Maurienne – Galibier

En cette veille de rentrée scolaire la météo est encore au beau fixe à St-Michel-de-Maurienne, au départ de la deuxième édition de la Maurienne – Galibier dont je fais la découverte cette année. En face du célèbre Galibier l’équipe du Chambéry Cyclisme Organisation nous propose un parcours original, particulièrement musclé puisqu’il offre plus de 3300 m de dénivelé pour seulement 105 km. Non-grimpeurs s’abstenir donc ; avec le soleil et la chaleur annoncés je devrais encore être à l’aise parmi les 150 engagés présents.

Maurienne  - GalibierLe départ nous emmène directement vers La Fusine, une montée douce qui permet de s’échauffer tranquillement ou presque car Anthony Laubal est déjà à l’attaque dans les premiers kilomètres, comme à son habitude. Un autre coureur du petit parcours l’accompagne et personne ne réagit derrière : on se contente d’imprimer un tempo léger avec Frédéric Ostian et Hugo Vigne car la route est encore très longue, et les difficultés croissantes. La descente sur Orelle est rapide, en file indienne nous traversons St-Michel à toute allure pour remonter légèrement vers Le Bochet.

Pas de quoi faire une sélection, les meilleurs grimpeurs du peloton attendent patiemment les lacets de Montvernier où l’homme de tête nous précède de 3′. La montée est courte mais pentue et étroite avec des lacets serrés : là plus de calcul, je me mets devant et appuie fort entre 5,5 et 6 W/kg. Les jambes répondent bien et la sélection s’opère en vue du sommet où Antoine Boudsocq me relaie : Joseph de Poortere, Michaël Mory, Diego Piva et Nicolas Ougier nous accompagnent, soit les hommes que j’avais repérés une heure plus tôt dans le sas de départ.

Maurienne  - GalibierLa transition vers le Châtel nous permet d’enfoncer le clou face à Frédéric qui roule seul derrière, tandis que l’écart se réduit avec Anthony. Sans temps mort nous traversons Hermillon, direction le col du Sapey. Dans une pente régulière autour de 7-8 % j’y impose mon train à 5 W/kg, tout le monde suit jusqu’à la surprise du sommet : un long passage de 1,5 km à près de 15 % sur une route défoncée 🙂 Diego se sent pousser des ailes et je m’arrache debout sur les pédales à 5,5 W/kg, le 36*28 étant trop court pour monter assis.

Si cela ne suffit pas à faire éclater le groupe, nous voilà pointés à 1’30 » d’Anthony qui doit commencer à trouver le temps long. Joseph mène le groupe dans une descente prudente à flanc de falaise ; pas vraiment le temps de regarder le paysage car la route se montre parfois piégeuse. Encore une minute de gagnée sur l’homme de tête une fois en bas : à 35 km de l’arrivée nous l’apercevons pour la première fois et à six contre un nous avons tôt fait de le rejoindre dans la vallée. Nous voilà sept en tête au pied de la montée de Beaune, où j’applique la même stratégie que dans les cols précédents.

Maurienne  - GalibierUn bon tempo à 5 W/kg continue de faire son travail de sape ; Joseph s’arrête pour un ravitaillement express à une fontaine et parvient à recoller au prix d’un bel effort. Quelques minutes plus tard Michaël en met une pour tester tout le monde, Diego contre, j’y vais à mon tour et accélère un long moment à 7 W/kg… Seul Joseph parvient à rejoindre notre trio, nous voilà quatre pour la victoire. Joseph me relaie et l’allure baisse d’un ton mais suffit à écarter Antoine, Anthony et Nicolas de la lutte finale ; au sommet je m’arrête à mon tour pour remplir un bidon : 20″ de perdues bien dérisoires comparées à des crampes éventuelles dans l’ascension finale 😉

Cela m’oblige à un gros effort dans la descente sur St-Michel, où je bouche le trou relance après relance sur le trio de tête. Il me manque une poignée de secondes pour faire la jonction au pied du col du Télégraphe, la transition est brutale et je me rapproche au sprint dans St-Martin-d’Arc lorsque Michaël attaque. Sans grande surprise il fait immédiatement la différence, Joseph parvient un moment à le suivre mais lâche prise après quelques hectomètres ; à distance je fais le forcing à 6 W/kg et me rapproche de Diego, tout en perdant du terrain sur l’homme de tête.

Maurienne  - GalibierA ce rythme-là je ne tiens pas longtemps et réduis légèrement l’allure en revenant sur Diego puis Joseph pour reformer un trio de chasse pour le podium. Sur cette montée longue mais roulante je me méfie de Joseph et surtout Diego, qui nous a attaqués dans la difficulté précédente. Sans attendre le replat j’imprime un gros rythme à 5,5 W/kg, histoire de tendre l’élastique… Le processus est long et énergivore, mais finit par payer à mi-pente : Diego laisse un trou que Joseph parvient à combler, une bonne relance de ma part et nous voilà deux en route pour le podium. L’objectif est quasiment atteint, reste à gérer correctement les derniers kilomètres jusqu’à Valmeinier 1800.

Autour de 5 W/kg les écarts se creusent devant et derrière, on collabore sans arrière-pensée avec Joseph et bien que la pente se cabre de nouveau à 7-8 % dans le final nous faiblissons peu dans une atmosphère qui se rafraîchit. Complètement cuit à l’entrée de la station je n’arrive pas à contrer mon compagnon vttiste pour lui disputer la place de dauphin, bien content de monter à nouveau sur le podium en 3h45′ d’un chantier relativement court mais intense de bout en bout. Derrière les écarts sont énormes avec le top 5 et 10 d’une course pleine où j’étais encore au rendez-vous, malgré une fatigue de plus en plus présente en fin de saison. L’intermède de grimpées chronométrées fera du bien avant les Bosses de Provence fin septembre, dernière cyclosportive prévue en 2019.

Résultat(s) : Maurienne Galibier – grand parcours

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