sensations on sera vite fixé sur la forme du jour ; après une descente rafraîchissante (et stressante) sur Vaufrèges nous attendons à nouveau de longues minutes le départ réel… L’un des rares bémols de cette épreuve très bien organisée.

Bosses de ProvenceLe sas VIP est déjà parti depuis 15″ lorsque je franchis enfin le portique de départ, les coureurs professionnels locaux entamant le col de la Gineste à très vive allure. Le peloton explose en quelques minutes et je suis à bloc pour tenter de revenir devant. J’y parviens en deux temps sur cette montée très roulante, faisant la jonction au sommet avec un groupe d’une vingtaine de coureurs où je reconnais Stéphane Cognet, David De Vecchi, Mickaël Plantureux et David Polveroni. Aucun répit avant la descente sur Cassis, menée à vive allure : le maigre peloton est en ligne, ce qui permet de traverser la ville plus sereinement que d’habitude. L’allure baisse un tout petit peu dans le Pas de Bellefille et le col du Grand Caunet, où un groupe comprenant Frédéric Ostian et Guillaume fait la jonction.

La suite est plus calme jusqu’à la bifurcation de Gémenos, où une bonne vingtaine de coureurs file vers le col de l’Espigoulier ; comme les autres années finalement malgré un départ très rapide. Très remuant Mickaël tente sa chance dès le pied ; il est en forme et creuse l’écart lorsque David se décide à réagir quelques minutes plus tard. Julien Pesce y va à son tour ; sentant le danger j’y vais avec un temps de retard et me fais mal (plus de 6 W/kg) pour rejoindre le duo de poursuivants… C’est chose faite à mi-pente et nous collaborons bien pour maintenir Mickaël à 20″. L’écart se creuse légèrement avec le peloton qui maigrit sous l’impulsion de Stéphane, flanqué des coureurs de Delko et La Pomme : guère plus de 30″ en vue du sommet, où nous temporisons avant la descente où le regroupement s’opère logiquement.

Nous sommes une dizaine à rouler à Plan-d’Aups tandis que Mickaël se relève : il est rejoint avant la descente sur Nans-les-Pins. D’autres coureurs dont Frédéric et Guillaume rentrent à leur tour pour retrouver moins de vingt hommes à l’avant : la sélection tarde à se faire, mais les efforts accumulés vont finir par se payer. Au cap des 100 km j’ai toujours du mal dans la montée de la Sainte-Baume et 2019 ne fera pas exception. Dans le dur dès le pied je gère comme je peux dans un groupe de battus alors que David, Mickaël et Stéphane s’imposent comme les hommes forts du jour. Reprenant mon souffle j’impose une bonne poursuite entre 5 et 5,5 W/kg, profitant d’une légère accalmie pour me faire ravitailler par Maxime Bouet en personne : merci ! 😉

Au second passage à Plan-d’Aulps nous sommes une dizaine à passer les relais, insuffisamment appuyés pour rentrer sur un duo de tête qui s’envole ; David ayant plié les ailes. De 2′ l’écart passe à 3′ au sommet de l’Espigoulier malgré un gros boulot de Frédéric et moi, parfois relayés par les deux jeunes de La Pomme… Les hommes forts sont devant, il reste encore du chemin mais la tendance n’est pas en notre faveur. Frédéric nous gratifie d’une descente très rapide sur Gémenos, quelques-uns ont du mal à suivre mais le groupe reste compact à l’orée des 30 derniers kilomètres, toujours très bien encadrés par les bénévoles et motos omniprésents aujourd’hui 🙂 . David repris nous voilà une dizaine en chasse, vraisemblablement pour la dernière marche du podium tant la tête de course fait forte impression. Le col de l’Ange ne change rien, tout comme la petite côte avant Roquefort-la-Bédoule : les places d’honneur vont se jouer dans le dernier passage au col de la Gineste.

David ne perd pas de temps et met un gros tampon dès le pied : incapable d’un tel changement de rythme je me contente d’un tempo à 5,5 W/kg alors que les deux Pommiers partent à la chasse de notre grimpeur isérois. Seuls Riccardo Zacchi et Frédéric résistent dans mon sillage ; ce dernier fait un allié précieux dans le replat avec un léger vent défavorable. Encore plein de force il prend des relais impressionnants, je suis limite de craquer dans sa roue et compte les minutes jusqu’à la bascule. Nous y reprenons -et lâchons- l’un des deux jeunes marseillais ; la dernière marche du podium n’est pas si loin mais je suis complètement cuit et laisse filer Frédéric pleins gaz dans la descente fermée à la circulation.

Le léger avantage (volontaire 😉 ) laissé à mon collègue est fatal à Riccardo lorsqu’il décide de me relayer : connaissant les qualités de descendeur de Frédéric on ne le reverra plus. Le podium hors de portée je me contente de quelques relais dans le final et prends la septième place juste derrière Riccardo (sixième), David (cinquième) et Frédéric (quatrième). Près de cinq minutes plus tôt Stéphane l’emporte au sprint devant Mickaël, Florent Gardello s’offre la médaille de bronze. Pas grand chose à regretter après une course menée tambour battant du début à la fin : comme à chaque fois il me manque un zeste de fraîcheur et du punch pour viser le podium… Logique après une saison particulièrement longue. Encore quelques grimpées chronométrées restent au programme, avant de clore le chapitre compétitions pour 2019 🙂

Résultat(s) : Bosses de Provence – grand parcours

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