Drômoise

Place à la dernière course de la saison, ce matin à Die pour la Drômoise (140 km – 2300 m). Le soleil est au rendez-vous dans ce magnifique coin de la Drôme, mais le froid vent du nord nous rappelle que l’automne est arrivé : c’est un petit 8°C qui nous attend sur la ligne de départ. Dans le sas prioritaire je reconnais pas mal de collègues, venus en nombre pour la fin de saison : Sébastien, Frédéric et Pierre du Team Chamrousse ; David et plusieurs membres du GMC38 ; Olivier de Véloptimal ; Stanislas et Laurent, un autre blogger que je rencontre enfin sur un vélo.

Le départ est donné à 9h00 avec la fanfare dioise, et dès le premier rond-point grosse erreur d’aiguillage, ce qui force un tiers du peloton à faire demi-tour, tandis que le reste des 1700 participants continue de prendre le départ… Bref, une bonne pagaille et nous voilà parti pour une quinzaine de kilomètres à bloc pour remonter le millier de concurrents qui nous sépare de la tête : des efforts et acrobaties dont on se serait bien passé, même si le premier col est à 40 km.

Drômoise 2010Une fois remonté sur la tête je ne quitte plus les 15-20 premières positions du paquet ; c’est plus sécurisant et pas gênant vu le fort vent qui nous souffle dans le dos (pour le moment). Quelques attaques secouent le peloton, mais chacun court après l’autre, et on arrive groupé dans Valdrôme, où le court raidillon me surprend mais se passe sans encombre ; il marque le début de l’ascension vers le col de Rossas.

D’entrée Nicolas Fritsch et Hervé Gilly font le forcing sur la route gravillonneuse (merci la DDE !), et j’intègre le groupe de chasse qui se constitue derrière : malgré les efforts du début de course les jambes répondent bien. L’écart grandit lentement mais sûrement ; nous sommes quinze coureurs à 45″ du duo de tête au sommet. Le col de Fays est passé avec l’élan, et dans la descente on se relaie pour revenir sur la tête de course. Il y a quelques gros moteurs dont Frédéric dans le groupe ; je prends mes relais normalement, gardant des forces pour la suite.

Le col des Roustants est un peu plus roulant, mais rendu difficile par le fort vent de face. A mi-course la fatigue commence à se faire sentir et tout le monde monte au train, ce qui me permet de recoller rapidement au groupe après avoir perdu du terrain sur un saut de chaîne. Devant ça ne chôme pas, et au sommet nous sommes pointés à 2’15 » des hommes de tête… Chacun se résigne désormais à courir pour la 3° place et garder notre confortable avance sur les autres, dans un décor de carte postale.

De mon côté je passe en revue le groupe ; seulement quatre concurrents sont de mon âge, ce qui me laisse entrevoir la victoire (au moins le podium) dans la catégorie. Le col du Portail est effacé sans difficulté, et au ravitaillement suivant deux membres du groupe nous abandonnent pour prendre de l’eau. La vallée de la Roanne est bien balayée par le vent ; sans doute un avant-goût des quinze derniers kilomètres…

La première partie du col de Pennes est roulante ; c’est un peu la bataille pour se placer sur une route très étroite. Après Aucelon la pente se raidit pour les 5 derniers kilomètres, et Frédéric perce au plus mauvais moment, lorsque les hommes forts décident de passer à l’action. Dans des passages jusqu’à 10% Colevret puis Phanon impriment un train d’enfer et le groupe explose : par deux fois je recolle au tandem, mais à la troisième accélération je dois les laisser filer avec J.P. Roux, en compagnie des deux « jeunes » qui me rejoignent au plus fort de la pente.

Chacun est à bloc, et nous franchissons ensemble le sommet pour entamer la descente très sinueuse vers Jansac. C’est rapide et technique, un régal : j’effectue la majeure partie en tête avant d’aborder les quinze derniers kilomètres avec un fort vent de face. Nous nous relayons tant bien que mal, apercevant au loin le groupe qui nous précède, mais le moindre talus nous scotche au bitume : tout le monde est un peu cuit sur le final.

