Préalpes

Côté météo les weekends se suivent et ne se ressemblent pas en Isère… Après la chaleur de dimanche, c’est le déluge qui nous accueille aux Échelles, pour le départ de cette dixième Préalpes. Heureusement celui-ci est décalé et les trombes d’eau cessent au moment de lâcher les 150 courageux (et courageuses) sur le grand parcours, modifié cette année pour pallier à la fermeture des gorges du Guiers-Vif. 120 km et 2800 m sont donc proposés, avec le col de l’Épine, des Égaux, de la Cluse, du Cucheron et pour finir la côte de Bande.

Six jours à peine après la Pantani je n’ai pas bien récupéré, et dès les premières côtes je sens que ça va être difficile… Malgré tout je m’accroche lorsque ça visse, pour tenir ma place dans le groupe de tête (une vingtaine d’unités) jusqu’au pied du col de l’Épine (8 km @ 7 %). Le duo voironnais Bouchard-Fritsch décide alors de faire le ménage, et en quelques hectomètres c’est la débandade. Je perds vite quelques longueurs, et n’ai guère envie de me faire mal pour accrocher les roues si tôt dans la course.

Je passe au sommet avec deux autres coureurs, et fais la descente prudemment, sans chercher à revenir (mes compagnons étant franchement empruntés dans cet exercice). Au pied nous récupérons un quatrième larron qui prend des relais impressionnants, si bien que dans le roulant col de Couz j’aperçois un groupe devant. La séparation des deux parcours intervient peu après, et les sensations en partie retrouvées m’incitent à prendre seul la direction du col des Égaux (5.2 km @ 6.3 %). Je reviens sans forcer sur trois concurrents dont Stanislas, avec qui j’avais fait un bon bout de chemin dimanche dernier.

La montée se passe bien, et nous descendons dans le brouillard quelques kilomètres avant d’attaquer le col de la Cluse (4.7 km @ 7 %). Là par contre c’est plus difficile, le col offrant une alternance de passages raides et faux-plats. Mis à part Stanislas qui semble plus à l’aise, je me sens au moins au niveau des deux autres dans cette ascension et tiens la corde jusqu’au sommet. La température y est un peu fraiche, mais compte-tenu des conditions ça reste supportable ; on nous annonce huit coureurs devant nous, ça remonte le moral…

Rien à signaler dans la descente sur St-Pierre-d’Entremont, tortueuse et détrempée. Je veille à bien me ravitailler en vue du prochain gros morceau : le col du Cucheron (8.5 km @ 5.9 %). Irrégulier avec une courte descente au milieu, il propose des pentes assez raides pour faire la différence après 80 km de course. Comme à son habitude Stanislas commence le pied au train, puis accélère progressivement l’allure sous une pluie battante. Derrière ça ne rigole pas et je dois m’employer pour tenir la cadence : jamais je n’ai grimpé ce col aussi vite ! Peu avant la rupture de pente nos deux compagnons lâchent prise… Ce sera mon tour un peu plus loin, à quelques hectomètres du sommet.

Le ravitaillement du sommet provoque un regroupement, et nous commençons la longue descente des gorges du Guiers Mort. Dès les premiers lacets Stanislas décroche, peu à l’aise dans cet exercice sous la pluie… Nous nous relayons à trois désormais, direction St-Laurent-du-Pont. Il reste 20 km à couvrir et je me ravitaille correctement, tout en gardant des forces pour la côte de Bande où je tenterai de faire la différence. Chacun fait de même, et l’allure est suffisante pour se préserver d’un éventuel retour de l’arrière. Nous arrivons ainsi à 10 km de l’arrivée, au pied de la dernière difficulté.

Dès le pied je fais le tempo sur une route accidentée, essayant de jauger mes adversaires. Quelques lacets plus loin je force l’allure : l’un d’entre eux lâche prise ! Après un court répit j’en remets une couche un peu plus loin, sans succès cette fois-ci. Mon adversaire restant tente même de me contrer à présent, et je donne tout pour rester au contact jusqu’au sommet. Nous basculons tous les deux avant de plonger sur l’arrivée. Suivent quelques dernières frayeurs sur des portions de route humides et gravillonneuses, et nous voilà dans la dernière ligne droite où je ne lui dispute pas le sprint.

Je termine 10° en 4h05’09 », à 20′ du vainqueur Nicolas Fritsch ; Stanislas arrive quelques minutes plus tard en 12° position, bien content d’en avoir terminé. Second top 10 en moins d’une semaine : pas mal, même si la participation reste faible. Une fois de plus le podium de la catégorie est loin (6°), mais vu mes sensations du jour et la « jeune » concurrence présente c’est finalement logique.

Un dernier mot à l’organisation, contrainte cette année de modifier son parcours. J’ai trouvé celui de cette année certes plus court, mais bien mieux équilibré au niveau des difficultés, sans longues portions planes et inintéressantes. 120-130 km pour environ 3000 m de D+ semblent suffisants à cette époque de l’année pour permettre aux meilleurs de s’exprimer, et cet avis était partagé par beaucoup de finishers du grand parcours.

2 réflexions sur « Préalpes »

  1. Salut Rodolphe,

    Bonne remarque pour la fin de saison, un 130 km sur la Vosgienne aurait été parfait aussi!!
    Félicitations pour ce TOP 10 pluvieux

  2. Salut Alban,

    Une fois n’est pas coutume je commence une cyclo avec le moral et les sensations au ras des pâquerettes, et je finis le couteau entre les dents…
    Ça fait plaisir et je garde une envie intacte pour les dernières échéances de la saison (un critérium en 3° FFC et une grimpée, voire une autre cyclo dans la Drôme).

    Je te souhaite la même réussite à la Vosgienne, mais avec une meilleure météo !

    @+

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