La météo continue d’être au beau fixe en Isère : il est toujours agréable de pouvoir se rendre au départ d’une épreuve sans se préoccuper d’une dégradation pluvieuse éventuelle 🙂 Rendez-vous ce matin à Séchilienne pour la grimpée du Luitel, dont la dernière édition remontait à 2011. De nouveau sur pied grâce au Grenoble Métropole Cyclisme 38, elle propose de s’étalonner dans les pentes redoutables de ce col méconnu des Alpes avec 10 km à près de 10 % de moyenne. Une affaire de spécialistes donc, avec une bonne trentaine de coureurs au départ.
Mickaël Gallego est évidemment le favori, Fabrice Peyronnet est présent ainsi que beaucoup de jeunes du GMC38 dont Christophe Tête ; sans oublier deux jeunes grimpeurs de Gap : Nicolas Thomas et Lucas Dauge. La batterie du capteur SRM étant à plat l’ascension se fera aux sensations : ça ne change pas grand chose, surtout sur un départ groupé où on se bat contre les autres avant le chrono. Côté matériel j’ai également mis tous les « gains marginaux » de mon côté avec pneus tubeless pour le rendement (et confort) sur route granuleuse, en enlevant sacoche et pompe.
Les premiers mètres sont neutralisés, avant de lâcher les fauves dans la pente. Le mot est faible, car une dizaine de coureurs part au sprint dès les premières rampes et j’ai du mal à mettre en route. Mickaël revient progressivement et lâche tout le monde après 2 km, Christophe part à sa poursuite et je mène un petit groupe de chasse avec Nicolas, Lucas et Fabrice qui creuse l’écart avec le reste de la meute. Passées les premières minutes les jambes répondent bien, le cœur est un peu haut mais relayé par Nicolas et Fabrice nous faisons bientôt la jonction avec Christophe.
Devant l’homme de tête est hors de portée, comme je le pressentais au départ on va se battre pour le podium… Le rythme est élevé, un relatif faux-plat permet de relancer l’allure et je continue de monter en souplesse, maintenant la pression dès que la pente se cabre de nouveau. Lucas, puis Fabrice décrochent : Christophe est le dernier à résister au tandem que nous formons avec Nicolas, avant de craquer à mi-pente. Bien qu’il limite l’écart, ça semble bien engagé pour le podium et je me concentre sur mon duel avec Nicolas, dont je connais les qualités de grimpeur pour l’avoir croisé sur des cyclosportives haut-alpines.
Il accélère une première fois à 5 km de la ligne : peu friand des changements de rythme je laisse un trou d’une dizaine de secondes avant de revenir progressivement sur lui, connaissant très bien la montée et les endroits où on peut remettre du braquet. Il semble plus à l’aise que moi mais je reprends les commandes, préférant dicter mon allure dans les pentes sévères jusqu’au sommet. Les kilomètres défilent ainsi, c’est toujours tendu avec Christophe qui n’abdique pas derrière et je me demande comment négocier l’arrivée -à plat- face à mon jeune adversaire gapençais.
Je ne me pose pas la question longtemps car à 2 km de l’arrivée il tente à nouveau sa chance, plus sèchement et je suis incapable de répondre. Comme face à Joris sur les pentes de l’Alpe-d’Huez l’écart n’excède pas 15″, j’arrive à me rapprocher mais pas suffisamment et les positions semblent figées à la flamme rouge. J’y repasse le gros plateau pour finir au sprint, à 13″ de Nicolas et… 13″ devant Christophe 😉 36’05 » temps final (35’15 » sur le segment Strava « officiel ») à plus de 1500 m/h, c’est plus ou moins ce que j’avais prévu au départ avec encore de très bonnes sensations.
Encore une belle sortie avant de récupérer et se remotiver pour la grimpée de Prapoutel demain, où l’adversité risque d’être plus dense sur une pente plus longue mais moins difficile (7 % tout de même), donc plus tactique dans le placement.
Résultat(s) : Grimpée du Luitel