Corima – Drôme Provençale

Un grand ciel bleu accueille les 2000 participants de la Corima – Drôme Provençale, dont le succès ne se dément pas malgré un décalage dans le calendrier. L’atmosphère est particulièrement froide avec un fort mistral : 5°C au moment de prendre place dans le sas prioritaire une bonne demie-heure avant le départ, autant dire qu’il faut se couvrir chaudement pour patienter. Changement de parcours et de sens pour cette année, avec un départ neutralisé plein nord et des difficultés plutôt concentrées en deuxième partie de course, avec un final moins monotone et tout aussi exposé au vent.

Corima - Drôme ProvençaleLes sensations sont toujours difficiles à « lire » dans de telles températures donc on va rester patient dans le paquet et voir comment ça se passe au fur et à mesure. Le départ neutralisé est très nerveux avec tous les parcours mélangés et impose une attention maximale : après 2 km de ligne droite et d’innombrables coups de frein les fauves sont enfin lâchés sur une route bien large, montante avec vent de côté. Je remonte à bloc par la droite, à froid ça dérouille et je suis encore loin de la tête. Vent de côté, occupé à naviguer de cassure en cassure j’aperçois à peine la bonne échappée du jour se dessiner au loin. Dans un peloton encore important le passage sur les petites routes drômoises n’est pas de tout repos et l’écrémage s’amorce enfin au col de Tartaiguille.

Au col du Lunel nous sommes encore plus d’une cinquantaine en chasse derrière l’échappée. Les sensations reviennent petit à petit, si bien que dans l’enchaînement col du Pertuis et col de Vesc j’arrive à revenir tout devant malgré un rythme très élevé dans l’ascension. Les jambes brûlent pour tout le monde, la descente rapide puis les deux bifurcations vers les autres parcours achèvent de réduire le groupe à une trentaine d’unité alors que nous voguons vers le col de la Sausse, plutôt aidés par le vent. Devant l’échappée se désagrège mais cinq hommes forts nous précèdent de 4′ à mi-course ; si l’entente commence à régner dans notre groupe, ce sera néanmoins difficile d’aller les chercher.

Corima - Drôme ProvençaleJe profite de cette relative accalmie pour m’alimenter et discuter avec quelques collègues présents dans le groupe : Nicolas Ougier, Jean-Luc Chavanon, Damien Vuiller, Paul-Emile Lorthioir, David De Vecchi, Geoffrey Lucat… Ces derniers sont parmi les plus actifs dans le col de Valouse ; je participe également à l’effort général avant d’entamer une très longue descente vers Dieulefit. La route est large et balayée par le vent, mais l’essentiel du groupe (réduit à une quinzaine d’hommes) collabore efficacement et les kilomètres défilent à toute allure jusqu’au Poët-Laval. Encore deux hommes repris, ce qui n’en laisse que trois devant dont Cédric Richard : grisé par la poursuite je tarde à me ravitailler et accuse le coup après 110 km de course.

C’est chose faite dans la montée d’Ezahut, où je souffre en queue de groupe malgré la longueur de la pente… Sur les quelques portions exposées je suis à la limite malgré l’allure modérée, je ne donne pas cher de ma peau à la prochaine accélération. Si j’arrive à tenir le coup dans la descente sinueuse qui suit, je ne peux rien faire quand Thomas Terrettaz met un grand coup de vis à Salettes : vent de côté ça ne fait pas un pli et je me fais éjecter de la bordure en quelques secondes, imité un peu plus loin par Paul-Emile. Impuissant je vois le groupe d’une douzaine d’hommes filer à 25 km de la ligne ; reste à me faire violence pour rallier l’arrivée au plus vite pour conserver ma place, l’occasion d’un bel exercice contre la montre dans le vent 🙂

Perdant régulièrement du terrain sur le groupe organisé je garde néanmoins une belle cadence à la poursuite de Paul-Emile, reprenant même un jeune coureur quelques kilomètres plus loin. Le raid se poursuit de longs kilomètres, tantôt vent de face ou côté ; le profil légèrement favorable permettant de maintenir une vitesse de croisière honnête. Je me retrouve à nouveau seul dans la dernière portion très ventée aux abords de l’autoroute, avant de me diriger vers la côte de Savasse. A ma huitième participation je connais le final, et sens l’écurie ; j’aperçois même Nicolas et un coureur d’Aix dans la bosse, je les dépasse en force sur le gros plateau, personne ne s’accroche et je file pleins gaz dans Montélimar.

Le trafic au dernier rond-point m’oblige à une vigoureuse relance à la flamme rouge, sans incidence sur mon classement puisque je finis seul intercalé entre Paul-Emile, Cédric et Nicolas. 17ème scratch en 4h12′, c’est loin du vainqueur Antoine Berlin (8′) mais conforme à mes performances moyennes sur ce genre de parcours. Les sensations étaient meilleures qu’à Péronnas le week-end précédent avec un finish solide, donc pas d’inquiétude pour la suite… qui devrait passer par les Hautes-Alpes et la grimpée Romette-Chaillol ce lundi de Pâques.

Résultat(s) : Corima – Drôme Provençale – grand parcours

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