Trois Cols

C’est l’été à la Tour-de-Salvagny, pour cette 37ème édition des Trois Cols. Malgré le vent déjà présent au départ le soleil chauffe l’atmosphère ; avec Emmanuel (mon copilote du jour) on ne se pose pas la question des manchettes ou du coupe-vent, ce sera juste de la crème solaire 🙂 L’organisation reste rapide et efficace ; pas d’attente aux dossards, on se prépare tranquillement au départ. Après mon échec samedi dernier dans le Vercors (incident mécanique) j’ai à cœur de remettre la marche avant en ce jeudi de l’Ascension, avant d’enchaîner avec l’Albigeoise dès dimanche.

Trois ColsDans le sas de départ je retrouve mes rivaux habituels : Pierre Ruffaut, Jean-Francis Pessey, William Turnes, Cédric Richard, Julien Sauvigné ainsi que le coureur professionnel Bastien Duculty (Armée de Terre). Le parcours est tortueux, avec de nombreuses ascensions et descentes : le maître-mot au briefing d’avant-course est la sécurité, ainsi que le respect du code la route. Les premiers kilomètres sont neutralisés et tranquilles jusqu’à Pollionnay, où débute le col de la Luère.

Les jambes répondent d’entrée et c’est heureux car Pierre hausse immédiatement le ton, relayé par Cédric. L’allure est rapide mais pas infernale : elle suffit à créer une sélection d’une vingtaine de coureurs. Au sommet les écarts sont faibles, puis se creusent dans le replat avant St-Clair. La descente est rapide et prudente jusqu’à St-Laurent-de-Vaux, permettant à tous de se ravitailler sereinement. Derrière le break est fait, il s’agit maintenant de regarder devant. La difficulté suivante arrive vite sur une route étroite et très ensoleillée.

La côte de Chateauvieux est courte, pentue et étroite : avec de bonnes sensations je reste placé derrière Pierre et Cédric, n’hésitant pas à relayer pour maintenir l’allure. Certains coincent déjà : nous ne sommes plus qu’une quinzaine au sommet quand Bastien prend la barre pour emmener le groupe sur la route des crêtes. Impressionnant de puissance il met tout le groupe en ligne, personne ne bronche dans sa roue et les kilomètres défilent à toute allure vent favorable. Le rythme ne faiblit pas jusqu’à Grézieu-le-Marché où le cap de la mi-course est franchi, avant d’aborder la côte d’Aveize.

Trois ColsLe vent souffle de côté, Cédric assure un bon tempo et je décide d’accélérer dans cette courte difficulté. Pierre me contre avant le sommet mais ça se regroupe, à l’exception d’un ou deux coureurs qui ont craqué. Bastien reprend les rennes au sommet, jusqu’à Duerne où débute une descente rapide sur Ste-Foy-l’Argentière. Et alors que tout le monde se ravitaille Pierre prend quelques mètres et s’en va seul à 60 km de l’arrivée ! Nous le gardons en point de mire jusqu’à l’ascension suivante, avec 15″ de retard tout au plus.

Tout le monde accuse le coup lorsque Bastien sort en force dès le pied du col de la Croix-de-Pars ; les jambes lourdes je n’essaie même pas d’y aller, mais une poursuite énergique s’engage derrière les deux hommes de tête. Bien relayés par Jean-Francis et William nous limitons la casse à 30″ à mi-pente tandis que le groupe de chasse se réduit à une demi-douzaine d’hommes. Malheureusement la seconde partie de l’ascension est plus roulante, la fatigue se fait sentir après trois heures de course et l’écart passe à une minute au sommet.

William semble le plus fort et y croit encore, mais chacun de ses relais nous fait mal et nous n’arrivons pas à prendre la suite efficacement. Malgré tout chacun assure sa part de travail, au moins pour éliminer définitivement nos rivaux distancés. L’entente se poursuit jusqu’à 20 km de l’arrivée, où nous retrouvons le vent de face avant la dernière côte de St-Pierre-la-Palud. Celle-ci constitue la dernière occasion d’éviter un sprint, une troisième place reste en jeu. William assure le tempo au pied, avant que Jean-Francis ne démarre dans la partie la plus raide. Cédric explose, je suis à la rupture avec Julien et Simon Négrignat mais ça tient et nous voilà six en route pour la troisième place.

D’autres accélérations secoueront le groupe jusqu’à Marcy-l’Etoile mais les places d’honneur se jouent dans la côte du casino. A 2 km de la ligne Jean-Francis accélère sèchement ; seuls William et Cédric Sagnol arrivent à suivre tandis que je craque avec Simon et Julien. Nous sommes tous à fond, à la flamme rouge j’ai distancé Simon et reste à 50 m de Julien mais le faux-plat final est interminable… Au sprint William prend la troisième place (à bonne distance du vainqueur Pierre Ruffaut, détaché devant Bastien Duculty) devant Jean-Francis et Cédric ; Julien termine sixième sur leurs talons, moi septième et Simon huitième.

Dénouement guère surprenant sur une épreuve où je n’aurai pas compté mes coups de pédale en tête, me rassurant complètement sur ma condition sous un ciel estival. Place maintenant à la récupération en vue de l’Albigeoise dimanche ; il y aura une qualification pour les Mondiaux Masters à aller chercher, avant de me tourner définitivement vers les épreuves de montagne… mon terrain de jeu favori 😉

Résultat(s) : Trois Cols – grand parcours

3 réflexions sur « Trois Cols »

  1. Bravo Rodolphe pour ta performance. Je peux partager sur la page des 3 cols ?

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