Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez

En ce deuxième week-end d’avril la météo est une fois de plus favorable en bord de Méditerranée, une habitude pour l’ouverture du Grand Trophée. Il fait cependant frisquet avant le lever du soleil (à peine 5°C), mais avec Nicolas Raybaud nous arrivons prêts à en découdre dans le port de St-Tropez, gageant que le soleil et le rapide départ auront tôt fait de nous réchauffer. 8h00 tapantes, et les 400 fauves sont lâchés : connaissant bien le chemin je me fraye facilement un chemin vers la tête de peloton, gardant à l’œil la plupart des favoris.

Granfondo Gassin - Golfe de St-TropezStefano Sala en fait partie et tente de se faire la belle : j’y vais du tac au tac au prix d’un gros effort, mais le peloton attentif ne nous laisse pas filer à Ramatuelle. Nous approchons rapidement du col de Collebasse, l’absence de vent motive les attaquants et l’Italien remet déjà le couvert. Cette fois-ci Paul-Emile Lorthoir y va et je ne peux le suivre immédiatement, récupérant encore de l’accélération précédente.

Ce n’est que quelques minutes plus tard que je sors à nouveau en contre avec un Belge, puis un Espagnol. Énorme effort et le peloton lâche du lest sur les petites routes sinueuses du bord de mer : c’est parti pour une bonne partie de manivelles jusqu’au Lavandou. L’entente est bonne, mais face à un Stefano de gala nous perdons du terrain et le contact visuel… Dommage car personne ne les reverra avant l’arrivée ; malgré des relais efficaces la meute nous rejoint au pied du col de Barral.

Les jambes sont très dures dans les passages à près de 20 % mais je tiens ma place dans les dix premiers, personne ne relançant franchement l’allure dans les quelques replats. L’écrémage se fait tranquillement par l’arrière : nous sommes une quinzaine au sommet, puis d’autres reviennent sur la route des crêtes tandis que ça roule à fond devant. Comme l’an passé la poursuite ne s’engage pas : au col de Babaou l’écart atteint les 3’… Même si la route est encore longue et parsemée de difficultés, l’affaire est mal engagée.

D’autant plus que j’ai fourni énormément d’efforts devant, tandis que la plupart de mes adversaires est restée bien à l’abri derrière. Après une descente rapide sur Collobrières un gros accrochage se produit au ravitaillement : aux avants-postes j’y échappe, avant d’entamer la difficulté majeure du parcours. L’approche de Notre-Dame des Anges se fait tempo, mais l’allure monte crescendo quand nous arrivons dans les pourcentages les plus difficiles. Sur la route gravillonneuse je perds quelques mètres derrière Jean-Luc Chavanon et Richard Feldman, à moins de 30″ du groupe de chasse.

Je suis à la limite, mais conscient qu’il faut absolument basculer avec eux au sommet. Les minutes sont interminables, l’écart n’excède pas les 10″ avec les deux vétérans mais impossible de faire la jonction. Contre nature je me dépouille sur le replat avant le col des Fourches, me rapproche à une centaine de mètres du groupe… Pas possible d’en mettre plus et je plafonne à moins d’un kilomètre du sommet, seul dans la pampa. Si près, si loin… La descente est tortueuse et compliquée, à la fois par manque d’engagement et de lucidité après un effort maximal : je laisse même passer Fabien Oules qui file comme une balle rejoindre la douzaine d’hommes intercalés, sans réagir.

Granfondo Gassin - Golfe de St-TropezSix coureurs me remorquent quasiment au pied du col de Taillude. Nicolas en fait partie et assure le tempo, bien guidé un coureur de M-Santé Cyclisme qui connaît parfaitement le terrain. Je profite du rythme modéré pour reprendre mes esprits et me ravitailler, car il reste encore du chemin à faire. Tout le monde est dans le même état de fatigue, personne ne cherche à hausser l’allure et les écarts se figent à tous les étages de la course. Pilotés par notre « local de l’étape » la descente sur Grimaud est avalée à toute allure sur une route en parfait état mais étroite, avec de nombreux virages sans visibilité.

Au prix de quelques grosses relances nous gardons néanmoins le contact, et remontons ensemble vers la Garde-Freinet puis le col de Vignon. Léger vent de face, Nicolas relaie en tête et je reste collé à la roue qui me précède, songeant uniquement à rallier l’arrivée dans ce groupe. Aucun temps mort sur ce nouveau parcours, puisque nous descendons directement au Plan-de-la-Tour et évitons l’interminable plaine depuis Vidauban. Chacun assure sa part de travail, moi compris en gardant suffisamment de forces pour le final, au cas où. A ce rythme nous passons au col du Reverdi sans vraiment y faire attention, encore 10 km de plat et nous serons au pied de la difficulté finale… Ça sent bon l’écurie 🙂

Une légère brise ralentit à peine notre progression jusqu’à Gassin, tandis que les relais sont de moins en moins appuyés. Les jambes bien lourdes je glisse en queue de groupe et laisse Nicolas accélérer au pied : encore 2 km avant la ligne, c’est long… Je dépasse petit à petit mes adversaires, reviens sur Nicolas mais les deux plus frais du groupe semblent hors de portée. A 100 m de la ligne je chipe la 16° place à mon collègue, au bord des crampes dans le mur d’arrivée.

Une bonne dizaine de minutes plus tôt Stefano l’emporte en solitaire devant un excellent Paul-Emile, qui esseulé à 30 km de l’arrivée saura tenir son avantage jusqu’au bout pour un très beau podium. Et Fabien fait un superbe rapproché à la 6° place, au sein du groupe de chasse qui a creusé l’écart sur nous dans la seconde moitié de course. Forcément déçu à chaud d’avoir loupé le coche dans LE passage stratégique du jour, la condition reste très satisfaite et au moins au niveau d’avril 2015. Ma générosité en début d’épreuve aurait pu payer, mais le pari n’a pas fonctionné. Rendez-vous sur la prochaine pour essayer à nouveau 😉

Résultat(s) : Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez

3 réflexions sur « Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez »

  1. Toujours un plaisir de te lire. Belle performance en tout cas, la saison s’annonce très bonne 😉

  2. Bravo Rodolphe ! Il n’a pas manqué grand chose pour être dans le bon coup ! Bonne récup !

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