Ventoux – Beaumes-de-Venise Master

Le rythme des épreuves du Grand Trophée s’accélère, et leur difficulté s’accentue. Après avoir fait l’impasse sur la Look le weekend précédent, place à la Ventoux – Beaumes-de-Venise. 170 km et 3800 m de dénivelé au programme, dont deux ascensions sur les pentes mythiques du Mont Ventoux. Ma dernière (et seule) ascension du Mont Chauve remonte à 2000 ; autant dire que je pars en terrain inconnu… une légère blessure au mollet n’aidant pas à me rassurer.

Ventoux - Beaumes-de-Venise MasterAprès une semaine très allégée côté vélo, me voici donc au départ avec Lionel, un collègue de club qui fait le déplacement en tant que cyclosportif habitué. Dans le sas prioritaire je salue Sébastien ainsi que ses coéquipiers du Chamrousse Team Cyclosport, toujours nombreux sur ce genre d’épreuve. La météo est superbe ; pas de vent et (enfin) de la chaleur… Le départ est donné à 8h30 pétantes, et malgré un bon dossard je dois m’employer pour remonter devant, le départ tortueux ayant provoqué quelques cassures.

C’est chose faite après une dizaine de kilomètres ; bonne nouvelle le mollet droit me laisse tranquille. Nous continuons ainsi jusqu’à Bédoin, pied de l’ascension reine du Ventoux (22.7 km – 7.1 %). Les premiers kilomètres sont roulants ; je reste en première ligne avec Seb, jusqu’à St-Estève où les choses sérieuses commencent. La pente se dresse brusquement à 10 % ; il est temps de mettre tout à gauche, et le peloton explose tandis que les dérailleurs souffrent.

C’est dur pour tout le monde, et de petits groupes commencent à se former. Je ne tarde pas à décrocher de la tête de course -une dizaine de coureurs- tandis que je vois les cadors remonter. Inutile de chercher à les suivre dans ce long col ; de longues heures de course sont encore devant nous. Olivier un membre de Véloptimal me salue, et je parviens à le suivre quelques hectomètres. Les jambes sont bonnes, mais le cœur est bien haut (185 bpm) ; je baisse d’un ton et garde les trois coureurs qui me précèdent en point de mire, pendant toute la durée de l’ascension.

Le sommet est franchi après 1h17′ d’effort en 16° position, sans avoir trop souffert… connaissant le Ventoux de réputation je m’attendais à pire. Dans la descente ultra-rapide j’attends un petit groupe de cinq coureurs, dont Frédéric du CTC. Peu avant Malaucène nous reprenons les trois concurrents que j’avais en point de mire ; nous voilà neuf pour attaquer la longue traversée vers Sault. D’un commun accord nous nous arrêtons faire le plein d’eau, et nous voilà partis pour plusieurs dizaines de kilomètres sur les routes provençales typiques : accidentées, escarpées et… sans ombre.

Il fait très chaud ; je garde le cap en prenant régulièrement mes relais, mais je ne peux contrer quand deux membres du groupe décident de partir. Derrière on est tous un peu entamés, et malgré des relais corrects nous perdons régulièrement du terrain. Bientôt nous nous retrouvons à cinq, puis quatre lorsqu’Olivier décroche, victime de crampes. De mon côté c’est guère mieux, et peu avant Sault je bois 2/3 grosses gorgées, sentant une crampe venir derrière la cuisse. J’en profite aussi pour manger un petit peu, même si la chaleur n’incite vraiment pas à avaler une barre de céréales.

A Sault débute la deuxième ascension de la journée. Moins raide et moins longue que la précédente, elle n’en reste pas moins exigeante après 115 km de course. Nous l’attaquons à un bon rythme, tandis que les premières défaillances font mouche à l’avant. Nous doublons un, puis deux coureurs dans les premiers virages de la forêt, tandis que le 4° membre du groupe décroche à son tour. Je dois faire de même un peu plus loin, le rythme étant un peu trop élevé pour une ascension que je ne connais pas. Dommage, car un coup d’œil au profil de ce col m’aurait indiqué qu’il restait quelques kilomètres de grimpée réelle, et pas les plus difficiles…

Tant pis ; deuxième remplissage de bidon au sommet (km 130) sous un ciel nuageux, et j’attaque tambour battant la descente vers Bédoin. Je navigue dans le top 20, pas question de flancher maintenant. Peu avant Bédoin je reprends un concurrent et nous roulons ensemble vers le col de la Madeleine (6.8 km – 2.2 %), très roulant et sans comparaison avec son homonyme en Maurienne. Je le passe à la plaque tandis que les crampes ressurgissent ; à nouveau je dois lever le pied et attendre que ça passe sur ces routes surchauffées. Dès le pied de la descente commence l’ultime ascension du jour, le col de la Chaîne (4 km – 3.8 %). Les jambes commencent à faire très mal, surtout dans les dernières rampes à 7-8 % ; le 36*21 est de rigueur. Au sommet je remplis une dernière fois mon bidon vide ; à 10 km de l’arrivée ça sent bon l’écurie.

Mais il reste encore quelques côtes à passer vers les dentelles de Montmirail, et à 5 km de l’arrivée je vois débouler un concurrent, que j’arrive tant bien que mal à suivre. Il me ramène sur le coureur que j’avais dû laisser plus tôt ; lui ne peut nous suivre par contre, et nous arrivons au sprint à deux pour la 19° place. Vu le final tortueux et le coup de main donné je ne lui dispute pas le sprint ; n’étant pas de la même catégorie je n’ai rien à y gagner. Je boucle l’épreuve en 5h51’49 » à la 20° place scratch (8° Français), et 5° de ma catégorie @ 33′ du vainqueur.

Sur une épreuve qui ressemble à la Vaujany ce résultat est excellent ; contrairement au Challenge Vercors j’ai mieux tenu le coup physiquement sur la fin malgré l’apparition de crampes (totalement inédites pour moi). Avec une épreuve de retard au GT je continue de me rapprocher du leader des 18-29 ans ; on fera les comptes après 8 épreuves. La condition s’améliore au fil des courses ; maintenant il faut bien récupérer et arriver frais aux Trois Ballons, autre gros morceau de 205 km dès samedi prochain…

4 réflexions sur « Ventoux – Beaumes-de-Venise Master »

  1. CR vivant comme d’habitude .
    félicitation pour le classement

  2. Salut c’est David du gmc ! je viens de découvrir ton blog ! on se voit dimanche aux 3 ballons ! moi je mise sur toi entre 6h40 et 7h

  3. Salut David,
    Ouais on se voit au 3 Ballons (c’est le samedi par contre… attention) ; je t’amènerai ce que j’ai ramassé pour toi à l’Epervier ;).
    Pour le temps on verra bien (suivant la météo), mais moins de 7h c’est l’objectif.

    PS du 13/06 : tu as bien misé, je boucle l’épreuve en 6h47 😉

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