Encore une épreuve « découverte » ce matin à Castellane, aux Boucles du Verdon qui offrent un magnifique terrain de jeu dans les gorges du même nom. La météo est fraîche mais le ciel parfaitement dégagé, et le vent encore peu présent. Mon binôme du week-end Nicolas Raybaud m’accompagne sur la ligne, avec toute la fine fleur du cyclosport : le Team Scott-la Clusaz presque au complet, le Team Scott-Vélo 101, quelques coureurs de Martigues, Jérôme (qui fait sa rentrée), Frédéric, Sébastien… Ça promet pour toute à l’heure, même si le parcours semble -a priori- plutôt roulant (155 km – 2600 m annoncés).

A 8h30 le départ est donné, quasiment en côte direction le col des Lèques (7.4 km @ 5 %). Pas de round d’observation : après un petit tempo de Jérôme, Sébastien embraye direct. A froid ça fait bien mal, je décroche assez rapidement en compagnie de Frédéric, puis Jérôme un peu plus haut. Un moment je pense faire la jonction avec les quinze de tête, mais ça relance et nous passons à presque une minute au sommet. La descente est technique, rapide et sans grande visibilité : nous peinons à suivre le rythme imposé par Frédéric, et dans les lignes droites suivantes nous apercevons le groupe de tête au loin.

Après quelques relais efficaces le regroupement s’opère à Barrême, avant la longue remontée vers Tartonne et le col du Défend (6.4 km @ 5 %). Une trentaine d’hommes est à l’avant, certains tentent leur chance mais ça revient à chaque fois. Après le coup de fusil en début de course les jambes se débloquent un peu ; ça ne tourne pas trop mal au début de l’ascension. Les routes sont étroites, gravillonneuses voire pierreuses par endroit : bien que placé devant je ne peux éviter une pierre à mi-pente… Chambre arrière pincée 🙁 Sans assistance la course devant est finie pour moi, je répare sans m’affoler et repars 10′ plus tard ; pendant ce temps quelques groupes m’ont passé.

Faisons le point : 50 km parcours, encore une bonne centaine à couvrir soit environ 3h de course… Autant profiter du reste du parcours pour faire un bon entraînement, tout en admirant le décor 🙂 Je fais le reste de l’ascension au seuil pour me réchauffer, en doublant des files presque ininterrompues de concurrents. Après le sommet suit une longue descente en faux-plat, où un groupe finit par me reprendre. Je glisse derrière et en profite pour manger un peu, avant de revenir devant et travailler le coup de pédale du rouleur. Les kilomètres défilent assez vite et nous arrivons à St-André-des-Alpes, séparation des parcours. Tout le monde prend à gauche sur le grand, à partir de là un long faux-plat nous amène à Thorame-Haute, pied de l’ascension vers la Colle-St-Michel (7.5 km @ 4 %).

A nouveau devant je me cale à 300 watts ; un coureur s’accroche un moment, avant de me laisser filer seul. L’écart se creuse lentement mais sûrement : bientôt personne derrière ni devant, la vallée est interminable et je trouve le temps long ! Après 15 km en solitaire j’aperçois enfin un petit groupe : j’en remets une couche et tourne dans leurs roues au pied de la difficulté. Il commence à faire chaud au soleil, certains décrochent et je cale de nouveau quasiment au seuil. Un seul arrive à suivre, devant un autre groupe comprenant Arnaud et Bernard apparaît dans le lacet opposé. Maintenant l’allure nous faisons la jonction au bord d’un splendide surplomb, on échange quelques mots avec Arnaud qui ne cherche pas à s’accrocher ; en revanche Bernard et une demi-douzaine de coureurs basculent avec moi au sommet, direction Annot.

La descente est rapide, les virages larges se rétrécissent au pied mais personne ne prend de risque : ça change de la tête de course ! Le cap des 100 km franchi, personne ne rechigne à prendre des relais jusqu’au pied du col de Toutes-Aures (10.5 km @ 5 %)… Peu de plat sur cette cyclosportive : ça monte ou ça descend en permanence 😉 J’assure le train au pied sans trop forcer, mais lorsque la pente se raidit encore le même scénario : un seul s’accroche, avant de céder brutalement à mi-pente. Au sommet l’écart est important : à partir de là une trentaine de kilomètres restent à parcourir, probablement en solitaire.

Il faut constamment pédaler dans la faible descente jusqu’à St-Julien-du-Verdon, où je grille le dernier ravitaillement au bord du lac de Castillon. Coup de poker avec deux bidons presque vides, mais à ce stade je pense en terminer rapidement. Malheureusement une dernière difficulté se dresse nous : l’ascension vers la Croix-de-la-Mission (4 km @ 7 %). Sans ombre et au revêtement irrégulier tout le monde souffre, je bois ma dernière goutte d’eau et franchis le sommet un peu à bout… La descente est très étroite et sinueuse, je n’ose imaginer comment elle a pu se passer avec quelques furieux pour la gagne 15′ plus tôt 😛

Un frais vent de face m’accueille au pied au bord du lac de Chaudanne ; de nouveau à l’ombre la température descend d’un coup. Sans calculer je jette mes dernières forces au barrage de Castillon ; virage à droite et Castellane à 3 km, je ne serai plus rejoint. La ligne est franchie après 4h14 d’un effort souvent solitaire ; fatigué mais heureux d’en finir, pouvant apprécier ce site exceptionnel que je ne connaissais qu’en carte postale. Merci au club organisateur (ATCC) ainsi qu’à tous les bénévoles pour faire découvrir ces belles gorges du Verdon à des centaines de cyclosportifs chaque année.

Le classement final (63°) est anecdotique, même sans incident je n’aurais probablement pas tenu le choc devant, vu le déroulement de la course. J’aurais pu faire un bout de route sympa avec le groupe de Nicolas (23°) mais avec des si… Le rendez-vous est pris pour l’année prochaine en tout cas ; en attendant retour à domicile dès le week-end prochain au Challenge Vercors, où les choses sérieuses vont commencer.

Résultat(s) : Boucles du Verdon – grand parcours