A 5 km du but un coureur de Montmeyran (Hilaire) nous reprend, et on se dirige vers un sprint à quatre. Au dernier passage à niveau je suis à deux doigts de pincer la chambre à l’avant, avec une pression en chute libre : crevaison lente au plus mauvais moment ! Il reste 2 km et j’ai plus à perdre à m’arrêter réparer ; je tente le coup comme ça, on verra bien. A la flamme rouge je suis complètement à plat et rester sur mes deux roues dans le vent devient un challenge : il n’y aura pas de sprint pour moi…

Je termine quatrième du groupe, 9° scratch et 3° des 18-29 ans alors qu’une 6° place et surtout une victoire dans la catégorie étaient envisageables. Derrière les écarts restent faibles ; j’aperçois bientôt Laurent, suivi de Sébastien, Olivier et Pierre. Frédéric est un peu plus loin suite à sa crevaison. Pour ma part j’accroche un nouveau podium dans ma catégorie ; même s’il y avait la place de faire mieux, je suis ravi de cette performance en fin de saison, que je termine pas si fatigué que cela.

15 réflexions sur « Drômoise »

  1. Salut Rodolphe, quelle belle course pour finir une bien belle saison! Chapeau. Rageant tout de même cette crevaison ! Bon il valait peut être mieux la que dans une cycle stratégique du grand trophée! Je serai interressé de connaitre ta puissance sur 20 min. Tu as pas prévu un petit chrono dans le coin?

  2. Salut Alban,

    En fait j’avais aussi percé à la Vaujany, mais par chance j’avais des collègues qui s’entraînaient dans le coin… et on avait réparé en 3′ chrono 🙂 (quelques places perdues néanmoins)
    Côté grimpée je n’ai pas prévu d’en faire (quoique je me tâte encore pour samedi prochain), mais ma dernière perf à l’entraînement m’a donné les chiffres suivants :
    7.4km @ 7.5% en 25′, avec 62.5 kg pour le cycliste et 72.1 kg pour le poids avec vélo et équipement (bidons, etc)… je te laisse faire le calcul, sachant que la motivation après 8h de boulot n’était pas la même que pour une grimpée en ligne 😛

    @+

    PS : cette année en course je ne pense pas toujours à prendre les chronos intermédiaires dans les cols franchis… pris par le feu de l’action.

  3. Si tes données sont exactes, cela représente donc 555 mD+.Soit une VAM de 1332M/H.Moi dans le ballon à bloc pour le CLM et 615 mD+j’avais donc fait du 1315 m/H pour 5.2 Watts/kg.Comme on a le même poids tu dois être pas loin des 5.3 w/kg pour un effort de 30 min.A 5.5 watts/kg tu dois pouvoir accrocher les premiers!!
    A+
    Alban

  4. C’est +/- ce que j’avais calculé… la crème de la crème en CS arrive je pense à sortir du 6 W/kg quand ils montent vraiment à bloc, mais actuellement je suis suffisamment puissant pour intégrer le groupe de chasse juste derrière (en général).
    Maintenant le défi c’est de reproduire ça autant de fois qu’il y a de cols en course, et là c’est nettement plus difficile (un axe d’amélioration pour 2011 ?).
    Par rapport à 2009 j’arrive à emmener un peu plus de braquet dans la pente, ce qui me permet de répondre un peu plus facilement aux attaques et économiser quelques précieuses pulsations cardiaques dans les longues ascensions 🙂

  5. pour pourvoir repeter 5.3 w/kg et il faut avoir 5.5 W/kg en seuil critique 30 min par exemple. Il faut donc que tu gagnes encore en puissance car question endurance tu es déja pas mal je pense!! Apres je connais pas ton entrainement mais il faudrait essayer de se renouveller pour surprendre! Trouver des nouvelles routines d’entrainement,aussi bien gérer la nutrition et la récup, bref je t’apprends rien je pense. Pas simple mais passionnant ( comme tu l’as vu sur facebook c’est maintenant mon dada!)

  6. c’est clairement la PMA que je dois travailler… après des années de volume en endurance critique.
    se faire mal à l’entraînement pour reproduire les efforts en course, y’a que ça pour atteindre l’échelon supérieur.
    je l’ai (re)découvert et un peu travaillé en 2009 ; un peu plus en 2010 et les résultats sont là… on va rester sur la même base en 2011, sachant que je n’ai pas forcément mieux marché en alignant les heures de selle (l’éternel débat entre qualité et quantité).
    enfin tu dois savoir tout ça mieux que moi 🙂

  7. Effectivement cela semble un bon axe de travail vu ton passif. Il y a le choix des exos en plus. Perso c’est le gimenez 2 x par semaine pendant 4 a 6 semaines qui a le mieux marche pour moi. Tu développes la pma et lendurance critique en même temps, idéal pour nos cyclo. Par contre sans capteur de puissance c est quand même chaud de rester a la bonne intensité… Plutôt que d’ investir dans un nouveau compteur tu aurais pas meilleur temps de te trouver un powertap d’ occasion? Sur troc vélo tu en trouves des fois vers 400 euros!

