Grimpée du col de Porte

Le printemps a repris ses droits ce matin à la Tronche, pour la grimpée cycliste et pédestre du col de Porte. Soleil et températures sont déjà très agréables au bord de l’Isère et constituent des conditions optimales pour une montée chronométrée. Cette année le parcours offre 4 km supplémentaires après le Sappey : je table sur un peu plus de 45′ d’effort alors qu’un généreux peloton se présente au départ (140 cyclistes). On retrouve les têtes d’affiche habituelles : Mickaël Gallego, Joris Ronflet, Simon Négrignat, Jérôme Giraud… ainsi qu’un invité de marque : Maxime Marotte (quatrième de l’épreuve VTT cross-country aux Jeux Olympiques de Rio). Bref, que du beau monde et de quoi rapidement lancer la course.

Grimpée du col de PorteNous partons à 8h55 pile au son violent du pistolet, je profite des premiers hectomètres montants pour me placer aux avants-postes. La raide côte de Bouqueron fait toujours aussi mal à la sortie de la Tronche ; je suis déjà autour de 7 W/kg lorsque Jérémy passe en tête et écrase les pédales. La sélection ne tarde pas à se faire : Maxime, Simon et Mickaël lui emboîtent le pas, avec Joris et Alexandre Chibko on est à l’ouvrage une dizaine de mètres derrière. Sans m’affoler j’attends le relatif replat à l’entrée de Corenc pour recoller à la tête, qui ne compte plus qu’une demie-douzaine d’hommes.

Jérémy continue d’imprimer un gros tempo et l’écart se creuse avec nos poursuivants ; approchant les 6 W/kg le rythme fait mal à tout le monde alors que nous sommes à peine à 10′ de course ! L’élastique se tend et finit par casser à la sortie de Corenc : nous décrochons avec Joris, Mickaël nous imite dans le virage suivant. L’écart est faible mais après seulement 20′ écoulées je préfère en garder pour le final, d’autant que le cardio tape fort à 180 bpm. L’allure descend d’un cran vers 5,6 W/kg et nous nous relayons pour limiter la casse. Au col de Vence nous perdons de vue nos adversaires pointés 40″ plus haut, tandis qu’Alexandre et Pascal Manderon résistent à notre poursuite.

Pas le temps de souffler dans le court replat du col : la collaboration est bonne et le rythme ne faiblit pas… Nous sommes vraisemblablement en route pour la quatrième place. Alternant position assise en souplesse et debout en danseuse je franchis l’ancienne ligne au Sappey en 33′ : il nous reste un petit quart-d’heure d’effort jusqu’au sommet. A la sortie du village je relance l’allure, ce qui met en difficulté mes adversaires. Mickaël rentre avec Joris dans la roue, puis contre dans le virage suivant : ce coup-ci j’accuse le coup avec Joris mais parviens seul à rentrer sur Mickaël à la faveur d’une pente plus douce, tout en gérant aux watts.

D’autres accélérations du grimpeur matheysin me mettent au supplice mais à chaque fois je m’arrache pour rentrer, de plus en plus en force et dressé sur les pédales. Au col de Palaquit il est probable que nous finirons à deux, alors chacun relaie pour creuser le maximum d’écart avec la sixième place. Mickaël accélère encore, tout en m’encourageant à le suivre : nous coupons ainsi la ligne en 47′, sans se disputer le sprint pour la quatrième place que prend Mickaël devant moi, bon cinquième. Deux minutes plus tôt Jérémy a fait plier Maxime et Simon pour une victoire nette et sans bavure : mon habituel rival sur les cyclosportives était tout simplement imbattable aujourd’hui 🙂

Avec 330 W sur 47′ j’étais aux limites (voire au-delà) de mon profil puissance du moment, le résultat est donc très satisfaisant et rassurant sur la condition physique, avec une belle gestion de l’effort sur l’une des plus longues ascensions du calendrier grenoblois. Un dernier mot pour remercier les bénévoles du Tronche Vélo Sport qui ont sécurisé la route et nous ont encouragés toute la matinée. Allonger l’épreuve jusqu’au col de Porte offre un très beau (et long) terrain de jeu pour les grimpeurs de l’agglomération… à reconduire en 2018 !

