Bosses de Provence

Débuté en mars sur la Corima Drôme Provençale, le Trophée Label d’Or s’achève ce matin à Luminy aux Bosses de Provence. La saison fut longue et la fatigue est présente au départ, mais c’est toujours un plaisir de retrouver une dernière fois les copains cyclosportifs au départ de la « Mondialette » organisée de main de maître par le VC La Pomme. L’affluence (2500 engagés) ne souffre pas de la relative concurrence de la Drômoise et Forestière, qui tombent malheureusement le même week-end… Si le mistral a soufflé la veille (et au moment d’écrire ces lignes 🙂 ) il reste modéré ce matin et la température à 7h est très douce (23°C), promettant un final très chaud.

Bosses de ProvenceLe départ neutralisé n’est même pas froid jusqu’à Vaufrèges, où les fauves sont lâchés au pied du col de la Gineste. La mise en route est difficile à froid, j’arrive néanmoins à me replacer devant grâce au léger vent de face qui n’incite personne à prendre l’initiative. Je croise David De Vecchi, Jean-Luc Chavanon et nous faisons tous bien attention au pied de la descente à Cassis, avant de filer vers le Pas de Bellefille. Là encore l’allure est modérée et le peloton reste très fourni, y compris dans le col du Grand Caunet où personne ne prend l’initiative. Cela m’arrange bien, car les jambes tardent à se débloquer…

Au sein du pack les kilomètres défilent assez rapidement jusqu’à la bifurcation des différents parcours, il faut simplement rester vigilant lors des traversées urbaines avec un mobilier pensé pour fluidifier le trafic automobile mais qui comporte de nombreux pièges pour les cyclistes. Une quinzaine de coureurs tourne sur le grand parcours, bientôt renforcée par une dizaine d’autres mais pas pour longtemps… car déjà le premier passage au col de l’Espigoulier débute. Les sensations ne sont pas terribles alors je subis les premières accélérations, qui réduisent petit à petit le groupe.

Quelques minutes plus tard ça va nettement mieux et je mets la machine en route entre 5,5 et 6 W/kg, évitant d’en faire trop dans les parties exposées au vent. Relayé par Vincent Astouric et Nicolas Augugliaro ça va vite et le ménage est déjà fait à mi-pente : je compte une douzaine de coureurs en me replaçant dans les roues, gardant des cartouches pour la suite. L’écart est important au sommet, ce qui permet de faire une descente sereine jusqu’à Plan d’Aups… où je profite de l’allure modérée du groupe pour remplir un bidon au ravitaillement. Voilà qui devrait me permettre de tenir jusqu’à l’arrivée ; je reviens en quelques minutes sur le groupe, qui m’a attendu 😉

Bosses de ProvenceDans celui-ci je reconnais David, Paul-Emile Lorthioir et Guillaume Potier ; les autres sont des coursiers FFC en majorité, comme souvent ici il va falloir jouer serré dans le final. Chacun hésite donc à se livrer avant St-Zacharie, où nos poursuivants pointent à moins d’une minute. 100 km et 3h de course : dans la montée de la Sainte-Baume les masques vont forcément tomber et Mickaël Plantureux est le plus remuant. Après quelques minutes d’ascension il sort en force dans une partie raide, bien pisté par Antoine Berlin et David. Pas au mieux à ce moment-là je me bats pour suivre le groupe de chasse et ne peux que constater les dégâts : 30″ puis bientôt 40″ d’écart sur des routes tortueuses et irrégulières.

Derrière Nicolas relaie fort, ça monte vite mais ça ne suffit pas à limiter l’écart qui avoisine les 2′ au sommet, où je retrouve enfin de la force. On se ravitaille dans le replat et les relais s’organisent mollement avant d’entamer la partie finale du col de l’Espigoulier. Vent plutôt favorable j’en profite pour imprimer un gros rythme jusqu’à la bascule, où notre débours s’élève à 2’30 ». La double ascension a éliminé quelques hommes du groupe : nous ne sommes plus que sept dans la descente, menée par Vincent mais effectuée -là encore- presque tranquillement… C’est suffisamment rare pour être souligné 🙂

Au pied il reste une bonne trentaine de kilomètres à couvrir, et le groupe s’organise parfaitement : l’allure est soutenue et la progression rapide, un régal malgré le trafic assez dense sur la route nationale. On retrouve une route plus tranquille au col de l’Ange, où Vincent et moi effectuons la majorité du travail. L’approche de Cassis via Roquefort-la-Bédoule nécessite de se faufiler entre voitures et cyclistes du moyen parcours, on perd un peu de temps mais les jeux sont faits pour le podium depuis belle lurette ; derrière le groupe est loin. Enfin nous arrivons au pied du col de la Gineste, où les places d’honneur vont se jouer.

Mieux que l’an passé je n’attends pas longtemps avant d’accélérer une première fois : cela élimine Paul-Emile et Julien Pesce, mais les autres reviennent progressivement. J’en remets une autre plus loin ; là encore je creuse un petit écart mais à chaque fois Nicolas est suffisamment fort pour ramener le groupe. La pente est plus faible ensuite et le vent présent : mission impossible pour sortir et malgré une dernière attaque nous franchissons ensemble le sommet. Pas grand chose à signaler dans la descente où nous croisons police et pompiers qui secourent un collègue accidenté 🙁 Rond-point à gauche au pied, c’est parti pour la remontée finale sur Luminy.

Vent favorable je reste bien calé derrière, un peu decollé et attends les premières banderilles. Vincent est le premier à dégainer, suivi par Stéphane Mathieu ; le duo creuse un petit écart mais sont revus avant la flamme rouge. Nouvelle tentative de Vincent, que je contre en laissant ma dernière cartouche : aux 500 m Nicolas rend les armes mais Stéphane, Vincent et Yoann Pailler me débordent dans cet ordre. Je prends la septième place scratch en 4’48’, loin du vainqueur David De Vecchi devant Antoine Berlin et Mickaël Plantureux. Pas de regrets à avoir cette année, je n’avais pas les jambes pour jouer devant… On fait au mieux avec ce qu’on a au départ, aujourd’hui je m’en tire encore bien avec une course solide et une victoire finale dans le Trophée Label d’Or. La saison cyclosportive se termine avec le début d’automne ; il reste encore quelques grimpées chronométrées avant de faire le bilan d’une saison 2018 particulièrement dense.

Résultat(s) : Bosses de Provence – grand parcours / Trophée Label d’Or – général

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