Time Megève Mont-Blanc

Après plusieurs saisons de fidélité au Mont-Ventoux et l’épreuve qui lui est associée, j’ai décidé cette année d’aller à Megève malgré une météo plus qu’incertaine. Le parcours s’annonce très difficile et montagnard avec deux difficultés majeures (col du Pré, col des Saisies via Bisanne) entrecoupés d’autres cols moins longs et néanmoins difficiles, avec peu ou pas de vallée entre chaque. Certaines portions descendantes du départ sont neutralisées et c’est heureux, car les violents orages de la veille ont dégradé des routes savoyardes qui souffrent habituellement chaque hiver.

Time Megève Mont-BlancLa route sèche au moment de se placer dans le sas de départ, où je retrouve beaucoup de grimpeurs locaux avec mes habituels rivaux cyclosportifs. L’ambiance est détendue, la sécurité reste le maître-mot au moment du briefing. Le ciel semble s’éclaircir, je regrette presque de m’être encombré avec la Goretex et certains partent carrément en manches courtes. Le départ est calme jusqu’à Flumet, où la route se cabre vers Notre-Dame de Bellecombe, puis Crest-Voland. Route trempée et bruine nous accompagnent désormais, Julien Lodolo hausse le ton ce qui réchauffe tout le monde.

Une première sélection s’opère et une vingtaine de coureurs bascule en tête à Cohennoz, où débute la partie non-chronométrée. Ça descend quand même relativement vite sous la pluie et sur des routes jonchées de gravillons et d’écorces. Plutôt à l’aise je ne me retourne pas, de petits écarts se font mais ça se regroupe au pied du col de la Forclaz. Julien y relance à nouveau l’allure, l’élastique se tend mais le groupe reste inchangé au sommet. Seul Pierre Ruffaut anticipe dans la descente, derrière la chasse tarde à s’organiser et nous passons avec 30″ de retard à Queige, sur l’une des rares portions planes du parcours.

Time Megève Mont-BlancCédric Richard et Julien sortent à leur tour, occupé à me ravitailler je ne fais pas trop attention et économise les cartouches avant le premier gros morceau de la journée : le col du Pré. Comme prévu ça explose dès le pied, Nicolas Roux fait monter à un tempo d’enfer (proche des 6 W/kg) et je décroche lentement avec Jérémy Bescond, songeant à la suite. Une dizaine d’hommes me précède et je les garde longtemps en point de mire, pensant donner le coup de rein nécessaire plus tard pour recoller. La bruine se transforme en pluie et le brouillard fait son apparition en vue du sommet, alors que je rejoins Olivier Girod du team Time ESF. Derrière Jean-Francis Pessey se rapproche tandis que j’enfile la Goretex, pour une descente qui s’annonce glaciale.

Un véritable tapis de gravillons rajoute à la difficulté ; il est difficile de tenir le vélo en ligne droite, nous sommes quasiment à l’arrêt dans les épingles. La tête est pointée à 1’45 », nous ne la reverrons plus et arrivons en ordre dispersé au col de Méraillet. C’est le déluge, au moins la route est de nouveau propre et on file à toute allure vers Beaufort. Jean-Francis laisse quelques longueurs, alors que Jérémy et Olivier reviennent comme des balles et entament l’irrégulier col du Joly une poignée de secondes devant moi. Seul je ne suis pas désavantagé, et me réchauffe dès que ça monte. Jean-Francis revient et me dépasse dans l’ascension, j’accuse le coup mais m’accroche lorsque Maxime Galletti et Antoine Socquet-Juglard font la jonction.

Time Megève Mont-BlancA Hauteluce nous rattrapons Ludovic Benoît qui a lâché la tête, puis Jean-Francis à la faveur d’un faux-plat où mes deux compères abattent un gros boulot. La route est de nouveau sèche, le soleil fait enfin son apparition. Ça fait du bien au moral et nous enlevons les imperméables, prêts à en découdre dans le col des Saisies. Il reste un top 10 à jouer, mais dès le pied je dois m’arrêter satisfaire un besoin naturel. 30″ de perdues, que je parviens sans mal à boucher sur Antoine, Maxime et Olivier. Au train Jean-Francis a lâché tout le monde, avec un finish dont il a le secret il ira cueillir une belle huitième place 🙂

De mon côté ça plafonne dans cette ascension interminable : un peu défaillants au sommet nous faisons le break avec Olivier, reprenant au passage Tao qui n’a plus de carburant. Dans un épais brouillard les dernières rampes à 10 % sont un calvaire, mais on nous annonce un autre concurrent (Cyril Gaillard) encore moins bien que nous, alors on se motive. La courte remontée vers les Saisies fait mal, on lâche les dernières cartouches et roule de concert dans la descente, jusqu’à Flumet. Nous apercevons Cyril à moins de 20″ devant : en négociant bien le faux-plat final ça peut le faire.

Le vent légèrement favorable aide tout le monde, y compris certains coureurs du petit parcours qui nous donnent un coup de main. Cyril est repris à 3 km de la ligne ; nous voilà trois pour la neuvième place. Au bout du rouleau je réagis à peine lorsque les deux équipiers sortent au kilomètre, prenant la onzième place. Bien loin du vainqueur Nicolas Roux qui a dispersé la concurrence comme à ses plus belles heures, Pierre Ruffaut et Kévin Le Cunff complètent un vrai podium de grimpeurs. Sous la pluie du jour les sensations étaient bonnes, sans plus… en lâchant la tête si tôt dans la course c’était difficile d’espérer mieux 😛

Résultat(s) : Time Megève Mont-Blanc – grand parcours

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