Lozérienne

La météo continue sa valse ce matin à La Canourgue : après les 20°C alsaciens du mercredi après-midi la température avoisine 0°C au départ et négative au sommet de la première boucle. La neige a blanchi les plateaux la nuit dernière et le vent souffle fort du nord. Heureusement la route est sèche et le soleil pointe timidement ses premiers rayons, maigre réconfort pour les 140 engagés du grand parcours. En discutant avec mes collègues habituels je redoute surtout la première boucle, grelottant déjà sur la ligne comme 90 % des concurrents.

LozérienneLe départ enfin donné le peloton se dirige tranquillement vers le pied du col du Trébatut. L’allure est modérée et les jambes pas vraiment au rendez-vous, le corps se réchauffe dans l’ascension en même temps que le rythme augmente sous l’impulsion de Cédric Richard, David Polveroni et Stéphane Cognet. J’en profite pour remonter et me tester dans un premier palier : ça va mieux, mais il faudra compter les cartouches aujourd’hui 😛 Le groupe de tête se réduit à 25 coureurs au sommet, tous les favoris sont là mais avec le fort vent qui règne l’allure reste contenue, y compris dans la descente où personne ne prend de risque. Elle est glaciale, heureusement le vent nous pousse au passage à La Canourgue et j’en profite pour me ravitailler dans les roues, attentif en cas d’attaque.

Celle-ci intervient comme prévu dans la montée du Sabot, sous l’impulsion de Paul-Emile Lorthioir, David et Stéphane. Cédric suit le mouvement avec Damien Albaret et quelques autres coureurs, pas bien réchauffé j’y vais avec un temps de retard et fais le forcing pour rentrer : ouf, ça passe 🙂 Nous voilà une dizaine mais l’écart reste faible avec l’arrière et d’autres parviennent à faire la jonction à la Baraque de Trémolet, dont Jean-Luc Chavanon et Guillaume Potier. Ça bascule en tête à une quinzaine dans la descente des Vignes, là encore abordée prudemment avec les fortes rafales de vent. Plus personne ne reviendra de l’arrière et les relais commencent à tourner dans les gorges du Tarn.

LozérienneElles sont froides mais toujours aussi belles, et nous abritent un peu du vent contraire. L’ambiance est décontractée pendant une vingtaine de kilomètres, chacun prenant le temps de se découvrir un peu, se ravitailler ou faire un besoin naturel. L’allure s’accélère à peine en vue de la côte de Cabrunas, où je profite d’une petite cassure en tête pour prendre quelques mètres au pied de l’ascension. Le coup de bluff ne dure pas longtemps : les gros bras se découvrent et Stéphane, Paul-Emile, Cédric me déposent dans cet ordre, suivis par Damien, David, Loïc Goasdouc et Matthieu Geniez.

Sans faiblir je maintiens l’écart à 15″ et m’isole seul à leur poursuite ; David craque, je fais la jonction et nous voilà deux à relayer. L’ascension est roulante et en duo nous sommes plus efficaces : creusant l’écart avec nos poursuivants nous nous rapprochons mètre après mètre du groupe de tête, lorsque celui-ci explose sur une attaque de Cédric à mi-pente. Il s’envole avec Stéphane et Paul-Emile tandis que nous faisons la jonction avec le groupe de chasse, maintenant la pression jusqu’à la bascule où l’écart n’excède pas 30″. Le vent cloue tout le monde sur place et les relais s’organisent tant bien que mal sur un parcours tourmenté, sachant qu’il reste encore 50 km pénibles à couvrir 🙁

LozérienneCertains comme Damien et Loïc semblent vraiment forts et je souffre pour prendre des relais corrects dans le vent, essayant de ne pas sauter bêtement sur une relance ou un changement d’orientation éolien. Ce manque d’homogénéité face au trio fort en tête nous fait perdre régulièrement du terrain mais l’entente subsiste, ne serait-ce que pour traverser cet interminable Causse de Sauveterre le plus rapidement possible avant de rallier l’arrivée. Chaque petite bosse oblige à jouer du petit plateau et la répétition use les organismes : vers le Massegros Damien lâche prise, nous laissant à quatre pour la quatrième place.

Nous continuons à relayer encore 15 km jusqu’à La Tieule, toujours attentifs aux rafales et au ravitaillement. Et là, sans grande surprise Loïc est le premier à dégainer : en bout de course je plafonne, Matthieu et David y vont et je parviens in-extremis à sauter dans les roues mais ça coince avec David dès la relance à la bascule. Le long faux-plat descendant qui suit nous est fatal et l’écart avec nos adversaires enfle lentement mais sûrement. Sans prendre de risque dans la descente nous nous relayons jusqu’à la côte de la Fagette où nous revenons à 30″ du top 5, avant une descente rapide et balayée par le vent en bordure d’autoroute.

Là on débranche et aborde chaque virage avec une grande prudence, prenant des rafales de côté à chaque fois. Cette dernière partie pénible s’achève à Banassac, où nous reprenons du vent favorable pour la dernière longue ligne droite jusqu’à La Canourgue. Montant au train il n’y aura pas de sprint : David me laisse la sixième place en prenant la septième, satisfait pour sa reprise. Près de 5′ plus tôt Paul-Emile remporte sa première cyclosportive au sprint devant Stéphane et Cédric ; Loïc et Matthieu complétant le top 5. Avec une météo défavorable je me contente volontiers de ce résultat, mon meilleur ici en Lozère malgré une semaine bien chargée. La condition reste très bonne malgré un fond de fatigue, il ne reste plus qu’à espérer des températures décentes et du soleil sur les prochaines échéances 🙂

Résultat(s) : Lozérienne – grand parcours

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