Cimes du lac d’Annecy

L’incertitude météo a régné jusqu’au dernier moment ; malgré les forts orages de la nuit nous conclurons au soleil des Bauges la saison cyclosportive. Dans la brume et la fraîcheur matinales la température n’excède pas 10°C au bord du lac d’Annecy : bien entendu les routes sont encore trempées… Cela aura son importance au moment de dévaler le Semnoz. Le plateau est de qualité avec le Team Scott la Clusaz au complet, le Team Scott Vélo 101 et mes autres compagnons de jeu habituels en cyclosport. Passées les dernières recommandations (sécurité et propreté notamment) de Ludovic Valentin, le départ fictif est enfin donné et les fauves lâchés à la sortie de St-Jorioz.

Cimes du lac d'AnnecyL’approche du col de Leschaux est différente cette année : elle est en partie commune avec la fin de parcours. Les pourcentages sont plus soutenus, et aident à se réchauffer. Sous l’impulsion de Cédric et Frédéric l’allure s’accélère progressivement en vue du col, malgré une courte descente où Jean-Lou et Nicolas mènent la danse. A ce train-là la meute se réduit gentiment ; nous sommes encore une bonne vingtaine au moment de reprendre la route classique vers le Crêt de Chatillon.

William commence alors son travail de sape, parfois relayé par David et Alexis. Dans leurs roues les sensations sont étranges : mal aux jambes, mais coup de pédale efficace. Le groupe de tête est encore conséquent, ça ne va pas durer… A 10 km du sommet William accélère en plusieurs temps, chacun monte dans les tours : je fais l’élastique avec Florian en queue d’un groupe réduit à 10 unités, mais m’accroche aux branches sachant qu’il y a un replat un peu plus loin. Cela débloque le moteur et achève l’échauffement ; le rythme ne faiblit plus jusqu’à la bascule, bien au contraire.

A moins de deux kilomètres du sommet William accélère encore, contré violemment par Antoine : le groupe éclate et je lutte avec Stéphane à la poursuite des trois hommes de tête (Antoine, Rémi, William), pour tenter de revenir dans la descente. Celle-ci est trempée, pleines de feuilles mortes et a vite fait de nous refroidir. Stéphane me dépose et s’en va seul rejoindre les leaders ; malgré des trajectoires médiocres je ne perds pas trop de temps sur mes poursuivants. Sous l’effet de l’eau projetée jambes et genoux sont frigorifiés ; je suis bien content d’arriver à Quintal pour réchauffer à nouveau le moteur.

Cimes du lac d'AnnecyPlus loin je vois Antoine arrêté au bord de la route, victime d’une crevaison. Si mes calculs sont bons ils sont trois devant ; inutile de se mettre à fond tout seul, je me ravitaille et attends le renfort d’Alexis, Christian et Tao. A quatre l’entente est bonne, les relais efficaces : pointés à une minute au bas de la descente, nous revenons à moins de 30″ de la tête au pied du col de Plainpalais. Rémi et William en profitent pour accélérer de nouveau, lâchant Stéphane. Si nous reprenons ce dernier dans l’ascension, il est clair qu’on est tous à fond et l’écart grandit à nouveau avec le duo, qui file à coup sûr vers la gagne alors que la mi-course est à peine passée.

Nous relâchons un peu l’effort, histoire de souffler avant le col des Prés. Tandis que David revient fort de l’arrière, je ne sais pas trop à quoi m’attendre dans cette difficulté après trois heures de course intense. Tao est le plus actif dans les forts pourcentages avant Thoiry : je ne suis pas au mieux, les autres non plus et Stéphane craque définitivement. Après le replat les jambes tournent mieux et avec Tao nous lâchons petit à petit nos adversaires, sans vraiment hausser le rythme. Dans le même temps j’aperçois David en contrebas : si nous franchissons le sommet à deux on peut filer droit vers un podium 🙂

Cimes du lac d'AnnecyLe plan se déroule à merveille : David continue sur sa lancée, j’arrive à m’accrocher, pas Tao… Nous arrivons de concert au sommet, à bonne distance des leaders (4’30 ») et décidons de continuer à deux pour creuser l’écart (guettant une éventuelle défaillance devant). L’entente est parfaite et les kilomètres défilent rapidement, mais David reste un bon ton au-dessus et on ne sait pas où sont les autres derrière. Après 15 km de collaboration je craque légèrement au Châtelard, une quinzaine de secondes au sommet que je n’arrive pas combler dans le replat, bien au contraire.

Je ne suis pas défaillant, mais mon jeune équipier roule fort et creuse l’écart jusqu’au col de Leschaux. A Bellecombe je lâche ma dernière cartouche ; le podium ne sera pas pour moi aujourd’hui. Finissant à fond jusqu’à la ligne, je reçois l’aide d’un concurrent du petit parcours. Difficile d’évaluer où sont mes poursuivants, mais je ne peux pas appuyer plus fort… L’arrivée est toujours aussi tortueuse, des feuilles mortes traînent et je suis bien content de ne pas avoir à sprinter. Bon quatrième je franchis la ligne en 4h20′, à une grosse minute de David qui aura roulé quasiment seul depuis le sommet du Semnoz.

Devant c’est loin : à plus de six minutes le jeune et talentueux Rémi Aubert (19 ans) l’emporte devant l’expérimenté Williams Turnes. Un petit groupe avec Jean-Francis, Alexis, Nicolas, Michel et Tao me suit à plus cinq minutes, preuve que j’avais encore de la force sur la fin. Encore une épreuve rondement menée et bien maîtrisée, je pouvais difficilement faire mieux car devant c’est le top niveau cyclosportif. Peut-être un dernier dossard le week-end prochain (grimpée des Mille Martyrs), avant de se reposer, passer un bon hiver et bâtir les fondations de 2016 pour grimper encore plus haut 😉

Résultat(s) : Cimes du lac d’Annecy

3 réflexions sur « Cimes du lac d’Annecy »

  1. T’es trop fort, l’année prochaine tu auras un an de plus, l’expérience devrait contribuer encore plus à de meilleurs résultats… 🙂

  2. Ping : Les cimes du Lac d’Annecy. Ce ne sera pas la dernière !

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