Morzine Vallée d’Aulps Master

La météo de ce dimanche matin en Savoie est conforme aux prévisions de la semaine : humide, froide et venteuse. La température à Morzine (5°C au départ) n’incite guère à l’optimisme, mais il faut y aller ; on entre dans le « money time » du Grand Trophée. Après réflexion je décide de courir avec genouillères, surchaussures, maillot et imperméable manches longues… On part pour 6 heures de vélo, pas question de se planter. Le parcours (164 km – 3600 m) propose largement de quoi faire la sélection avec les cols de la Joux Verte, du Corbier, de Jambaz, de Joux-Plane avant de remonter sur Montriond pour l’arrivée.

Morzine Vallée d'Aulps Master

La grille de départ n’est pas surpeuplée quand retentit la sirène, mais j’aperçois les habitués de ce genre d’épreuve : Frédéric et Pierre du CTC, ainsi que Bugno et certains coureurs du Team Scott. Sur des routes détrempées on sort prudemment de Montriond, pour attaquer le col de la Joux Verte (15.2 km – 5.8 %). Le début est assez roulant, mais avant la mi-pente un coureur du Team Scott décide d’accélérer franchement. Fred essaie d’y aller, je le suis mais les jambes durcies par le froid je décroche un peu plus loin, après seulement 15 km de course ! Les 10 meilleurs sont devant et ça casse de partout ; je continue seul, augmentant mon avance sur le deuxième groupe. Un concurrent s’invite dans mon sillage, et au sommet nous faisons la jonction avec Fred qui a aussi lâché du lest, sous quelques flocons de neige.

Je remets la bâche et mon « suiveur » en profite pour attaquer : bel esprit… La descente est rapide et technique, au pied je reviens sur Fred ; on décide de rouler ensemble contre le vent de face jusqu’au prochain col, tandis que la pluie se remet à tomber. Près du tiers du parcours est déjà couvert au pied du col du Corbier lorsque nous apercevons quelques coureurs à l’arrière dont Pierre. Le col est court, mais bien pentu (6 km – 8.6 %) et il s’arrache pour revenir sur nous. De mon côté je grimpe à mon rythme ; au sommet nous sommes 5 : il en sera ainsi jusqu’au pied de Joux-Plane.

L’entente est bonne, et le ciel s’éclaircit progressivement tandis que nous franchissons la côte de Vernaz, puis le rapide col de Jambaz. Le vent souffle désormais favorablement et je suis bien calé dans ce groupe ; reste maintenant à soigner l’alimentation en vue du col de Joux-Plane. Peu avant Taninges nous remplissons les bidons, sauf le plus costaud du groupe qui continue seul devant. Derrière on se regroupe vite, et grâce à des relais impressionnants de Fred nous revenons sur le fuyard à Samoëns, au pied de l’ascension. Ma vessie me joue encore des tours par ce temps froid, et comme d’habitude je dois m’arrêter satisfaire un besoin naturel.

Je repars rapidement à l’assaut du difficile col de Joux-Plane (11.1 km – 8.9 %), juge de paix de l’épreuve. Deux concurrents sont revenus très près de l’arrière, mais dès les premières rampes je creuse à nouveau l’écart. Les sensations sont bonnes, et bientôt j’aperçois Pierre qui se bat dans la pente, accompagné par Fred. Dans les pourcentages les plus élevés je grimpe en souplesse, et dépasse les collègues de Chamrousse. La pente moyenne est désormais supérieure à 9 %, et même si j’ai un autre concurrent en point de mire impossible de revenir, collé par le vent de face et la fatigue qui s’accumule en vue du sommet. A l’arraché et dans le froid je franchis ce col, et enfile rapidement l’imperméable car la température avoisine 0°C. Pendant ce temps Pierre me double, et je me lance à sa poursuite dans la descente, les mains frigorifiées.

Les écarts sont faits : je décide d’assurer le coup, avale une dernière barre et plonge vers Morzine en comptant les km. Le contournement de la ville-station est tortueux et accidenté, ça fait mal en fin de course, surtout avec la remontée sur le lac de Montriond où est jugée l’arrivée. Je donne tout et termine en un peu moins de 6 heures, exténué par le froid et au bord de l’hypoglycémie… Il n’aurait pas fallu 5 km de plus ! Pierre m’a précédé d’une minute, et Fred arrive à peine plus loin. Chacun est à sa place, et surtout content d’en avoir fini ; l’aire d’arrivée semble bien vide et nous prenons rapidement notre repas avant de regarder les résultats.

Pierre est 13° scratch et rate le podium de sa catégorie pour quelques minutes ; de mon côté je suis 14° (5° des 18-29 ans), encore un bon résultat pour le GT. Le leader n’ayant pas terminé l’épreuve je grimpe à la 2° place au général, à quelques dizaines de points du maillot noir et rouge. Idéal à une semaine de la Vaujany, avec une météo estivale de retour sur des routes que je connais très bien…

4 réflexions sur « Morzine Vallée d’Aulps Master »

  1. Tu aura le grand plaisir de porter ce maillot de  » leader » sur la marmotte

    Encore un beau contre rendu

    Bonne semaine de récupération pour enchainer tranquillement les deux prochaines course

    rendez vous le 3 juillet

  2. Salut Rodolphe,

    Bravo pour ton superbe début de grand trophée. En esperant encore une belle place sur la Vaujany pour que tu es le maillot de leader à la Marmotte.

    A+

    Alexandre de l’Uc Voiron

  3. Merci à vous deux 🙂
    Ce serait super d’arriver à la Marmotte avec le maillot… ça dépendra du résultat de la Vaujany ; je ferai tout pour que ça arrive en tout cas.
    Et bravo Pierre pour ta résistance : tu rates le podium caté de peu, mais t’as fait une superbe course.

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