Risoul – Queyras

Trois ans après une édition 2016 riche en émotions à l’occasion des championnats de France Masters, c’est toujours un plaisir de revenir dans les Hautes-Alpes pour la Risoul – Queyras chère à Bernard Assaud. Malgré une météo orageuse après les fortes chaleurs de ces derniers jours, le parcours reste magnifique entre Queyras et Guillestrois ; l’importance du peloton présent au départ des trois parcours proposés en témoigne. Comme prévu la pluie cesse au moment de lâcher les coureurs sur le moyen et grand parcours ; si l’atmosphère reste fraîche et les routes encore trempées au moment de s’élancer d’Eygliers, l’effort va vite nous réchauffer et le ciel se découvrir progressivement.

Risoul - QueyrasDès la remontée dans Guillestre Cédrick Dubois (récent vainqueur de l’Etape du Tour) mène grand train, suffisant pour étirer le peloton et se replacer devant à l’entrée des gorges du Guil. Quelques attaques secouent le peloton, je reste vigilant mais veille à ne pas trop en faire jusqu’à la séparation des parcours à Château-Ville-Vieille. Une minorité de coureurs tourne sur le moyen parcours, le groupe de tête est encore important mais ça ne va durer… Avant même l’ascension vers Prat-Hauts Cédrick passe la seconde, bien suivi et relayé par Paolo Castelnovo et Carlo Fino, qui semble très facile. Stefano Sala, David De Vecchi, Pierre Ruffaut (entre autres) suivent le mouvement, j’en fais de même et ça réchauffe un bon coup sous un plafond nuageux toujours bas.

A peine le temps de manger quelquechose que la pente se cabre à 10 % en quittant la route du col Agnel : le rythme est infernal et ça fait bien plus mal qu’en 2016, je coince avec David et Stefano. Carlo, Paolo, Pierre, Cédrick, Nicolas Thomas et Loïc Goasdoue ouvrent la route ; derrière je me bats avec David pour maintenir l’écart sous les 15″, nous y parvenons et une grosse relance du coureur semurois permet de faire la jonction in extremis au sommet. La descente humide se négocie prudemment entre les gravillons, avant de remonter à Pierre-Grosse où nous perdons à nouveau quelques longueurs. C’est dur pour tout le monde sauf les deux Italiens du team MP Filtri, qui heureusement sont moins à l’aise dans les descentes mouillées. Nous sommes de nouveau huit à l’approche de St-Véran, puis sept lorsque Pierre s’arrête sur incident mécanique.

Risoul - QueyrasLe retour sur Château-Queyras s’effectue plus calmement, Stefano et un coureur du VC La Pomme reviennent et tout le monde se ravitaille avant d’entamer la deuxième difficulté du jour : le col Izoard. Le début se fait à un bon rythme jusqu’à Arvieux, où le soleil perce enfin les nuages et sèche la route avec le vent qui se lève. Le petit groupe éclate quelques minutes plus tard, lorsque Carlo et Paolo passent la seconde à La Chalp. Après deux heures de course intense ça ne fait pas un pli, je ne cherche pas à m’accrocher et poursuis à un rythme bien assez soutenu autour de 5 W/kg. Nicolas part à leur poursuite avec Cédrick et Loïc, qui craquent à Brunissard. Je les rattrape mètre après mètre, emmenant David et Stefano sur le porte-bagage.

Dans les rampes les plus fortes à l’entrée de la forêt je fais la jonction et poursuis au même rythme, sans me préoccuper des autres sur un terrain que je connais par coeur. David et Loïc tiennent bon dans mon sillage jusqu’à la Casse Déserte ; Cédrick et Stefano naviguent moins d’une minute derrière et j’en garde un peu pour le sommet, où il ne faut absolument pas craquer avant la descente. La Casse Déserte est fatale à Loïc ; Cédrick nous rejoint et accélère devant la stèle Coppi/Bobet et je dois me faire violence pour rester dans les roues. Jusqu’au sommet le vent est défavorable, l’allure baisse d’un ton et j’en profite pour me couvrir avant la descente.

