Granfondo Colnago – Cogolin Master

Ce matin beaucoup de stress : l’Epervier (Granfondo Colnago – Cogolin – Golfe de St-Tropez) est la première épreuve du Grand Trophée, autant dire qu’il ne faut pas se rater. Long de 179 km avec 2400 m de dénivelé cumulé, le parcours Master emprunte les magnifiques cols et routes varoises, avec la première moitié de course en bord de mer ou presque. Je me place dans le sas prioritaire peu de temps avant le départ ; quelques coureurs m’ont précédé, mais vu la fraîcheur du matin j’ai préféré attendre le dernier moment, profitant de mon bon dossard. J’aperçois quelques Isérois : David et Joris du Grenoble Métropole Cyclisme ont fait le déplacement, ainsi que Pierre du Chamrousse Team Cyclosport.

Granfondo Colnago Cogolin8h05 le départ est donné ; par rapport à la Bisou ça frotte beaucoup moins, et je peux me replacer aisément en tête de peloton pour attaquer les premières difficultés en tête. Dès la montée vers Ramatuelle le peloton s’étire, et je reste bien calé dans les premières positions, sans forcer outre mesure. La tactique est simple sur ces routes étroites : basculer dans les 10-15 au sommet de chaque col pour aborder les descentes tortueuses sans risquer la cassure.

Les jambes sont bien là, et malgré une franche accélération dans le col du Canadel (4.5 km @ 6 %) je reste dans le coup, d’autant qu’autour de moi les concurrents souffrent également. Idem au col de Babaou (12 km @ 2.4 %), grimpé rapidement mais sans à-coups. J’arrive donc à Collobrières (km 80) juste derrière la voiture ouvreuse, parmi un groupe d’une trentaine d’hommes… De très bonne augure pour la suite des opérations.

La montée vers Notre-Dame-des-Anges (13 km @ 5 %) constitue le juge de paix de l’épreuve. Cette route forestière étroite, gravillonneuse est suffisamment longue et pentue pour forcer la décision à mi-course. Je l’attaque en 10° position environ, aux côtés de David et Joris. Petit à petit ce qui reste du peloton s’égrène, et à mi-pente je me retrouve dernier du groupe. Ça accélère encore ; je passe 1 ou 2 km à faire l’élastique, mais je dois lâcher prise en compagnie de Joris à quelques encablures du sommet. De son côté David semble facile devant, parmi 6 coureurs qui vont à coup sûr se disputer la gagne.

Nous basculons à une quinzaine au col des Fourches, et entamons la périlleuse descente vers Gonfaron, pensant revenir sur la tête. Dans la partie plate qui suit la chasse tente de s’organiser, mais comme souvent seuls 4-5 coureurs sont réellement motivés pour rouler, les autres attendant derrière. Dommage, car dans la montée vers la Garde-Freinet nous apercevons la tête de course quelques lacets plus haut. Arrivés au sommet la majorité du groupe bascule sur Grimaud pour boucler le parcours Senior (133 km), tandis que 4 coureurs seulement (dont moi) tournent à gauche pour le grand parcours, gênés par la circulation. Étant à sec je m’arrête au ravitaillement pour prendre de l’eau, et je me retrouve seul à 60 km de l’arrivée !

Je commence à avoir l’habitude, et j’attaque bille en tête la descente, autant pour éviter le retour d’un groupe de l’arrière que pour revenir devant. Peu avant Vidauban j’aperçois Joris qui m’attend ; les deux autres ont flingué (ils reviendront sur la tête de course un peu plus tard) et lui n’a pu suivre. Nous unissons nos efforts pendant une quinzaine de km, jusque dans la traversée vers le Plan de la Tour. Le paysage typique des Maures est somptueux, mais la succession de montées/descentes aura raison de mon compagnon de route ; je décide de terminer seul les 20 derniers kilomètres, car j’aperçois un groupe qui se rapproche.

Commence alors un long contre-la-montre, souvent vent de face, mais je tiens bon le cap, au mental. Au Plan de la Tour je suis au pied de la dernière difficulté du jour : le col de Reverdi (3.7 km @ 2 %). Court et roulant, il fait cependant mal aux cannes après 5 heures de course. Une fois franchi je laisse mes dernières forces dans la bataille : personne derrière, ça ne reviendra plus avant l’arrivée. Je franchis la ligne après 5h19 de course, bien fatigué mais moins que je ne l’aurais imaginé. Je discute un peu avec David en attendant Joris : ils arrivent à 8 pour la gagne, lui termine 6° au sprint dans les rues de Cogolin. Puis les résultats commencent à arriver : je termine 9° et 3° des moins des 18-29 ans, à 11’ seulement du vainqueur… J’étais venu dans le Var pour marquer de gros points dans le Grand Trophée ; voilà un résultat inespéré !

Le travail de cet hiver commence à payer ; maintenant place à la récupération, pour remettre le couvert dès dimanche prochain à la Scott 1000 Bosses (où j’ai une revanche à prendre sur l’an passé), si la météo reste correcte.

Epervier Master - profil

4 réflexions sur « Granfondo Colnago – Cogolin Master »

  1. Bravo encore
    j’ai apprécié ta joie d’apprendre ton podium
    les bonnes surprises sans faire la course avant ….
    profite sans te mettre la pression !!!!
    pierre

  2. Merci Pierre,
    Maintenant y’a plus qu’à confirmer à la Scott, puis se préparer tranquillement dans les cols pour fin mai et le Challenge Vercors (anciennement Challenge du Dauphiné).

  3. Comme d’habitude , un récit sympa à lire
    doublé d’un très bon résultat.
    Bravo !!

  4. Ping : Rodolphe's Blog » Blog Archive » Bilan 2010

Laisser un commentaire