Granite Mont Lozère

La nuit fut orageuse au Mont Lozère, en partie réparatrice après les efforts déployés au Ventoux la veille. Sur un parcours plus court mais très accidenté le défi du jour sera de taille face à des hommes frais ; la gestion de course sera totalement différente. Au moins les prévisions météo sont optimistes pour cette Granite Mont Lozère : les routes sont encore humides et gravillonneuses au départ, mais le soleil devrait faire son apparition dans une atmosphère fraîche et humide. Le temps de s’échauffer une petite demie-heure sur rouleaux, puis discuter avec Stéphane Cognet, Joris et Théotime Ronflet ou Jean-Luc Chavanon et le départ est donné du centre de Villefort à un peu plus de 9h00. Les premiers kilomètres sont neutralisés jusqu’à la sortie de la ville, direction le col du Pré de la Dame.

Granite Mont LozèreAvec 15 km et 900 m de dénivelé je vais vite savoir si je suis dans l’allure ou pas ; nous sommes emmenés autour de 5 W/kg par le local Stéphane, un tempo idéal pour derrouiller les jambes 🙂 Après quelques kilomètres roulants la pente se durcit légèrement et Stéphane, puis Joris accélèrent : le groupe se réduit à une quinzaine d’unités, je rétrograde dans le brouillard sans trop piocher… A 2 km du sommet Stéphane se dresse à nouveau sur les pédales : proche de 6 W/kg je me fais violence et bascule dans les neuf de tête, malgré une grosse attaque d’un coureur de Montmeyran au GPM. Dès les premiers hectomètres de la descente Stéphane donne le ton avec Joris, je me place dans leur sillage avec Fabien Oules.

Ca tourne, ça vire, tantôt humide, sec ou gravillonneux nous ne prenons pas de risques et arrivons à Génolhac ensemble avant d’aborder le col de la Croix de Berthel. Les premiers kilomètres sont roulants et permettent de s’organiser : l’ambiance est détendue et ça ne roule pas à fond, j’en profite pour me ravitailler car aujourd’hui ce sera un point essentiel. Les écarts se creusent gentiment avec l’arrière, tout en économisant un maximum de cartouches pour la suite, lorsque les favoris décideront d’en découdre… Au sommet on s’arrange même pour s’arrêter au ravitaillement liquide et solide, certains en profitent pour satisfaire un besoin naturel ou admirer le paysage lozérien… dans un bon esprit cyclosportif 🙂

Une descente tranquille permet de passer le cap de la mi-course ; c’est le moment que choisit Joris pour attaquer. Stéphane y va avec un temps de retard juste avant d’entamer le col de Finiels. Fabien sort à son tour, j’hésite quelques instants et tente également ma chance ; les jambes ne sont pas si mal après tout 😛 Coincé entre le trio de tête à 10″ et les poursuivants je m’arrache de longues minutes à 6 W/kg, en force sans parvenir à faire la jonction. Après 3 km de chasse je laisse le petit groupe emmené par Jean-Baptiste rentrer, et continue d’imposer mon train. Devant ça relance fort, ils sont à moins d’une minute et Fabien craque : la seconde moitié est plus exposée au vent, je pioche et laisse mes compagnons prendre le relais en récupérant dans les roues.

Granite Mont LozèreCela permet à peine d’admirer les roches granitiques au sommet, il fait frais mais pas le temps de gamberger : Fabien rejoint nous voilà à quatre contre le duo de tête. La descente est roulante, je me ravitaille à nouveau et on laisse Jean-Baptiste nous guider jusqu’au pied du col du Goulet. Nous avons encore Joris et Stéphane en visuel à une grosse minute, mais ça ne va pas durer… La difficulté alterne les pourcentages à deux chiffres et des replats, tout ce que je n’aime pas en temps normal et aujourd’hui ne fera pas exception 😛 Fabien prend un énorme relais dans le premier taquet, je m’arrache et donne tout pour rentrer. Quelques hectomètres plus loin Jean-Baptiste accélère à son tour ; cuit à point je ne réagis pas, limite fringale. Seul Thimotée Delavaud parvient à prendre la roue, Fabien s’intercale à 30″… Bye bye le podium et j’imagine que derrière les autres sont loin, bien loin.

Au sommet je perds Fabien de vue, seul au monde je bois et mange abondamment : si les difficultés principales sont passées il reste 35 km accidentés à boucler, avec du vent de face. Ce que je m’attache à faire sur des routes désertes, au tempo et guidé par les flèches jaunes du parcours. Dans un décor de carte postale j’en prends plein les yeux et profite même du dernier ravitaillement pour varier des gels énergétiques 🙂 La dernière butte sur route large et plein vent fait particulièrement mal mais ça sent l’écurie avant la longue descente sur Villefort, avec vue sur le lac à droite. C’est sinueux et rapide à flanc de falaise, je remarque à peine Jean-Luc qui me rejoint après avoir roulé seul pendant 50 km ! On échange quelques mots et franchissons ensemble la ligne d’arrivée en 4h10′, respectivement sixième et septième à 10′ des vainqueurs ex-aequo : Stéphane et Joris.

Jean-Baptiste complète le podium, Thimotée puis Fabien le top 5. Bien content d’avoir fini correctement le travail, je savoure le ravitaillement d’arrivée et la truffade locale en guise de déjeuner, toujours au top chez LVO. Aujourd’hui je savais que mon autonomie était limitée : trois heures maximum en mode course, sur un magnifique parcours qui mérite le détour (comme chacune des manches du Challenge Cyclo’Tour). Voilà un bel épilogue d’un week-end particulièrement chargé : cap sur la Haute-Savoie avec la Faucigny Glières dimanche prochain, puis la Morzine – Haut-Chablais le week-end suivant 😉

Résultat(s) : Granite Mont Lozère – grand parcours

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