Challenge du Dauphiné

Encore un gros test ce matin, puisque j’ai décidé de m’aligner sur le grand parcours du Challenge du Dauphiné. Au programme : 173 km, 3200 m de dénivelé avec les cols de Croix-Perrin, Herbouilly, Rousset, Lachau, Chaud-Clapier, la Portette, la Machine, Carri. La météo est ensoleillée mais fraîche ; les 11°C au départ d’Autrans m’incitent à partir avec les manchettes. Après quelques minutes d’échauffement je me dirige vers la ligne de départ, où le millier de participants a déjà pris place. Je triche un peu en me glissant juste derrière les dossards prioritaires, histoire d’être de suite dans les bonnes roues. Le speaker nous donne les dernières recommandations, et à 8h30 le départ est donné.

On attaque d’entrée avec le col de la Croix-Perrin, qui se monte très vite sur le gros plateau. La vitesse oscille entre 25 et 30 km/h, les jambes répondent bien ; de bon augure pour la suite. Nous descendons ensuite sur Lans-en-Vercors pour rejoindre Villard-de-Lans. L’allure est soutenue, mais pas excessive ; la tension monte cependant jusqu’au pied du col d’Herbouilly, où la sélection s’opère très souvent. Je ne suis pas bien placé au pied, et c’est sur la plaque à bloc que j’attaque la première rampe en essayant de rester au contact du premier paquet. Je rattrape et double pas mal de concurrents, mais je coince peu après juste avant d’arriver au faux-plat… Continuant au train, un petit groupe se forme au pied de la rampe finale. Au sommet nous rejoignons un coéquipier ; lui a tenu plus longtemps, mais a été quelque peu « bousculé » en vue du sommet. Nous basculons ainsi ensemble dans la longue descente vers St-Agnan-en-Vercors.

Petit à petit un gros peloton se forme, et c’est une bonne cinquantaine de concurrents qui se présente au pied du col de St-Alexis, long mais roulant. Avec un des nombreux membres du CTC (Chamrousse Team Cyclosport) nous assurons le train en tête de groupe, avant de basculer sur Vassieux-en-Vercors, où les parcours 125 km et 173 km se séparent. A la séparation des parcours la grande majorité des coureurs part sur le 125 km, et c’est à seulement 8 que nous entamons le col de Lachau ! Les choses sérieuses commencent ici, car il s’agit de tenir les roues coûte que coûte ; plus de 90 km restent en effet à parcourir, les plus difficiles. Le rythme est régulier, mais dès les premières pentes mon compère du CTC lâche prise, et je dois m’employer pour ne pas en faire autant.

Au sommet une courte rupture de pente, puis nous continuons vers le col de Chaud-Clapier, point culminant du parcours (1430 m). La chaleur commence à se faire sentir, et je m’hydrate un maximum pour éviter les crampes. A regrets je dois laisser le groupe pour m’arrêter au col, pour remplir mes bidons ; l’opération prend une petite minute, écart que je dois absolument réduire avant le prochain col pour retrouver le groupe. C’est donc tambour battant que j’attaque la longue descente vers St-Jean-en-Royans ; heureusement pour moi elle est très rapide et technique, et après une bonne poursuite j’arrive à rejoindre quelques coureurs peu avant le pied du col de la Machine.

C’est là que commence le morceau de bravoure de la journée : 12.3 km à 6.2 % n’ont rien d’extraordinaire, mais après 110 km de course, ça commence à faire très mal aux jambes… Je décide de monter à ma main, sans me préoccuper des autres, qui semblent avoir plus de réserves que moi à ce moment de l’épreuve. La pente est constante sur les 7 premiers kilomètres, puis se radoucit en vue du sommet. Après une demie-heure d’effort j’arrive dans la Combe de Laval ; malgré la difficulté le panorama est à couper le souffle. Imaginez une route à flan de montagne, entrecoupée de tunnels et offrant la vue sur une immense vallée : inoubliable !

