Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez

La douceur est de mise et le vent souffle fort dans le port de St-Tropez, pour le rendez-vous habituel du premier week-end d’avril. La pression monte gentiment en ce début de saison, d’autant que cette épreuve est qualificative pour les Mondiaux amateurs de Varese fin août. Le plateau présent au départ s’en ressent forcément avec une grosse densité de Belges, Hollandais ou Italiens. Côté parcours nous avons droit à un léger remaniement, suite à des travaux dans la descente de Notre-Dame des Anges : toujours 163 km au compteur, mais une ascension par Pignans pour un retour classique et direct par Gonfaron, puis la Garde-Freinet. Largement de quoi s’expliquer, car le vent violent annoncé par Météo-France sera majoritairement défavorable au retour.

Granfondo Gassin - Golfe de St-TropezLe départ est donné à 8h00 pétantes et d’emblée ça file très vite, poussés par un vent puissant. La sortie de St-Tropez s’effectue à 50 km/h de moyenne, dans la bataille j’ai à peine le temps de reconnaître mes amis cyclosportifs engagés : Frédéric Ostian, David De Vecchi, Pierre Ruffaut, Stéphane Cognet, Geoffrey Lucat, etc. Le rythme se calme logiquement en tournant vers Ramatuelle ; vent de côté j’essaie de me placer au mieux pour remonter devant avant le col de Collebasse, histoire d’aborder la tortueuse descente en bord de mer dans les premières positions. La vigilance est maximale et les coups de frein nombreux dans l’imposant groupe de tête sur l’étroite route ; bien encadré par les motos ouvreuses ça se passe sans trop de heurts et à l’abri relatif du vent, avant d’arriver à toute allure à Rayol.

Le placement est essentiel au pied du col du Canadel ; légèrement enfermé à l’épingle je me faufile dans les vingt premiers malgré une allure démoniaque. La difficulté est effacée en 10 bonnes minutes à 5.7 W/kg, nous sommes pourtant une quarantaine devant : ouch ! Voilà qui promet pour la suite, entre deux rafales j’en profite pour me ravitailler, car les temps morts risquent d’être rares sur cette route des crêtes. Ca relance presque aussitôt, tantôt vent de dos, côté ou face : c’est usant, il y a quelques cassures mais tout rentre dans l’ordre en approchant le col de Babaou. Certains tentent de sortir à cet endroit, mais à chaque fois le regroupement s’opère. La tête de course sortie en tout début d’épreuve possède quelques minutes d’avance mais je n’ai aucune idée de qui est devant, trop occupé à tenir les roues dans une descente toujours très rapide.

Granfondo Gassin - Golfe de St-TropezJuste avant Collobrières nous tournons à gauche, direction Pierrefeu avec un fort vent de dos. Déjà 80 km de parcourus et la décision n’est toujours pas faite : tout le monde est en ligne à plus de 50 km/h sur le profil relativement plat. Sur une rare baisse de régime Frédéric trouve l’ouverture et creuse un petit écart avec la meute. Ca tient le temps de revenir à Pignans, vent défavorable ce coup-ci… et comme prévu personne ne roule dans le peloton pour réduire l’écart, qui enfle inexorablement. Frédéric parviendra même à faire la jonction avec la tête de course après plusieurs dizaines de kilomètres. Derrière je ne quitte plus les premières positions, accompagnant quelques coups sans pouvoir faire le break : tout va se décanter dans Notre-Dame des Anges.

Dès la sortie de Pignans ça embraye fort sur la route forestière, le groupe explose en quelques minutes sous l’impulsion de Tim Alleman, Stéphane Cognet et Cédrick Dubois. Proche des 7 W/kg après 100 km de course je ne tiens évidemment pas longtemps, et décroche en compagnie de David, Mickaël Rodriguez et Loïc Buchetet. Autour de 5.3 W/kg j’impose mon rythme au petit groupe, reprenant petit à petit les lâchés tout en nous rapprochant de nos prédécesseurs. A mi-pente nous sommes à moins de 15″, malheureusement Stéphane relance l’allure et nous les perdons définitivement de vue. Le sommet est plus compliqué dans le vent : David et Paul-Emile Lorthoir me relayent et j’en profite pour me ravitailler avant la descente. Celle-ci est comme d’habitude compliquée jusqu’au col des Fourches, avant de passer sur un goudron refait à neuf jusqu’à l’entrée de Gonfaron.

Granfondo Gassin - Golfe de St-TropezCa va vite, nous ne perdons pas trop de temps même si quelques hommes reviennent de l’arrière pour constituer un groupe d’une quinzaine d’hommes. Avec le fort vent de face aux Mayons les relais se mettent en place, et permettent de passer ce moment pénible sans lâcher trop de forces. Dans la montée de la Garde-Freinet j’ai encore du gaz et impose mon rythme à tout le monde : autour de 5 W/kg ça suffit à en éliminer quelques-uns et fatiguer les autres : Christian Martinelli et Loïc me relaient au sommet, avant que ce dernier ne profite d’un moment de répit pour s’enfuir. La chasse tarde à s’organiser dans une descente large, roulante et exposée au vent. Loïc prend 30″ d’avance avant le final, je m’en veux un peu d’avoir été inattentif sur ce coup-là 🙁

L’arrivée se rapproche dans un trafic dense de voitures, une déviation pour travaux nous obligeant à faire demi-tour dans un immense rond-point, croisant Loïc au passage 🙂 Cela permet de juger l’écart : rien n’est perdu en arrivant au pied de la côte de Gassin, où Tim prend immédiatement les devants avec Guillaume De Coninck. Derrière je donne tout ce qui reste pour limiter la casse, mais ça ne suffit pas. Avec Christian et David nous reprenons Loïc qui cale ; je continue de faire le forcing jusqu’à la ligne. Tout le monde est à l’arrache, je franchis la ligne après 4h48′ d’une grosse bataille, seizième à quelques minutes de la gagne. La condition est en hausse par rapport au week-end dernier, la qualification pour Varese est acquise : beaucoup de motifs de satisfaction, malgré quelques efforts inutiles en première moitié de course qui me coûtent peut-être une place dans un top 10 dominé par Tommaso Elettrico, Michiel Minnaert et Cédrick Dubois. Prochaine étape en Bourgogne dans quinze jours 😉

Résultat(s) : Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez – grand parcours

2 réflexions sur « Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez »

  1. Bonjour j’ai vu que tu avais changé de velo pourquoi ne pas être passer sur un modèle aéro ? bonne journée

  2. Bonjour,

    J’avais ce Look 675 Light dispo depuis une saison, gagné dans le Grand Trophée 2016… il me plaisait donc je l’ai monté en premier vélo, plutôt que de partir dans un cycle revente + achat d’un nouveau cadre.
    Du coup le cadre aéro sera pour le prochain vélo 😉

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