Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez

Le soleil se lève dans le port de St-Tropez, au départ du Granfondo qui constitue une classique du début de saison. Comme toujours il fait frais avec la brume matinale, qui se dissipera vite en gagnant les hauteurs. Les gros bras et professionnels présents au départ augurent d’une course rapide, avec une légère brise favorable. Les dernières consignes sont données et nous voilà lâchés sur les routes varoises.

Granfondo Gassin - Golfe de St-TropezD’emblée l’allure est extrêmement soutenue : sous l’impulsion d’un coureur tropézien tout le monde est en ligne, impossible de sortir et c’est déjà un combat pour tenir sa place dans le groupe de tête. Le col de Collebasse est avalé à bloc, idem pour la descente et les toboggans rapides qui nous emmènent en bord de mer. A peine le temps de souffler que nous arrivons au pied du col de Canadel, qui refait son apparition cette année.

L’ex-pro tropézien s’écarte ; au tour de Rémi Di Gregorio d’entrer dans la danse. J’effectue une ascension record de cette difficulté : une vingtaine de rescapés au sommet, plus de 38 km/h de moyenne depuis le départ… du jamais vu ! Profitant d’une légère accalmie sur la route des crêtes je m’y ravitaille : erreur, car ça embraye de nouveau et me voilà pris dans une cassure et contraint de rouler pour boucher la quinzaine de secondes qui nous séparent de la tête.

Souvent à 5-6 W/kg voilà des efforts dont je me serais bien passé, malgré un gros travail effectué par Thomas Rostollan pour nous aider à rentrer. La jonction se fait avant le col de Babaou, mais pas pour longtemps : les locaux prennent à nouveau tous les risques dans la descente et ça casse de nouveau, pour de bon cette fois-ci. A moins de 100 km de l’arrivée William Turnes est piégé, tout comme David De Vecchi et Jean-Luc Chavanon… L’écart n’excède pas 30″ mais les troupes sont déjà entamées et les costauds du jour sont devant.

Granfondo Gassin - Golfe de St-TropezLa descente sur Collobrières est rapide mais prudente ; nous sommes une petite dizaine à passer le ravitaillement lorsque Jean-Luc chute sur un accrochage. Il se relève et repart, mais ne parviendra pas à rejoindre le groupe. Dans le col des Fourches les plus frais s’extraient sans attaque franche : d’abord William, puis David et Jérémy Brunello creusent l’écart. Je m’isole derrière à leur poursuite, mais incapable d’en mettre davantage je plafonne à 30″.

Contrairement à l’an passé je gère la fin d’ascension à 5 voire 6 W/kg max, histoire de garder de la lucidité pour la descente. Cela me permet de rejoindre un coureur belge du team Banana, étant poursuivi par un de ses coéquipiers. Poursuivre à trois rendrait la prochaine difficulté moins usante, mais le meilleur descendeur des deux n’attend pas : nous voilà en duo à sa poursuite. J’effectue la majorité du travail dans le col de Taillude, avec un coureur régulièrement en point de mire mais aucune idée des écarts derrière.

A la bascule je laisse Arno De Wispelaere faire le boulot ; idem en montant au col de Vignon où les jambes commencent à toxiner. L’ascension est large, fréquentée, interminable : je sens mon adversaire plus frais que moi et veille à bien m’abriter dans la roue, lorsqu’un groupe emmené par Thomas nous reprend. A 30 km de l’arrivée voilà le train à prendre, en misant tout sur l’arrivée en côte 🙂

Granfondo Gassin - Golfe de St-TropezLe rythme est idéal, suffisamment soutenu pour rallier rapidement l’arrivée. Le col du Reverdi ne change pas la donne : nous y reprenons même un coureur. Aucune idée de combien il en reste devant : une dizaine tout au plus, donc ça vaut le coup de négocier correctement l’ultime coup de rein sur Gassin. Après avoir assuré le tempo Thomas s’écarte (super état d’esprit de ce coureur professionnel 😉 ) et nous laisse nous expliquer pour les accessits.

Personne ne bouge jusqu’à la flamme rouge, où j’attaque le premier. Ce n’est pas franc, mais après 4h30 de course ça suffit à décrocher tout le monde sauf Arno qui reste facile dans la roue. Plusieurs accélérations jusqu’au mur final ne changent rien : il déboîte logiquement en vue de la ligne pour prendre la neuvième place scratch, et moi la dixième.

Un top 10 à St-Tropez ne n’était plus arrivé depuis 2010, dans un contexte nettement moins relevé. C’est donc la satisfaction qui prime une fois la ligne franchie, après une course pleine où malgré un léger passage à vide à mi-épreuve j’ai su tenir la barre jusqu’au bout. Cela dit les écarts sont conséquents avec le top 5, c’est dommage de se faire sortir de cette manière en descente si loin de l’arrivée mais la prise de risque devient trop élevée à ce niveau 🙁

Résultat(s) : Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez – grand parcours

2 réflexions sur « Granfondo Gassin – Golfe de St-Tropez »

  1. Bravo on va s’y retrouver;), la course à l’air bien difficile!!! J’essaierai de survivre…
    À lire ton récit ça pique dans les jambes…

    A dans 10 jours

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