Risoul - QueyrasHeureusement celle-ci est sèche, bien guidé par David puis Cédrick je n’ai guère le temps de me refroidir et enfile les virages comme des perles avec l’absence de voitures en sens contraire (merci l’organisation 🙂 ). A partir de Cervières la route se fait plus rectiligne et nous relayons à trois pour rentrer sur Paolo et Nicolas, qui se sont relevés laissant Carlo seul en tête. La traversée de Briançon est toujours un peu stressante mais nous filons sans encombre jusqu’à Villar-St-Pancrace via la route des Espagnols. Stefano et Loïc nous rejoignent quand on se ravitaille, en même temps qu’on nous annonce un écart de 1’40 » avec l’homme de tête. Vent de face il risque de trouver le temps long sur la RN94 jusqu’à Guillestre, mais il paraît tellement au-dessus…

Qu’importe : Stefano et Loïc prennent les choses en main avec de gros relais, au point de mettre certains (dont moi) dans le rouge. Paolo protège son équipier à l’avant, David gère un début de fringale et le reste du groupe relaie normalement. Malgré un rythme infernal (pour moi, tout du moins) l’écart diminue lentement avec l’homme de tête : encore 1′ à son crédit après la Roche-de-Rame, alors que l’on grille énormément de cartouches. C’est à la fois inquiet pour l’ascension finale et soulagé que je reviens à Guillestre dans les roues du groupe de chasse, concentré sur la montée de Risoul.

Sous le soleil la température est idéale : au pied l’avance de Carlo n’est plus que de 30″ et Nicolas passe à l’attaque, le groupe se disloque. Faisant un arrêt express pour récupérer un bidon (déposé quelques heures plus tôt) je ne m’en préoccupe pas : 20″ de perdues dans l’affaire, me voilà huitième et bien décidé à remonter des places. Ca part plutôt bien à 5 W/kg, et je reviens rapidement sur Loïc puis Stefano qui ne s’accroche pas longtemps au train en marche. Avant Gaudissard je rejoins Cédrick et aperçois David, Nicolas et Paolo à une trentaine de secondes… Rien n’est perdu pour le podium mais je me sens déjà à la limite et hésite à accélérer encore, préférant attendre une défaillance devant.

Elle viendra de Nicolas, que je reprends à 5 km du sommet. Quatrième à ce moment-là je n’ai aucune idée de l’écart avec le podium, et continue au même rythme même si j’ai de plus en plus de mal à relancer dans les derniers lacets. Ca tient jusqu’au bout à 4.5 W/kg ; je me retourne une dernière fois à l’entrée de la station pour me rassurer, et franchis la ligne en 4h35′. Loin derrière le vainqueur Carlo (4′) mais à moins d’une minute du podium, de quoi nourrir un petit regret après 14 km de chasse solitaire derrière David et Paolo. Le timing aurait pu être meilleur sur le ravitaillement en eau (comme attraper une bouteille dans l’ascension, par exemple), mais c’est bien là ma seule erreur du jour… Malgré des conditions délicates en première moitié de course j’ai répondu présent à la fois en montée et en descente, pour mon meilleur résultat sur cette belle épreuve, au milieu de grands noms du cyclosport 😉

Résultat(s) : Risoul – Queyras – grand parcours / Risoul – Queyras – GPM

2 réflexions sur « Risoul – Queyras »

  1. salut Rodolphe j aurais mieux vu «  » la route des italiens «  » que la route des espagnols pour aller sur villard st pancrasse sinon tres bon commentaire comme d hab c Reinaudo uc Tullins (ton voisin dans le sas à greoux)

  2. Salut Christian, oui je te remets 🙂
    Après vérification dans Google Maps c’est bien la route des espagnols dans Villar… (né à Briançon je m’en serais voulu d’avoir fait l’erreur ahah).
    Merci et bonne route à toi.

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