Serre-Che Luc Alphand

Changement de programme cette année pour la Serre-Che, suite à un éboulement vers Bardonecchia… La boucle vers le col du Montgenèvre et de l’Échelle étant annulée, les organisateurs ont décidé de proposer la boucle classique par Guillestre et l’Izoard (parcours B) et une arrivée au terrible Granon (parcours A) pour les plus courageux. Pour ma part avec la canicule actuelle plus et les efforts accumulés chaque weekend depuis près de deux mois je suis rincé à la fois physiquement et mentalement, et 120 bornes de course (voire moins si je m’arrête à St-Chaffrey) seront largement suffisants aujourd’hui.

Serre-Che Luc Alphand 2010Malheureusement vu le profil des 60 premiers km ça risque de se résumer à une course de côte longue et surtout nerveuse, le démarrage en descente et la côte des Vigneaux n’étant pas suffisants pour réduire un peloton bien fourni au départ. Dans le sas je discute avec Alban, Nicolas du CTC (qui aligne la grosse équipe aujourd’hui avec J.L. Chavanon), venu en voisin. David est aussi au départ, flanqué de Serge Garnier, un des favoris. A 8h00 le départ est donné à Chantemerle, dans une atmosphère fraîche et couverte (12°C) ; les premiers km sont neutralisés, fort heureusement. Bien aidé par mon dossard prioritaire je me place en tête de peloton, qui s’emballe à la sirène.

La descente sur Briançon est extrêmement rapide ; je passe le 50*12 illico et manque de me prendre une cassure avec une vingtaine de coureurs, situation promptement rétablie. Les démarrages sont violents et appuyés ; j’ai l’impression d’être dans un vire-vire FFC, et lâche pas mal de forces au bord de la route. 2/3 coureurs s’échappent peu avant la côte des Vigneaux, que j’aborde en tête. Ça monte à un train rapide que j’ai du mal à soutenir, malgré un groupe encore très (trop) fourni… Ce ne sera pas du grand Rodolphe aujourd’hui. Je m’accroche malgré tout, en pensant que dans le Glandon 6 jours plus tôt je n’étais pas bien, avant de retrouver les jambes sur les pentes du Télégraphe.

La route est privatisée jusqu’à l’Argentière, c’est très appréciable : chapeau à l’organisation, une fois de plus impeccable… Encore quelques banderilles jusqu’à la bifurcation vers Guillestre ; je reste bien devant car on approche d’un point chaud : l’entrée des gorges du Guil avec de bons pourcentages. Dans la partie la plus raide le peloton s’excite, et je dois encore me mettre à bloc pour rester au contact. Enfin ça se calme, et les gorges passent tranquillement jusqu’au pied de la première difficulté du jour : le col d’Izoard. La météo reste bien nuageuse, pendant un moment on a bien cru rouler tout droit vers la pluie.

Dès les premiers lacets difficiles du col (15,9 km @ 6,9 %) ça attaque de toutes parts, et d’entrée je perds quelques longueurs. Une accalmie devant me permet de recoller, mais ça va être chaud de tenir longtemps ce rythme… J’aperçois Nico à ma hauteur ; en excellent connaisseur des lieux il me pousse à m’accrocher jusqu’à Arvieux. La suite très raide vers Brunissard fait voler le peloton en éclats, et je tente de l’accompagner -en vain- dans les pentes les plus dures, perdant mètre après mètre. Malgré tout les sensations sont revenues, et flanqué d’un autre coureur je reprends quelques concurrents dans l’ascension.

A la Casse Déserte j’essaie d’en remettre une couche, mais je craque légèrement avant le sommet, que je franchis en enfilant le coupe-vent et mangeant un morceau. Les premiers lacets de la descente sont rapides et techniques jusqu’à Cervières, l’occasion de prendre de l’angle avec mes nouveaux pneus. RAS à ce niveau, et après Cervières nous nous retrouvons à 4 pour rouler sur les longs bouts droits avant la dégringolade finale sur Briançon. Dans les courtes remontées en puissance je souffre pour rester au contact ; je commence à penser que le Granon sera de trop.

