Marco Pantani Master

Ce matin on remet le couvert, une dernière fois, pour le Grand Trophée avec une épreuve que j’apprécie particulièrement : la Marco Pantani. Les 164 km comptent 4000 m de dénivelé, dans des ascensions que « le Pirate » aurait certainement trouvé à son goût : col d’Ornon, col du Parquetout, col de la Morte, la Garde, Auris et enfin les Deux-Alpes. La météo est excellente, la température fraîche au départ, mais moins que l’an passé : il va faire chaud tout à l’heure.

Le départ réel est donné à 8h30 du Freney, et ça embraye doucement. Je me place en tête pour faire la descente proprement dans les tunnels, jusqu’à la Paute où nous bifurquons pour attaquer le col d’Ornon (11.1 km @ 5.8 %). Le train imprimé est idéal : suffisamment soutenu pour écrémer à l’arrière, mais je reste juste en-dessous de mon seuil pour suivre. Au sommet on bascule à une vingtaine : parfait.

Dans la descente on tente de partir à trois avec Nicolas et David, mais le peloton n’est pas loin derrière, et tout le monde se regroupe avant le Parquetout (7.4 km @ 8.7 %). J’attaque ce col très difficile en tête, dans les pourcentages les moins violents (6-7 % tout de même). Après 2 km changement de décor avec du pourcentage à deux chiffres : on met tout à gauche, les meilleurs remontent le petit groupe et Ougier se charge de faire la sélection au train. Derrière c’est sauve qui peut sur le 36*25 ; avec David et Nicolas on doit laisser filer les cinq meilleurs, au sein d’un petit groupe de cinq également.

Une fois le sommet franchi Nicolas nous montre ses grandes qualités de descendeur, si bien qu’au viaduc de la Roizonne le regroupement s’opère en tête de course. Nous sommes 10 devant après 75 km de course et j’en fais partie : inespéré, mais ça ne va pas durer. Dans la bosse d’Oris-en-Rattier Gallego part en facteur, derrière ça ne roule pas et Ougier démarre pour y aller, ainsi que d’autres concurrents. Je me dresse sur les pédales tentant de prendre les roues, mais les six premiers sont trop forts : on se retrouve à quatre derrière.

La montée vers la Morte (3 km @ 8.2 %) est avalée au train. Au sommet nous sommes deux à ravitailler en eau et le groupe éclate. Nicolas fait la descente à bloc pour revenir seul sur la tête ; il y parvient au prix d’un gros effort. Derrière on se relaie à trois pour remonter la longue vallée de la Romanche, jusqu’à Bourg-d’Oisans. Le rythme est correct sans plus ; chacun songe à économiser ses forces et bien se ravitailler en vue des 25 derniers km, de vraies montagnes russes.

La Garde (3 km @ 9.6 %) après 130 bornes dans les pattes ça fait toujours mal, mais aujourd’hui un peu plus que d’habitude et je dois laisser filer mes compagnons. Au train je grimpe les premiers lacets de l’Alpe-d’Huez, avant de ravitailler une dernière fois et bifurquer vers Auris-en-Oisans (5 km @ 7.3 %). La pente est un peu plus douce mais les sensations ne sont guère meilleures ; j’enclenche le mode « éco » pour gérer ce qu’il me reste de forces et conserver ma 10° place jusqu’à l’arrivée. Les jambes font mal, mais le moral est toujours bon à la bascule ; plus qu’une ascension et je ne vois encore rien venir derrière.

Après une descente propre j’arrive au Freney-d’Oisans, puis remonte rapidement le barrage du Chambon : me voici au pied des Deux-Alpes (9.8 km @ 6.2 %), à 10 km du but. J’avale une dernière pâte de fruits, et c’est parti… souvent tout à gauche. A 13-14 km/h les kilomètres ne défilent pas bien vite, et je regarde de temps à autre derrière pour voir si ça revient. A mi-pente se présente une courte descente ; je remets un peu de braquet, mais la rampe d’après me colle à la route ! Un peu plus loin un adversaire revient sur moi comme un avion, mais je suis incapable de le suivre : ça semble râpé pour la 10° place.

J’essaie tant bien que mal de le garder en point de mire et peu avant la flamme rouge j’aperçois Nicolas, quelques hectomètres plus haut. Motivé par la 10° place (et un rang de mieux dans la catégorie) je tombe deux dents et relance mains en bas, à la limite des crampes. A 200 m de la ligne je le dépasse et m’offre ainsi un second top 10 cette saison après l’Épervier mi-avril (dans un tout autre contexte).

Grosse fatigue mais énorme satisfaction d’avoir fait le boulot jusqu’au bout, à moins de 20′ de la gagne. Au passage j’explose mon temps de 2009 (-30′), et m’assure sauf incident le général du Grand Trophée 2010. De son côté David monte sur le podium après un final époustouflant ; pointé à 2′ au pied des Deux-Alpes, il échoue à une vingtaine de secondes du duo Ougier-Dematteis sur la ligne.

5 réflexions sur « Marco Pantani Master »

  1. Salut Rodolphe,

    Bravo pour ce nouveau TOP 10. Parcours pas facile, il y a presque 800 mD+ que la Vosgienne pour la même distance. On le voit bien sur ton graph pas un mètre de plat….Je table sur 5h30 si tout va bien….Alors tu as fini les courses? pas un petit CLM en cote ou autre?
    A+
    Alban

  2. Salut Alban,

    Merci ; à part le bout de vallée jusqu’à Bourg-d’Oisans (pénible avec la circulation) c’était effectivement bien accidenté, et souvent raide.
    Pour la suite je m’aligne dès samedi à la Préalpes (125 km en Chartreuse avec beaucoup de coursiers FFC), puis viendra le cri-cri du club (tout plat :(), la grimpée du club et peut-être la Drômoise fin septembre (à voir avec la météo).

    Bonne chance pour la Vosgienne donc.
    @+

  3. J’avais remarqué 😉
    Je descends pas mal, mais dans le Parquetout j’étais vraiment à la limite.

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