La température est fraîche et le soleil généreux au moment de rassembler les 300 participants du grand parcours. Celui-ci reste inchangé : des petites routes tortueuses, jamais plates pour un petit goût d’Ardennaise 🙂 Faute d’épreuve FFC dans les environs le niveau est renforcé par la présence de bons coursiers, comme Damien Vuillier, Stéphane Cognet ou Sylvain Clavel, mon équipier pontois. D’autres collègues cyclosportives habituels sont aussi de la partie, ce qui promet une belle empoignade.
Le départ est tranquille : idéal pour s’échauffer, moins pour traverser les villages vinicoles environnants. Je veille à rester dans les vingt premières positions du peloton pour aborder les descentes sereinement, tout en gardant des forces pour la première véritable difficulté : le col des Chèvres. Pierre Ruffaut secoue plusieurs fois le cocotier, bien chassé par David Polveroni et les autres favoris qui reviennent à chaque fois.
Après une trentaine de kilomètres un petit groupe parvient à sortir : l’écart n’est pas important mais ça s’agite derrière… Pierre sort à son tour en contre, puis Sylvain. J’hésite à y aller de suite, puis suis deux coureurs qui partent à sa poursuite. L’allure est rapide mais les écarts restent faibles, si bien qu’après un gros effort je me fais reprendre juste au pied du col… Mauvais timing.
La difficulté est courte et décisive : David et Stéphane lâchent tout, une demi-douzaine d’hommes se dégage et je suis à la rupture. Si l’an passé j’avais réussi à basculer in-extremis dans leurs roues, cette fois-ci ce n’est pas le cas et malgré de vigoureuses relances dans la descente je viens mourir à quelques dizaines de mètres de David De Vecchi, dernier passager du train en marche 🙂 Je loupe le coche cette fois, mais à 100 km de l’arrivée rien n’est perdu.
Quelques hommes arrivent rapidement de l’arrière et les relais s’organisent : Jean-Francis Pessey, William Turnes et moi plutôt en montée ; Cyrille Pottier, Pierre Chevallier et les autres plutôt au plat/descente. Tout le monde est à la rupture et l’écart se stabilise à 15-20″ : le bras de fer dure ainsi dans le col de Brancion et le col des Quatre Vents, sans que nous ne parvenions à faire la jonction.
Alors que le moral commence à fléchir il y a regroupement devant d’une douzaine d’hommes, avec une légère temporisation. Songeant à m’alimenter je me laisse glisser en queue de groupe, sans réagir de suite quand Jean-Francis, William et un coureur de Besançon filent. Je m’en rends compte trop tard et reste coincé derrière alors qu’ils font la jonction dans le col de la Croix de Montmain. La deuxième chance de revenir est passée ; c’était la dernière.
Chacun l’a compris et l’allure baisse d’un ton, l’objectif étant de boucler les 60 km restants ensemble. Encore à l’aise (et n’ayant plus grand chose à jouer) j’assure la majeure partie du travail dans les ascensions, laissant les autres prendre le relais dans les replats et descentes. Gilles Martinet est également actif, pour un remake de 2016 mais bien loin du top 10. Le terrain est accidenté, très beau mais usant avec un revêtement qui ne rend pas.
Malgré tout les kilomètres défilent assez rapidement, les trente derniers kilomètres étant moins difficiles. Cyrille retrouve des forces en même temps que les miennes déclinent, et je dois me faire violence lorsqu’il assure le train vers Péronne. Pour Gilles et un autre coureur c’est l’effort de trop : nous voilà à quatre pour une quatorzième place, sachant que je vais devoir sprinter face à trois solides gabarits 😛 Bien escortés par une moto dans les derniers kilomètres, nous entrons dans Viré.
Après un round d’observation je suis le premier à dégainer dans le dernier faux-plat, mais l’avance n’est pas suffisante et je me fais déborder à 200 m de la ligne par Cyrille, Pierre et Bram Schittecatte. 17ème scratch à 8′ du podium : le résultat brut est décevant mais les sensations meilleures qu’à St-Tropez. J’ai couru à contre-temps, et quand on loupe le coche si loin de l’arrivée les écarts sont grands. Enfin bravo à David qui remporte l’épreuve devant Pierre et Damien 😉
Résultats : Bourgogne Cyclo – grand parcours
Bravo pour ta course, j’ai mal aux jambes rien qu’à lire ton résumé. C’est peut être en 1ere caté ffc qu’il n’y avait pas de course. En 2-3-j il y avait le pavé d’affinois à pelussin.
Exact, pas d’élite d’après Sylvain (qui a couru très juste, lui 🙂 ).
Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. C’est aussi ça qui fait la beauté du vélo. Bon, on aimerait tous que les bonnes années se répètent (et non les mauvaises), mais ce serait trop facile et pas amusant si c’était le cas.