Bosses de Provence

Changement de décor à Marseille qui accueille la finale du Trophée Label d’Or sur une classique de la fin de saison : les Bosses de Provence. Grand soleil et le niveau est forcément relevé au départ avec le top 5 du Challenge Vélo101 DT-Swiss, plus des coureurs locaux surmotivés. J’y viens clore ma saison cyclosportive, surfant si possible sur mon excellente condition physique depuis quelques semaines. La descente de Luminy jusqu’au départ réel est fraîche, avant que les premiers rayons de soleil nous réchauffent quelques minutes au moment du départ réel de Vaufrèges.

Bosses de ProvenceLe tempo est modéré au pied du col de la Gineste, ce qui me permet de chauffer le moteur et remonter dans les premières positions du peloton. Stéphane Cognet et Stefano Sala sont déjà en tête ; ce dernier plaçant quelques accélérations pour se débloquer, sans conséquence sur le reste de la meute. On dévale à toute allure sur Cassis, tout le monde en file indienne franchit le rétrécissement sans encombre ; ça roule plutôt fort avec un zeste de nervosité habituelle.

Dans le pas de Bellefille on monte vite (plus de 5 W/kg dans les roues) ; si ça reste trop court et insuffisant pour créer une vraie sélection, le groupe de tête se réduit à une bonne quarantaine de coureurs. Les jambes sont bonnes mais il faut rester patient car le parcours est long… Et les coureurs encore frais. La montée de Ceyreste est avalée aussi rapidement sous l’impulsion d’un jeune coureur de la Pomme ; plus longue elle entame davantage les organismes et après le sommet quelques coureurs se font la malle dont Frédéric Ostian.

Surpris j’hésite à contrer au km 40 pour tenter de rentrer, avant de me raviser car ça se marque beaucoup. L’écart enfle lentement mais sûrement : au col de l’Ange j’envoie quelques minutes à plus de 6 W/kg, sans succès pour créer un véritable écart. Les parcours 130/164 km se séparent à Géménos, pied du col de l’Espigoulier où nous accusons 2′ de retard. Là plus de calcul : les jambes sont excellentes alors je mène grand train avec notamment Stéphane Cognet et Robin Baze.

Bosses de ProvenceTout le monde est en file indienne : le groupe se réduit à une quinzaine d’hommes au fil de l’ascension alors que l’écart avec la tête fond comme neige au soleil. Au sommet je manque de me faire contrer par quelques coureurs qui arrivent à faire le jump avec les leaders, alors que Maxime Bouet accélère. J’arrive à basculer in extremis dans le groupe de chasse, emmené à vive allure par un coureur de Delko. Les trajectoires sont tendues et précises : sans forcer il nous impose une concentration maximale pour rester dans sa roue.

Le regroupement est général quelques kilomètres plus loin ; après de gros relais nous sommes une vingtaine en tête à mi-course, plus personne ne reviendra de l’arrière. On souffle un peu, se ravitaille et c’est le moment que choisissent deux coureurs d’Aix en Provence pour sortir. Personne ne contre, un petit tempo se met en place derrière car tout le monde attend la difficile montée de la Ste-Baume, raide et irrégulière par St-Zacharie.

Moins de gravillons que l’an passé ; à force de vouloir rester devant je ne quitte plus les premières positions et parviens même à créer un petit écart lorsque Stefano fait la cassure 🙂 Ça embraye fort autour de 6 W/kg et le groupe explose avec la fatigue : nous reprenons les deux leaders avant le replat, où de nouveau on s’observe. J’en profite pour me ravitailler, et sans me poser de questions je relaie avec Stefano et Stéphane pour relancer l’allure. Le rythme est modéré avant le second passage au col de l’Espigoulier (là où j’avais sauté l’an passé), mais insuffisant pour empêcher un regroupement partiel.

Bosses de ProvenceQu’à cela ne tienne : je reprends la barre et impose un gros train jusqu’au sommet, que je franchis en tête avant d’être débordé par Stefano et Stéphane à la poursuite d’un autre coureur de la Pomme (sans dossard, mais on ne saura qu’après 😛 ). Ce cycliste local connaît parfaitement le terrain et ça descend extrêmement vite : plus à l’aise que l’an passé je reste concentré à 100 % pour ne pas perdre roues et trajectoires. Malgré tout on arrive en bas quelques secondes derrière Stéphane : le groupe s’est réduit à une dizaine de coureurs et ouvre désormais la route au km 130.

Je commence à réfléchir au final : dans le col de l’Ange nous assurons un tempo rapide (moins de 5 W/kg) pour stabiliser l’écart avec nos poursuivants, les jambes tournent toujours aussi bien. Une succession de montées/descentes roulantes nous amènent à Cassis : malgré quelques accélérations il est clair que tout va se jouer dans le col de la Gineste, abordé vent légèrement défavorable. Mes espoirs de victoire sont vite balayés lorsqu’une crampe menace ma cuisse droite dès les premiers hectomètres d’ascension.

Le rythme imprimé par Stéphane est élevé mais pas effréné et je dois rendre temporairement les armes avant de rester scotché à 100 m du groupe. Encouragé par les voitures/motos ouvreuses je me fais mal comme rarement, tantôt assis/debout j’arrive à faire la jonction juste avant le replat, ouf ! Vent de face personne n’ose prendre l’initiative, les neufs rescapés relaient gentiment avant que Stefano plante une dernière banderille à 1 km du sommet. Là je ne peux rien faire : cuits à point avec Robin nous ne pouvons que constater les dégâts et laisser filer les sept meilleurs, qui iront se disputer la victoire au sprint à Luminy.

Derrière on assure le top 10 avec une descente rapide et une remontée gros plateau jusqu’à la ligne d’arrivée (à près de 5 W/kg tout de même 🙂 ). Au prix d’un gros relais je m’arrange pour passer en tête au dernier virage et assure la huitième place devant Robin pour quelques secondes. 1’20 » plus tôt l’inusable David De Vecchi l’emporte au sprint devant Stéphane Cognet, Nicolas Colluccini, Geoffrey Lucat, Marc Faure, Damien Le Mesnager et Stefano Sala.

Petit regret dans le final où je misais gros dans la Gineste, les jambes étaient top mais encore une fois je pèche par excès de générosité 😛 Je me console volontiers avec la victoire chez les 30-34 ans dans le Trophée Label d’Or, une manière idéale de terminer la saison cyclosportive avant les dernières montées chronométrées de la saison. Rendez-vous donc à Montaud, aux Mille Martyrs et aux Quatre-Seigneurs…

Résultat(s) : Bosses de Provence – grand parcours

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