Tendance confirmée en remontant vers St-Chaffrey, où je lâche d’entrée mes 3 compagnons… Pas encore 3 heures de course, mais j’ai l’impression d’en avoir fait 4 ou 5 niveau fatigue. Je garde ainsi ma position jusqu’à la bifurcation vers l’ogre du Briançonnais (11.2 km @ 9.3 %), où je file droit vers l’arrivée. Je n’aime pas renoncer ainsi, mais après Vaujany et l’Alpe-d’Huez je préfère éviter une troisième défaillance en autant de weekends.

Les 104 km du parcours B sont ainsi bouclés en 3h04’25 », à la 15° place scratch (11° des 19-39 ans). Au Granon Nico fait une remontée fantastique pour terminer à une excellente 6° place, devant David 8° au scratch, lui aussi entamé après son excellente Marmotte. Mon sentiment reste mitigé après cette épreuve, avec certes un bon classement et une progression de folie par rapport à 2008 (-37′ sur le même parcours !), mais un goût d’inachevé car c’était l’occasion de se frotter au fameux Granon.

Maintenant place aux vacances et à la recharge des batteries, avec début août la Risoul-Vauban mais surtout la Pantani dans quelques semaines, ma dernière manche dans le Grand Trophée où je devrai assoir définitivement ma place de leader.

6 réflexions sur « Serre-Che Luc Alphand »

  1. Salut,

    J’étais à quelques mètres de toi dans le sas prio mais je n’ai pas osé venir te déranger avant le départ…

    Cette épreuve à une petite saveur particulière puisqu’il s’agit de la première cyclo à laquelle j’ai participé. J’avais hate de partir à l’assaut du grand parcours mais ma condition et mon envie du moment m’ont vite rappelé à l’ordre ..

    Bonne vacances et je souhaite que la Pantani puisse te permettre de ramener le grand trophée à Fontaine 😉

  2. Salut Glop,

    C’est marrant, j’ai également pris le départ de ma première vraie cyclo de montagne en 2008 à la Serre-Che, sur le même parcours (c’était au passage le premier article de ce blog ;-)).
    L’Izoard c’est toujours particulier, alors le Granon direct derrière… Fallait un gros mental pour s’y lancer.
    J’espère en tout cas que tu y as pris goût, et merci pour tes encouragements.
    Ce maillot de leader est un de mes objectifs 2010, alors je ne vais pas lâcher l’affaire si près du but, surtout à la Pantani où j’avais les jambes de feu l’an dernier.

    @+

  3. Salut Rodolphe,

    As tu un enregistrement de cette course ( polar ou autres). Tu m’as dis à l’arrivée que tu avais certainement explosé ton record dans l’Izoard.Sais tu combien tu as mis de temps depuis Brunissard ( 7,3km et 31’20 pour moi)?
    A+
    alban

  4. Salut Alban,

    Je n’ai qu’un Polar CS100 pour le moment (j’envisage de passer au CS400, à budgéter ;)), donc pas de courbes.
    Pour le temps je l’ai pris tout en bas du col, là où ça commence à monter, 1.5 km environ avant le croisement (les lacets avec les barrières en bois), pour un total de 15.9 km d’ascension : ça me faisait 55’08 », contre 56′ l’an dernier depuis le croisement (donc 1.5 km de moins). Et après Brunissard (dans les arbres) j’étais 1 ou 2 km/h plus vite que l’an passé ; la différence était nette (j’ai remis le 36*23 un peu plus souvent que d’habitude).

  5. MErci pour l’info. J’ai repris mes données et trouve 58’30 me concernant. Par contre je n’ai que 15km550 au moment où j’attaque les lacets. Les 15.9 km viennent du site salite.ch? Bref en supposant que j’ai pu suivre le groupe jusqu’aux lacets, je serai certainement arrivé 3-4 min après toi et non pas 8 min…

  6. Oui, ce sont les données salite.ch (reprises par Climbbybike, etc).
    Même si ça ne roulait pas très fort devant (à part sur les attaques) c’est clair que tu aurais pu « économiser » quelques minutes dans l’affaire 🙂
    Après je pense que ma descente était moyenne comparé à d’habitude, mais les autres étaient loin devant ; je n’avais plus grand chose à gagner à tendre les trajectoires au maximum…

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