Une fois arrivé au sommet le moral prend un coup, puisque ce n’est pas terminé ; il reste encore quelques km à gravir pour franchir le col de Carri. Là un petit groupe de 4 coureurs me rejoint, et je saute dans les roues. Le vent commence en effet à souffler, et il reste encore une bonne quarantaine de km à parcourir. La (courte) descente, nous amène à La Chapelle-en-Vercors, d’où nous remontons vers St-Julien-en-Vercors, sur la même route descendue plus tôt dans la matinée. L’arrivée se rapproche doucement, mais j’ai de plus en plus de mal à tenir les roues, et c’est en sursis que je passe le sommet de la petite côte, avant de descendre dans les Gorges.

Au pont de la Goule Noire je dois laisser filer le groupe, qui imprime un tempo trop élevé pour moi dans cette montée. Heureusement le vent est plutôt favorable ; les 15 derniers km devraient se passer sans trop de problème. Je commence à regarder le chrono, et je me dis que les 5h30 sont peut-être envisageables en roulant correctement. Peu avant la fin des Gorges 3 autres coureurs reviennent de l’arrière, et cette fois-ci j’arrive à prendre les roues. Nous tournons ainsi à 4 dans le Méaudret pour 10 derniers km plats, avant de franchir l’arrivée à Autrans.

Je termine épuisé et soulagé ; je comptais finir en moins de 6h, et finalement j’ai bouclé le parcours en 5h30, soit un peu plus de 31 km/h de moyenne. Côté cœur je passe 50′ au-dessus de mon seuil à 170 bpm, essentiellement en début d’épreuve (pointe à 185 bpm dans Herbouilly). Concernant le classement c’est une bonne surprise ; je termine 28° sur 224 classés, 5° de la catégorie 18-29 ans à seulement 3′ du podium ! Pour une première « longue distance » l’essai est largement transformé, et me donne confiance pour les prochaines échéances fin juin : la Vaujany puis la Luc Alphand.

Challenge Dauphiné - parcours C

4 réflexions sur « Challenge du Dauphiné »

  1. J’ai souvenir de ton arrêt au col de la placette , par contre après le col de la Machine a fait la sélection ! pour ma part j’ai bien terminé par rapport au mauvais départ , pas de jambes au début ….puis dans le col de la Machine j’ai réussi à refaire mon retard
    j’ai même réussi à faire pratiquement le même temps que D Polveroni sur le chemein du retour soit de St Jean à Autrans lui fait 2h07’36 » et moi 2h08’23 » dommage !
    Bonne récupération

  2. ouais tu as vraiment terminé fort ; je reviens sur toi dans la descente avant le col de la Machine, mais j’y ai certainement laissé beaucoup de forces, et la fin fut beaucoup plus difficile… j’ai dû perdre 8-9 places sur le retour.
    ce matin les jambes étaient encore lourdes, mais je peux préparer sereinement mon prochain objectif : la Vaujany.
    certainement à une prochaine sur une cyclo du coin 😉

  3. Bravo Rodolphe! Tu termines dans le premier dixième: grande performance! En consultant le classement, je m’aperçois que tu devances des coureurs de renom!
    Je pense que cette cyclo était plus montagneuse que la 1000 bosses, j’ai donc l’impression que tu es plutôt un grimpeur, tu peux donc peut-être espérer un classement encore meilleur sur les cyclos de « haute montagne » comme la Vaujany ou la Serre Che.
    Sur la Vaujany, les 5 derniers kilomètres sont à 9-10%, il faudra donc bien géré l’effort et avoir pas mal de jus jusqu’au bout. Par contre, prudence dans la descente du Col de Sarenne :/

  4. En effet les longues ascensions semblent pas mal me convenir…
    Maintenant y’a plus qu’à continuer sur cette voie, et continuer à gommer les petites erreurs (ravito géré moyennement, trop d’efforts dans la première partie…) ; sachant que pour avoir reconnu le col de la Morte je serai très vite fixé sur mes prétentions le jour J (15 km à plus de 6 %, ça va calmer d’entrée) 😀

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