Après quelques épreuves lointaines, on bascule progressivement vers la montagne avec le Challenge Vercors. Quasiment à domicile, cette épreuve propose un magnifique terrain de jeu pour hommes forts, à l’aise sur tous les terrains (173 km / 3500 m de D+ annoncés). Il fait frisquet au départ (10°C), mais rien à voir avec le froid glacial de l’an passé. Peu de vent également, les conditions sont très bonnes pour le vélo ce matin. Sur la ligne tous les habitués cyclosportifs sont là : Loïc Ruffaut, David Polveroni, Sébastien Bonnet, Frédéric Ostian, Nicolas Ougier, Jean-Francis Pessey, Jean-Luc Chavanon, Jérôme Phanon, Hugues Rico, Mickaël Gallego… Plus quelques coureurs de Romans dont le grimpeur de poche Florian Callet.

Quelques hectomètres neutralisés dans Autrans, et c’est parti direction le col de la Croix-Perrin. Jérôme puis Mickaël assurent le tempo au pied, puis Sébastien se teste : bien placé mais à froid je ne peux que laisser filer une demi-douzaine d’hommes au sommet, situation vite rétablie dans la descente sur Lans. La longue traversée vers Villard ne change rien, j’arrive idéalement placé au pied du col d’Herbouilly.

Ça tarde un peu à se mettre en route ; lorsque Sébastien puis Loïc forcent l’allure le peloton explose rapidement. Vu le menu qui nous attend je ne cherche pas à m’accrocher à tout prix. Frédéric et Nicolas font de même, nous basculons à une petite dizaine dans la descente. Comme d’habitude très rapide et sinueuse, il y a quelques endroits sales, pierreux et je reste prudent. Devant ça ne s’entend pas, le regroupement est général à St-Martin : nous voilà une bonne quarantaine en tête. L’allure est décontractée, je discute un peu avec Nicolas Raybaud et Gaël Brandy. Chacun se ravitaille, conscient que les choses sérieuses vont bientôt commencer…

Un long faux-plat nous mène jusqu’au col de St-Alexis, où Sébastien prend encore les choses en main. La difficulté du col est modeste, mais vu l’allure ça fait bien mal. Les cuisses brûlent, mais je tiens encore le choc jusqu’à Vassieux. Nous sommes une vingtaine au pied du col de Lachau, où la décision va se faire. Loïc hausse le ton avec les meilleurs, et le groupe éclate alors que le Garmin affiche 320-330 watts. Les jambes tournent encore pas mal ; j’amortis l’accélération et me cale à mon rythme, observant les lâchés devant. Frédéric et Nicolas m’accompagnent et bientôt d’autres nous rejoignent sur le sommet, plus roulant. La tête de course est hors de vue à présent, mais Frédéric n’abdique pas et impose un train d’enfer, bien relayé par Nicolas et Grégory Pascal (Romans).

Mickaël est repris avant le col de Portette, et je suis limite de décrocher dans la descente sinueuse. Nous arrivons très rapidement à Bouvente, où un court moment de répit permet de m’alimenter. Surprise : à St-Jean nous sommes sur les talons du groupe de tête. Dès le pied du col de la Machine notre groupe éclate : j’accompagne Frédéric et Nicolas dans la chasse, proche de mon seuil. Florian Hudry (Vaulx-en-Velin) suit le mouvement et le quatuor se rapproche lentement du groupe de chasse (Loïc, David et Sébastien s’isolant définitivement en tête). Après trois heures de course je fais l’élastique, mais m’accroche bien conscient que c’est LE bon wagon pour rentrer.

Florian finit par céder sur un changement de rythme ; c’est mon tour à quelques hectomètres du col Gaudissard. Le faux-plat qui suit n’est pas à mon avantage, et je perds rapidement le duo de vue tandis que Florian revient. Je prends un petit coup au moral et le laisse filer dans la Combe Laval : seul à 50 km de l’arrivée, scénario loin d’être idéal 🙁 Les écarts étant importants je poursuis mon effort solitaire vers le col de Carri, essayant d’en garder sous la pédale pour la suite.

Après La Chapelle le terrain est sinueux et vallonné jusqu’à St-Martin, où je m’arrête prendre de l’eau pour finir l’épreuve. En repartant j’aperçois un petit groupe de quatre dont Florian et Grégory ; je grimpe à mon rythme jusqu’à St-Julien, où ils me rejoignent. Je les laisse mener dans la descente, essayant de récupérer un peu… Mais au pont de la Goule Noire je sens mes forces m’abandonner. Le trio s’échappe, et je réalise trop tard que c’est la fringale. Le temps de manger un morceau Fabien Oules revient et me dépasse, je ne peux que le laisser filer.

Aux Jarrands il reste une dizaine de kilomètres, vent de 3/4 face. Je récupère progressivement des forces dans les roues de coureurs du petit parcours, mais ça n’avance pas bien vite. A Méaudre ils décrochent ; un peu plus loin je vois arriver Jean-Luc et Nicolas. Trois kilomètres de l’arrivée, nous allons finir entre copains 🙂 Jean-Luc donne tout jusqu’à la ligne et nous lâchons à la flamme rouge : nous terminons respectivement 16°, 17° et 18° en 5h20 de course.

Un peu déçu à chaud ; les jambes étaient là mais quelques petites erreurs à des moments-clés me coûtent un top 15 voire 10, sur une épreuve que je n’apprivoise décidément pas. Vingt minutes plus tôt Loïc, David et Sébastien s’expliquent pour la gagne, dans cet ordre : logique vu leur course du jour. Frédéric et Nicolas terminent 5° et 8°, de quoi nourrir quelques regrets sur mon ascension de la Machine. On fera mieux la prochaine fois… Dès samedi prochain au Ventoux par exemple 😉

Résultat(s) : Challenge Vercors Master