Bisou

Après une expérience intéressante en Pass’Cyclisme à Crest, place au cyclosport. Le parcours de cette Bisou semble accessible (135 km – 1400 m), mais le fort vent du Nord présent ce matin risque de changer la donne. Près de 1000 concurrents sont au départ, et après avoir récupéré mon dossard je m’habille et me présente sur la ligne, un petit quart d’heure avant le coup de sifflet. Il fait frisquet ce matin (7°C malgré le soleil) : gants et manches longues sont de rigueur.

Le départ est donné à 9h00, avec neutralisation jusqu’à la sortie de Bourg-en-Bresse ; cela permet de se réchauffer en douceur, et de franchir les nombreux ilots de sécurités et ralentisseurs urbains en toute sécurité, très bien encadrés par les motos de l’organisation. Le départ réel est donné peu après ; quelques attaques secouent le peloton, sans grand danger. Les jambes ont l’air de répondre dans les multiples relances sur les petites routes de l’Ain, et je passe les 30 premiers km sans encombre, dans les premières positions du peloton.

Au pied de la première difficulté (côte de Treffort – 3 km @ 5 %), je suis idéalement placé dans les 15 premiers. La course s’emballe, et tout le monde attaque à bloc la montée. Vu le rythme je reste sur la plaque, mais je souffre : est-ce le niveau particulièrement relevé ce matin, ou moi qui suis moins bien que prévu ? Un peu des deux sans doute, et je craque à 1 km du sommet, gardant le groupe de tête en point de mire. Nous revenons dans la descente, mais ça s’annonce compliqué pour la suite, surtout que j’ai aussi mal dans les bouts droits vent de côté, avalés à très vive allure…

La deuxième difficulté (côte d’Arnans – 5 km @ 6 %) est franchie au train ; mais dès le ravitaillement du sommet la descente est menée tambour battant… Encore une bonne partie de manivelles pour recoller (à plus de 80 km/h), et ça se calme enfin. Une échappée est partie devant, et ça semble temporiser derrière : j’en profite pour me ravitailler, profiter un peu du paysage, et regarder autour de moi. Les kilomètres défilent ainsi jusqu’au 80° km, et une nouvelle difficulté placée après le franchissement d’un étroit viaduc. Je suis mal placé au pied, et n’ai de toute façon pas la force d’accrocher le peloton qui se scinde en deux. Une vingtaine d’hommes part devant, et une vingtaine décroche avec moi.

La chasse s’organise pendant quelques kilomètres, mais on se rend compte que le peloton de tête ne sera pas revu. L’objectif maintenant est de garder un rythme suffisant pour éviter que ça ne revienne de derrière, et garder quelques forces pour la dernière difficulté du parcours (côte de Grand Corent – 5 km @ 6 %). Nous arrivons groupés à Hautecourt-Romanèche (100° km), quand je ressens soudain plusieurs chocs sur la roue arrière. Un concurrent sur ma gauche s’excuse ; il vient de me harponner avec sa pédale, abimant au passage roue et cadre :-(. Je m’arrête rapidement pour évaluer les dégâts : 1 rayon cassé, 3 autres bien tordus… la roue est HS, et impossible de la redresser pour continuer : c’est l’abandon !

Commence alors une très longue attente de la voiture-balai, pour me remorquer jusqu’à l’arrivée, distante de 35 km… Au bout d’1h30 j’arrête une voiture de l’organisation pour savoir où est la voiture-balai ; elle est encore loin derrière et surtout elle est pleine. Nous réaménageons donc le petit fourgon (chargé de ramasser les bouteilles vides) pour y faire entrer mon vélo démonté, et reprenons la direction de Péronnas. Un peu plus loin nous ramassons un autre coureur en difficulté : casse mécanique également. L’espace commence à être réduit, mais tout rentre. Le temps de ravitailler quelques coureurs, ramasser d’autres bouteilles nous mettons encore une heure pour arriver à bord port : ouf ! Un grand merci à ces bénévoles pour leur aide ; sans eux je ne sais pas comment j’aurais fait.

Difficile de tirer un bilan de cette journée galère, qui a montré mes limites du moment et ne m’a pas permis de juger ma condition sur 135 km de course. J’aurais au moins fait un bon fractionné, même si je pars dans l’inconnu sur les 179 km de l’Epervier (Granfondo Colnago) dimanche prochain.

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