Granfondo Mont Ventoux

Soleil et chaleur sont enfin présents au départ d’une classique du calendrier à Beaumes-de-Venise : la Granfondo Mont Ventoux. Le premier contact avec la montagne est placé sous le signe de l’été ou presque : 15°C au premières lueurs du jour et jusqu’à 32°C en journée, il n’y a pas vraiment de questions à se poser pour l’habillement… Tout en court, crème solaire et un petit coupe-vent léger suffiront pour boucler l’épreuve. Changement de parcours cette année, puisque nous faisons le tour accidenté du Géant de Provence pour le gravir vers midi après 100 km et 3 heures de course ; tout sauf anodin. Il faudra compter ses coups de pédale pendant les 2/3 de la course, ce que je ne sais habituellement pas faire… Beau défi en perspective 🙂

Granfondo Mont VentouxDès le départ un gros tempo est mené par Antonio Garnero, qui avait survolé l’épreuve il y a deux ans. Cela étire le peloton et évite les attaques, tant mieux même si les sensations ne sont pas au rendez-vous à froid. Les jambes se débloquent petit à petit, je profite des premiers reliefs pour tenter quelquechose avec Damien Vuillier mais le peloton reste vigilant. Le vent est plutôt favorable et les kilomètres défilent vite, déjà l’heure de course en montant derrière le col des Abeilles, un bon petit tempo proche des 5 W/kg n’incite pas à l’offensive ; j’en profite pour me ravitailler en restant attentif pour éviter tout accrochage.

La descente est large et rapide à l’approche de Sault ; ça file à toute allure mais le groupe ne casse pas, y compris lorsque certains accélèrent nettement dans une côte de quelques minutes. A partir de là nouveau temps mort ; on prend le vent de face dans les gorges du Toulourenc après Aurel et l’allure reste modérée, y compris quand un coureur tente sa chance en solitaire. Chez les favoris personne ne s’affole, nous le perdons de vue mais il reste à moins d’une minute en approchant le col de Veaux. Le Mont Chauve se rapproche et certains s’agitent, au fil des accélérations ça rentre au sommet ; moment que choisit Damien pour anticiper à 20 km de la difficulté principale.

Granfondo Mont VentouxSur ces routes tourmentées seul Bart Peuters peut y aller et fait la jonction : le duo arrivera à Malaucène avec 2’15 » d’avance. Derrière je m’active avec Ghyslain Lapanderie, Franck Lemasson et David Polveroni mais tout le monde veut en garder et nous sommes une bonne quarantaine au pied de LA difficulté du jour : le Mont Ventoux et ses 21 km d’ascension. Assisté par les proches de Paul-Emile Lorthioir (merci encore 😉 ) je récupère un bidon au pied, juste au moment où Maxime Bouet passe la seconde, voire la troisième ! A la sortie de Malaucène je suis au rupteur entre 6 et 7 W/kg, forcément ça ne tient pas longtemps et je dois laisser partir les huit meilleurs avec David dans la roue.

Je maintiens l’allure à 5,5 W/kg (encore très élevé pour plus d’une heure d’ascension) et m’isole seul à la poursuite de Paul-Emile, Arne Saey et Mickaël Plantureux qui ont craqué devant. Les pentes sont irrégulières, en plein soleil je suis dans mon élément et refait mon retard petit à petit sur Paul-Emile et Arne. A mi-pente je retrouve Damien qui ne s’accroche pas et se bat avec ses armes de puncheur, alors que je perds définitivement Mickaël de vue. A force de chasser devant je ne vois pas David qui revient fort : après la mi-pente il me dépasse, autour de 5 W/kg je ne m’accroche pas longtemps et prends un petit coup au moral. Maxime Galletti l’imite juste avant le Mont Serein, où je profite du replat (et de sa roue) pour me ravitailler et me remettre dans le sens de la marche.

Granfondo Mont VentouxPlus pentus, les derniers kilomètres me sont à nouveau plus favorables ; Maxime craque alors que j’aperçois Bart un lacet plus haut, la remontée continue 🙂 Avant le sommet j’enfile un coupe-vent et bascule à une petite minute de David ; connaissant les qualités de descendeur de mes deux poursuivants je ne me fais guère d’illusions sur leur capacité à refaire leur retard… Jusqu’au Chalet Reynard il y a beaucoup de trafic et je suis moins à l’aise qu’eux pour me frayer un chemin. Ils reviennent et je n’arrive pas à tenir les trajectoires jusqu’à la forêt, où je m’applique à être le plus efficace possible tout en gardant une bonne marge de sécurité par rapport aux usagers (autos, motos, vélos) arrivant en face.

Les deux s’entendent à merveille et l’écart enfle à 30″, puis 1′ en passant à Bédoin. On entre dans la dernière heure de course et les écarts restent faibles pour les places d’honneur, alors je me bats sur un final que je connais par cœur sous un soleil de plomb. Encore hanté par les crampes de l’an passé je veille à boire suffisamment dans le col de la Madeleine, où j’aperçois Maxime pas loin devant. J’ai encore de la force alors je me mets en chasse en mode chrono, pour le rejoindre au pied du col de la Chaîne. J’y fais définitivement la différence et relâche inconsciemment mon effort dans la partie gravillonnée qui suit, sans savoir que Damien revient en trombe de l’arrière.

Encouragé par ses proches il ne lâche rien et fait la jonction à 5 km de la ligne : à partir de là c’est à bloc en duo jusqu’au bout, Damien prenant les relais les plus puissants. Son démarrage à la flamme rouge est imparable : autant surpris que désarmé je ne peux que constater les dégâts et franchis la ligne huitième, quelques secondes après lui 😛 Bien plus tôt Tim Alleman remporte l’épreuve devant Geoffrey Lucat et David Polveroni : pas de regrets à avoir tant l’addition est lourde au sommet du Ventoux (à 6′ de la victoire, pour 11′ sur la ligne), même dans un grand jour je n’aurais pas joué longtemps devant. En revanche je loupe le coche pour le top 5 dans les derniers lacets et la descente (où je perds du temps sur l’ensemble du top 10 🙁 ), voilà une prise de contact solide avec la montagne avant les grosses échéances de juin/juillet.

Résultat(s) : Granfondo Mont Ventoux – grand parcours

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