  8. La question mérite d’être posée… surtout vu les dérives que j’ai pu observer dans ma FC sur juin/juillet (10 puls de moins en course, alors que je grimpais autant voire plus vite). En plus je vais peut-être me faire monter une paire de roues alu artisanales spéciales montagne, donc à voir.
    Maintenant tous mes vélos sont équipés pour Polar ; passer sur du Garmin (par exemple) me reviendrait bien cher rien qu’au niveau du compteur, sans compter le Powertap… alors que passer à un CS400 d’occasion (principalement pour les courbes, l’altimètre en plus) me coûterait une centaine d’euros max.
    L’hiver portera conseil 😉

  9. Salut Rodolphe,

    Félicitations pour ta bonne performance sur la Dromoise, mais surtout pour ta saison de cyclos, tu as fait preuve du grande régularité, chapeau!
    Intéressant votre discussion sur l’entrainement pour les cyclosportives, étant « spécialiste » des courses de fédération, j’ai découvert (avec bonheur) le monde des cyclos il y a un an, et je dois dire que j’ai beaucoup à apprendre pour améliorer mes classements, tant sur le plan entrainement (je fais peux de longues sorties) que sur celui de la diététique.
    Je suis assez impressionner par le fait que les meilleurs cyclosportifs peuvent développer près de 6w/kg, c’est du haut niveau!
    Etant un passionné de matériel, je me demande Rodolphe, pourquoi tu ne te fais pas monter une paire de roues artisanales à boyaux et en carbone. Il est possible d’avoir d’excellent montages fiables et pas (trop) cher.

  10. Salut Olivier,

    Ah une paire de roues carbone artisanales… l’idée me trotte dans la tête depuis que je suis tombé sur Veloptimal, et ce serait tout à fait cohérent avec le reste du matos (cadre carbone sur mesure). Mais je ne me sens pas assez doué en mécanique vélo pour tenter l’aventure du boyau en toute sécurité, et surtout fiabilité (genre éviter de rester en rade sur crevaison, même si elles restent rares). Ce n’est même pas une question de budget ; pour en être convaincu faudrait que je teste une fois les boyaux sur le terrain, avec les manips que ça implique (collage/décollage, réparation…).
    Pour le moment je pense à de l’artisanal en remplacement des Neutrons, mais alu/pneu genre KinLin XR200/Tune…

    @+

  11. Tu sais, je pense pas qu’il faut être doué pour monter des boyaux (en tout cas je le fais, alors que je suis nul en mécanique…), il faut juste être minutieux. Les premières fois, c’est bien d’avoir quelqu’un qui a de l’expérience près de soi (typiquement un « vieux » coureur). Au niveau du comportement, tu aurais beaucoup à gagner, presque 100gr par jante si tu prends des Corima Winium (par exemple) par rapport aux KinLin. Cela se sent dans les relances… Un peu plus lourd (350gr), mais avec un meilleur compromis aerodynamique, les AeroZenith en 35mm. Et puis toi qui aime « faire » les descentes, les boyaux c’est autre chose que les pneus pour virer…

  12. Bon ben concernant le compteur Garmin plus de question à me poser : j’ai gagné le Edge 500 avec ma victoire dans le Grand Trophée… voilà un lot très sympa ; qui veut d’un CS100 ? 😀

  13. bonjour
    bravo pour ta 9eme place au scratch
    ps aurez tu des conseiles pour un entrainemant
    speciale cyclosportive

  14. Merci Steve.
    Pour l’entraînement pas grand chose de spécifique : cette année je faisais du volume le weekend (4h mini de vélo en endurance), et du court pour « taper dedans la semaine (2h-2h30), histoire d’encaisser les changements de rythme.
    Avec 2/3 courses FFC et pas mal de sorties club « nerveuses » en début de saison ça m’a donné de bonnes bases pour attaquer… Une fois que les cyclos commencent et s’enchaînent ce n’est plus qu’une histoire de récupération entre chaque weekend/épreuve ; le domaine où j’ai sans doute un peu pêché cette saison, surtout en juillet où j’étais au bout du rouleau (heureusement j’ai retrouvé un second souffle pour la fin de saison).

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