Time Megève Mont-Blanc

Un samedi très ensoleillé laisse planer un espoir pour la météo du dimanche matin : malheureusement la pluie nous accueille -une fois de plus- à Megève au lever, voire carrément des averses orageuses. Rien de bien emballant au moment de descente au départ sur Sallanches ; au moins il ne fait pas trop froid en plaine, l’intensité de l’effort dans les ascensions du jour devrait nous maintenir suffisamment au chaud malgré le déluge. Peu de monde dans le sas du grand parcours, qui se remplit gentiment à quelques minutes du départ avec un paquet de très bons grimpeurs : il faudra être fort dès la première ascension pour espérer un top 10.

Time Megève Mont-BlancLes premiers kilomètres sont neutralisés et l’allure s’accélère dans la longue approche du col de la Colombière : les jambes durcies par le froid ont du mal à répondre dans un peloton en file indienne, je ne songe pas un instant à accompagner le petit groupe qui prend de l’avance avant Cluses. A Scionzier c’est parti pour une ascension que j’avais empruntée lors de la Grand-Bo en 2016, le pied se monte assez vite sous l’impulsion de Cédric Richard : à 5 W/kg c’est parfait pour se réchauffer. Le ciel est particulièrement chargé, il fait presque nuit dans les passages les plus forestiers avant d’arriver au Reposoir où l’allure baisse d’un ton.

Comme dans mon souvenir la pente se raidit fortement à la sortie du village : le local Constantin Perrissin sort en force et Pierre Ruffaut engage la poursuite à 6 W/kg, là c’est sérieux et tout le monde s’accroche aux branches : pas aérien je fais l’élastique avec Cédric et Roland Chavent, me ravitaille à l’arrache et bascule à 25″ des hommes de tête au sommet, avec Paul-Emile Lorthioir et pas loin de Hugo Dietlin. Sous la pluie la descente est engagée et je me rapproche lentement d’une partie du groupe de tête, qui s’est coupé en deux. Si Hugo parvient à rentrer sur les meilleurs je plafonne en compagnie d’Aurélien Chavent, Simon Bellabouvier, Robin Christophe et quelques autres au Grand-Bornand : malgré une grosse poursuite nous ne reverrons plus la tête.

Time Megève Mont-BlancLe froid humide me mord de plus en plus, heureusement le col de Plan-Bois se profile après Thônes et le corps se réchauffe à nouveau. Malheureusement je n’ai pas mon rendement optimal dès les forts pourcentages initiaux. Aurélien, Cédric et Simon sont les plus à l’aise ; derrière je me bats pour maintenir 5 W/kg avec Roland et Paul-Emile. Les sensations reviennent petit à petit et je finis plus en force, reprenant quelques adversaires avant le sommet où notre retard avoisine déjà les 4′. La descente est mauvaise : me jouant des trous et graviers je m’assure un petit matelas de 30″ à 1′ sur mes poursuivants directs, avant de remonter vers le col de la Croix-Fry sous une relative accalmie. A partir de là on passe en mode gestion, de toute manière il n’y a plus que des cols/descentes. Sans trop souffrir je maintiens un tempo entre 4,5 et 5 W/kg, mes adversaires se rapprochent petit à petit alors que j’aperçois Robin au sommet.

La jonction se fait dans la descente, toujours aussi trempée et sans prise de risque : je coince un peu dans la petite remontée vers le col des Aravis mais tiens bon dans les roues avec Johann De Oliveira. A la bascule le chronomètre est arrêté et tout le monde descend à sa main vers La Giettaz, prenant le temps de s’alimenter pour le dernier morceau du jour. Je m’arrête pour une pause pipi sans trop tarder pour ne pas me refroidir ; Robin m’imite et nous arrivons quasiment ensemble à Flumet, lorsque le chronomètre reprend. Dès le pied du col des Saisies ça tourne encore pas mal, Robin part très fort à 6 W/kg et je préfère gérer à 5 W/kg car l’ascension est longue… A 30″ devant j’aperçois Roland et m’en rapproche doucement, la remontée peut commencer sous un ciel qui s’éclaircit 🙂

Toujours proche de 5 W/kg je reviens sur Roland dans Crest-Volant, tout en apercevant Aurélien, Johann et d’autres coureurs plus haut. Je me ravitaille une dernière fois et repars au combat, motivé sous un rayon de soleil fugace. Sans relâcher l’étreinte je reprends une demi-douzaine d’adversaires dans les derniers kilomètres d’ascension, au bout de l’effort je bascule à quelques secondes de Johann lorsque le chrono s’arrête de nouveau sous les Saisies. Il s’arrête un court instant satisfaire un besoin naturel puis nous nous entendons pour boucler le périple au plus vite sans attendre les autres, car la pluie tombe à nouveau. La descente est rapide mais prudente, histoire de rester chaud pour la remontée sur Megève.

Reprise du chronomètre à Flumet en même temps qu’un violent orage s’abat sur nous : à partir de maintenant on roule à fond jusqu’à l’arrivée, sur une route ruisselante. En faux-plat montant les kilomètres ne défilent pas si vite, mais ça sent bon l’écurie sous des trombes d’eau. Personne ne nous reverra, après quelques ronds-points négociés prudemment nous franchissons enfin la ligne, sans sprint puisqu’au jeu des descentes neutralisées nos chronos seront différents. L’aire d’arrivée est quasi déserte et je file me doucher au plus vite, les premiers signes d’hypothermie apparaissant. Quatorzième scratch à 1/4 h du vainqueur Constantin (devant Antoine Berlin et Nicolas Roux), c’est un peu décevant mais dans la pluie et le froid je ne pouvais guère faire mieux avec un top 10 de haute volée. Maintenant on croise bien fort les doigts pour les prochaines échéances du mois de juin, car cette météo commence à peser sur le moral 🙁

Résultat(s) : Time Megève Mont-Blanc – grand parcours

2 réflexions sur « Time Megève Mont-Blanc »

  1. Tu as le moral c’est bien je ne fais pas de course mais la j’abandonne je roule dans le garage… 🙂

  2. Pas trop le choix… à l’entraînement je ne sors jamais volontairement sous la pluie (des fois je m’en prends une, mais partir sous le déluge non), mais en course faut bien faire avec, tant que ça reste roulable.

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