Corima – Drôme Provençale

L’hiver n’est pas tout à fait terminé dans la vallée du Rhône : un vent du nord rafraîchissant (6°C) accueille les 2000 cyclosportifs à l’Espace St-Martin de Montélimar, mais au moins il ne pleut pas. Si beaucoup (dont moi) reprennent leur saison ici, d’autres rivaux sont déjà bien affûtés avec quelques jours de course dans les jambes. Bref, je m’attends à souffrir dans le vent sur ce joli parcours vallonné d’autant que la saison de ski de fond s’est prolongée avec l’hiver 😉 Sans trop de repères je me place donc dans le sas prioritaire, 45 minutes avant le coup de sifflet. La moitié du sas est déjà remplie ; l’attente est froide mais sympathique en discutant avec mes compagnons habituels de ce genre d’épreuve.

Corima - Drôme ProvençaleLe départ est enfin donné à 9h30 dans les rues de Montélimar : c’est toujours aussi rapide et tortueux, sans stress je prends le temps de remonter aux avants-postes. Le vent défavorable freine les ardeurs des attaquants et tant mieux, après une bonne demi-heure de poursuite via la côte d’Allan et le col du Colombier j’aperçois Cédric Richard, Jean-Luc Chavanon, Damien Vuillier ou David De Vecchi dans les premières positions du peloton de tête. Bien calé dans les roues au soleil je suis réchauffé et reste tranquille, tout en gardant de la marge dans le placement car tout le monde est nerveux.

La première bifurcation intervient au kilomètre 28 après une descente tortueuse dans le vent ; dans le ventre mou au pied de la côte de Citelle je me fais la peau pour recoller, avant d’éviter une chute collective de justesse en tête de peloton. Le fort vent de face n’incite personne à prendre l’initiative, je filoche derrière en économisant les forces qui pourraient me manquer sur la fin. Rien ne bouge vraiment avant la seconde bifurcation où une bonne trentaine de coureurs se retrouve en tête dans le col de Valouse, un long faux-plat vent dans le dos. Les attaquants y retrouvent forcément des ailes : ça part dans tous les sens et je suis dans les cordes, laissant les autres faire le travail pour combler les cassures. Quelques coureurs arrivent à prendre du champ dans les derniers hectomètres avant d’enfoncer le clou dans la descente, technique à cet endroit.

Un peu derrière je subis les trajectoires des moins bons descendeurs (ou des moins lucides à l’approche de la mi-course) ; nous retrouvons le vent de face dans les Gorges de Trente Pas ce qui occasionne un regroupement partiel. La demi-douzaine d’hommes en tête est à moins d’une minute et je souffre à la relance, comme chaque année à cet endroit. A l’arrache dans le faux-plat initial du col de la Sausse, je reprends mes esprits et limite la casse au sommet, à une poignée de secondes du groupe de chasse. La descente est plus compliquée, je laisse faire les rouleurs du groupe et le regroupement est général à Crupie. L’occasion de manger quelquechose, car la bataille est loin d’être finie.

A peine le temps de souffler et remonter en tête que la côte d’Orcinas se profile et sonne le glas de ma présence en tête de course. Tandis que le peloton explose je remonte les coureurs un par un, m’impose un rythme encore soutenu (5 W/kg et plus) mais reste incapable de combler les 10″ qui me séparent de David et Jean-Luc juste devant. Vent de côté je perds mon bras de fer au cap des trois heures de course : les relais de Cédric puis Pierre Ruffaut ne changent pas grand chose, seul Pierre sortira avec deux autres coureurs dans la descente roulante pour finir en trio. Derrière le ménage est fait et les relais ne tardent pas à s’organiser car une cinquantaine de kilomètres particulièrement ventés nous attendent.

Dans le col de Perthuis puis Félines j’ai encore de la force et assure la majeure partie du travail en gardant tout le monde à bord : Cédric, Ghyslain Lapanderie et Jonathan Denis relaient davantage dans la plaine. Le fort vent de côté puis de face en montant à Marsanne met tout le monde au supplice ; après 140 km de course nous reprenons Xavier Brisseaud, avant de trouver -enfin- un vent généralement favorable pour les quinze derniers kilomètres. Cela nous aide à rentrer au plus vite parmi les concurrents du parcours moyen, la dernière difficulté à Savasse ne fait pas la différence et tout se joue dans un sprint. Limite crampes je ne le dispute pas et prends la dernière place du groupe, 21ème scratch en 4h27′. Pas grand chose à regretter : les sensations étaient similaires à l’an passé à pareille époque, avec un classement quasi identique. Cela valide la préparation hivernale à base de ski de fond et intensité sur home-trainer 🙂

Résultat(s) : Corima – Drôme Provençale

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