Résultat(s) : Grimpée du col de Porte

12 réflexions sur « Grimpée du col de Porte »

  1. Ah, j’ai un scoop : en 2018, les organisateurs ont décidé de rallonger jusqu’au Chalet du Charmant Som (hi hi hi) !

  2. Très joli récit et sacrée performance. En effet, jolies têtes d’affiche, au micro, Maxime Marotte a annoncée avoir fait 362W ( avg ou NP?) sauf erreur..
    Tu avais fait quels choix pour tes roues/pneus/chambres?

  3. Je pense que sur une telle montée WNP = Wmoy à quelques watts près… je ne connais pas le poids de Maxime, mais fallait « quelques » watts de plus pour me laisser à 1’30 » sur la grimpée (sachant qu’on s’est vite isolé).
    Côté roues j’avais des Ryde Sprint (DT240S) + chambres Panaracer R’air + Continental GP4000S2 en 23mm… j’utilise le même montage en cyclo, d’après les tests y’a pas beaucoup mieux en rendement/poids/résistance 🙂 (à part prendre des jantes carbone en U de 30-35 mm large pour la composante aéro)

  4. Rodolphe, tu peux gagner du poids en mettant des veloplugs, non ? Et du roulement avec des chambres en latex 😉

  5. Ah, j’oubliais : avec des pneus continental TT, tu gagneras du roulement et qq grammes encore.

  6. Le scotch tubeless de la jante est suffisamment pénible à mettre… donc il restera en place 🙂 (surtout pour gagner 20g à peine)
    Quant aux chambres latex pourquoi pas, mais c’est plus délicat à monter (sur crochets tubeless gros risque de pincement) et il n’y a pas tant d’écart que ça avec les R’Air (mélange butyl/latex à 65g)… pour une grimpée chrono ça pourrait se tenter, mais sur une cyclo je joue un minimum la sécurité.
    Idem pour les pneus : pour un CLM sur route nickel les Grand Prix TT sont encore meilleurs en roulement, mais moins résistants à la perforation.

    Avant de gagner une course, il faut déjà la finir sans crevaison 😉
    Le montage actuel m’apporte déjà un gros plus (rendement + fiabilité + poids + adhérence mouillée) par rapport à du Schwalbe Pro One tubeless.

  7. En effet les deux sont bons voire très bons côté rendement… mais pour une utilisation cyclosport (route et météo pas toujours au top) ils sont trop fragiles, j’en ai fait l’amère expérience sur deux épreuves importantes (3B, Ventoux). Après oui, pour des grimpées sèches l’intérêt se discute… mais pas envie de multiplier les montages/paires de roues pour une demi-douzaine de grimpées max par saison 🙂
    Même à l’arrière j’évite les chambres latex (trop délicat au montage) ; quant au 25mm j’en ai eu quelques temps, mais suivant la largeur de jante le volume varie pas mal, du coup le changement de roue est +/- aisé sur mon KTM (qui n’a pas tant de place que ça sur les bases). En 23mm le GP4000S2 est bien rond et ne dépasse pas des flancs sur les Ryde, donc parfaitement aéro 😉

  8. Je viens de jeter 3 pneus GP4000S2 parce que la carcasse était en mauvais état : de nombreux trous causés par des fils de kevlar qui s’usent et cassent. C’est très dommage, parce que ces pneus sont vendus pour durer, et la bande de roulement était encore correcte. J’ai vu que les Michelin power compétition sont réputés aussi fragiles au niveau de la carcasse, mais je ne suis pas sûr qu’ils soient aussi mauvais que les GP4000S2. Bref, je vais finir mes Conti, et après j’essayerai autre chose (au moins sur mes roues d’entrainement).

  9. bjr, je rejoins rodolphe sur le montage des pneus sur jantes tubeless, j’ai depuis le mois d’octobre un giant propel en roue carbone giant slr1 50 mm tubeless monter en pneu giant tubeless, pour moi le rendement n’etait pas optimum, je voulais essayer les michelin power avec chambres latex, du coup 2h de montage dans la nuit de vendredi à samedi, puis encore 1 h samedi chez mon vélociste nous avons finis à 3 pour monter les pneus sans minute pour éviter le pincement de la fine chambre latex j’espère que la durée de vie sera longue pour l’instant essayer sur un test cp20′ le compromis est quand bien présent.

  10. Rodolphe G : je ne comprends pas pourquoi il te faut 3h pour monter 2 chambres à air latex. C’est peut-être à cause des jantes tubeless qui rendent difficile le montage sans démonte-pneus. Sur mes XR270, il me faut seulement 10 minutes…

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