Boucles du Verdon

Après une expérience pour le moins mitigée en 2014 (crevaison après 1h de course), je reviens en découverte dans le Verdon. Au départ de Gréoux-les-Bains, le parcours est bien différent de celui d’il y a quatre ans, avec de beaux passages proches des lacs de Sainte-Croix et Esparron. Le profil annoncé est plutôt roulant et usant ; il faudra rester tranquille avant de se découvrir, d’autant que le peloton est relativement fourni et de qualité. Dans le sas prioritaire je croise Gilles Foucault, Jean-Luc Chavanon, William Turnes et Tony Mezure, de très bons coureurs redoutables sur ce genre de profil. La météo semble également de la partie : plus de 15°C au départ, et des orages prévus dans l’après-midi qui devraient nous laisser boucler les 140 km au sec 🙂

Boucles du Verdon8h30 top départ, neutralisé en légère descente jusqu’à la traversée du pont sur le Verdon. Les routes sont étroites, tortueuses et vallonnées ; calé dans les 30 premiers du peloton je reste au chaud, comme souvent cette saison les jambes tardent à se débloquer. On reste attentif car le nombre rend le peloton nerveux, tout se passe bien jusqu’aux premières difficultés. Km 30 ça s’agite fort, avec l’un des deux coureurs professionnels présents qui monte la côte de Montmeyan à fond. L’effort de quelques minutes est très violent, proche des 7 W/kg je suis dans les cordes mais ne lâche rien… Derrière ça casse de partout avec un gros écrémage pour réduire le peloton de tête à une quarantaine d’unités. Un peu plus loin Arnold Reifler s’échappe dans un moment de flottement : seul si loin de l’arrivée personne n’y croit et il creuse l’écart petit à petit.

Une nouvelle difficulté nous attend à Aups : la côte de Vérignon sert de rampe de lancement au coureur érythréen Tesfom Okubariam. Il attaque en force dès le pied et comble rapidement l’écart avec Arnold, derrière William imprime un gros tempo pour limiter la casse. Autour de 6 W/kg l’accélération réduit le groupe à une vingtaine d’hommes, mais les deux hommes de tête sont au-dessus du lot et s’envolent inexorablement. L’écart enfle, l’entente laisse à désirer dès qu’on revient sur des portions roulantes. Au moins j’ai retrouvé de bonnes sensations, alors qu’on longe le magnifique lac de Sainte-Croix. Pas grand chose à signaler jusqu’à la mi-course, où William secoue de nouveau le cocotier dans une ascension décidemment trop courte pour faire la différence : l’écart atteint alors 2’30 ».

Boucles du VerdonUne autre occasion de faire le break se présente au km 74 : la côte de Moustiers-Sainte-Marie est très courte et présente des pourcentages à deux chiffres. Cela ne dure pas longtemps mais les meilleurs grimpeurs s’en donnent à coeur joie : l’effort est maximal et nous basculons à huit au sommet, les relais s’organisent enfin correctement sur le plateau. Malheureusement ils ne sont pas assez appuyés, et les lâchés rentrent -encore- dans le faux-plat descendant qui suit. Dépité je me recale derrière, me ravitaillant et profitant de la vue sur le lac. Une descente rapide et tortueuse nous amène à Sainte-Croix-du-Verdon, avant que Tony ne tente sa chance le long du lac. Gaëtan Huck contre, Gilles y va aussi : l’écart n’est pas important mais au km 100 ça peut devenir sérieux.

Je tente le coup et creuse un petit écart sans me mettre à fond : ça tombe bien car la côte de Montpezat intervient en retraversant le Verdon, 3.5 km à 6 % qui font enfin la décision. Maintenant l’écart avec mes poursuivants je me rapproche lentement du trio, lorsque William revient comme une balle. Au-delà des 5 W/kg je m’accroche à ses basques et on fait la jonction au sommet. A cinq l’entente est parfaite : Gilles, William et moi plutôt quand ça monte ; Tony et Gaëtan plutôt dans les replats. Restent 40 km usants à couvrir, avec des adversaires qui n’abdiquent pas : l’écart oscille entre 30″ et 1′, ne laissant pas de marge pour un éventuel relâchement. Contrairement à ce que je pensais le final est loin d’être monotone : des virages par dizaines, des montées qui nécessitent le petit plateau… Pas de quoi entamer la sérénité du groupe, même lorsque William nous gratifie d’une jolie acrobatie sur son Pinarello 😛

Boucles du VerdonLe retour s’effectue à vive allure : connaissant guère le final j’hésite à tenter le coup en solitaire dans les talus des 20 derniers kilomètres, avec une arrivée en côte qui peut me convenir. Nous arrivons donc groupés à la flamme rouge, Gilles emmène tout le monde et j’attaque à 800 m de la ligne… Manque de punch (et de surprise), j’ai tout le monde sur le porte-bagage aux 400 m, là où la route se cabre : trois fusées (Gaëtan, Tony, William) me déposent 😀 Les jambes bourrées de toxines je ne peux qu’assurer la sixième place en 3h51′ devant Gilles. Un final mal négocié, alors que ma course était plutôt intelligente jusque-là. Sur un parcours qui ne m’avantageait pas, je m’en contente volontiers, un podium chez les Masters 2 me permettant de repartir avec quelques bouteilles de produit local 😉 3’30 » plus tôt Arnold l’emporte devant Tesfom, après un chrono à deux de 100 km : bravo à eux, ils étaient une jambe au-dessus ce matin. Avec ce voyage dans le Verdon la page « moyenne montagne » se tourne : prochain rendez-vous avec la montagne dans deux semaines, avec le Mont Ventoux pour commencer.

Résultat(s) : Boucles du Verdon – grand parcours

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