Drômoise

Trois ans après ma dernière apparition sur la Drômoise, je repose mes roues à Die sous un franc soleil. Le brouillard est encore présent une demi-heure avant le départ, mais se lève progressivement sur un parcours plus corsé que les autres années. Quatre cols au programme (Pennes, Roustans, Rossas, Lesches) qui totalisent 150 km et 2600 m de dénivelé : de quoi faire la différence rapidement sur les peu fréquentées routes dioises.

DrômoiseParmi les 1800 engagés (un record !) le plateau est comme toujours de qualité, avec des cyclosportifs confirmés, quelques coureurs élites et un invité de marque : Stéphane Tempier. Le départ est tranquille jusqu’à Barnave, au pied du col de Pennes (8 km @ 5.8 %). L’allure est idéale, juste en-dessous de mon seuil pour mettre en route gentiment la machine mais suffisamment élevée pour faire une petite sélection. Nous sommes encore une vingtaine en tête, lorsque Vincent attaque sèchement avant une descente très piégeuse. Seuls Stéphane et Titouan arrivent à y aller, et le trio creuse l’écart dans la descente humide et gravillonneuse où je suis souvent à la limite.

Au pied le groupe de chasse se reforme à une bonne minute de la tête ; rien de rédhibitoire mais devant c’est du costaud, et nous sommes trop nombreux pour organiser efficacement la poursuite. Sans temps mort nous arrivons à St-Nazaire, direction le col des Roustans (7 km @ 4 %) via le col de Guillens (4 km @ 5.7 %). Quelques volontaires intéressés par la gagne tentent de relancer l’allure en ordre dispersé, et nous reprenons Vincent qui a craqué à l’avant. Jean-Francis, Frédéric et Brice semblent à l’aise ; pour ma part j’essaie d’amortir au mieux chaque accélération car les jambes ne tournent pas comme d’habitude ce matin.

Malgré tout nous ne perdons pas trop de terrain : l’écart oscille entre 1’30” et 2′ à mi-course. Juste avant la séparation des parcours à Establet, Brice et Jean-Francis secouent à nouveau le groupe qui explose, Frédéric perce de l’avant : incapable de réagir je laisse filer Brice et Vincent sur le moyen parcours… Jean-Francis, Kenny et Michel me précèdent sur le grand parcours. Jérôme part à leur poursuite ; j’imprime un gros rythme à 20″ derrière lui dans le col de Faye (5.4 km @ 5.4 %). Jean-Luc, Lionel et Nicolas lâchent prise ; seul Gilles parvient à s’accrocher et nous reprenons Jérôme au sommet, vent de face.

DrômoiseJean-Luc et Nicolas ne sont pas loin derrière ; nous les attendons pour former un groupe de cinq à une quarantaine de kilomètres du but. Sans un mot les relais s’organisent, avec un gros travail de Jean-Luc et Nicolas, habitués à ce genre d’exercice. Le raidillon de Valdrôme ne change rien ; jusqu’à Beaurières les kilomètres défilent à toute allure sans voir personne devant ni derrière. A ce rythme-là le top 10 est quasi-assuré ; le top 5 reste également accessible. Nous arrivons ensemble au col des Lesches (6.3 km @ 4.2 %), où la section initiale se charge de faire la décision.

La route est un billard, dès les premiers hectomètres Jérôme hausse le ton et s’en va seul. Je n’ai plus les jambes pour y aller et me contente de suivre le rythme du groupe, surtout qu’il reste 35 km à couvrir au sommet ! Chacun fait de même, Jean-Luc effectue la majeure partie du travail et nous franchissons ensemble le sommet à 1’15” de Jérôme. Gros écart, que nous pensons réduire de moitié dans la descente technique qui suit… Gilles fait le boulot avec des trajectoires propres, mais à 25 km de l’arrivée nous ne voyons toujours pas le grimpeur trièvois dans la longue ligne droite vers Luc-en-Diois.

Peu importe, nous engageons la poursuite à quatre : avec le vent favorable ça file à près de 50 km/h. Devant Jérôme ne perd pas de terrain ; la côte de Collet me met dans le dur mais ça passe gros plateau ; plus qu’une quinzaine de kilomètres à tenir avant un probable sprint. A St-Romans quelques kilomètres plus loin je sens du mou à l’arrière ; Nicolas me fait remarquer une crevaison lente 🙁 Faut que ça tienne encore 10 kilomètres, ce serait trop bête de s’arrêter maintenant. Heureusement le final est quasiment en ligne droite ; en faisant attention je peux prendre les derniers virages en queue de groupe viagra without a doctor prescription canada.

Du coup je ne me fais pas d’illusions au sprint. Je n’en avais déjà pas beaucoup face à des garçons comme Jean-Luc et Nicolas, mais là je ne prends aucun risque et laisse Jean-Luc prendre la sixième place devant Gilles, Nicolas et moi, bon neuvième en 4h17’53”. Cinq minutes plus tôt Stéphane l’emporte après une échappée de 110 km, devant un petit groupe constitué de Michel, Kenny et Jean-Francis à 1’35”. Jérôme suit à 3′ et nous précède d’une bonne minute après un beau rallye solitaire, chapeau ! Mis à part la petite crevaison du final je n’ai pas grand chose à regretter ; aujourd’hui la fatigue accumulée en cette fin de saison a pesé dans les jambes, je ne pouvais guère faire mieux…

Résultat(s) : Drômoise – grand parcours

5 réflexions sur « Drômoise »

  1. Beau résumé. Nickel. On s’y croirais presque.
    Bravo Rodolphe en espérant quand même que tu as eu le temps d’admirer notre belle région pour faire du vélo.

  2. Tu as fait 10km avec une crevaison lente ?
    C’était une vrai crevaison lente (avec pneu à plat) ou une simple perte de pression ?

  3. Belle mémoire des évènements de course ! Dans une cyclo, quand j’arrive (enfin!), je ne me souviens plus de grand chose……….et serait incapable de raconter comme tu le fais. Bravo, mais peut être que tu n’étais pas à bloc.
    (C’est Bernard Hinault qui un jour m’avait répondu cela à une demande de conseil)
    Sur le plan technique le liquide anti-crevaison n’a pas fonctionné dans les tubeless ?
    Tous mes encouragements pour le futur
    Michel

  4. Après examen ce n’était pas une crevaison lente, mais une grosse perte de pression car une tringle était à moitié déchirée… En gros ni préventif ni chambre à air ne m’auraient permis de rentrer si elle avait cédé 😛

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