Morzine – Haut-Chablais

Après ma déconvenue mécanique le week-end précédent, ce n’est pas l’averse qui tombe juste avant le départ qui douche ma motivation. Pourtant il ne fait pas spécialement chaud à Morzine, la météo est pour le moins mitigée. Le plateau est de qualité avec quelques Belges, les frères Ruffaut et les habitués de ce genre de rendez-vous (David, Jean-Francis, Jérôme…) ; les places dans le top 10 seront chères.

Morzine - Haut-ChablaisPas de round d’observation : dès la traversée morzinoise Michiel et Jürgen font la descente trempée à bloc et ça commence déjà à casser dès l’arrivée dans Montriond, pied du col de Joux-Verte. Comme l’an dernier Loïc n’attend pas et teste la meute : les accélérations font mal et le groupe se réduit rapidement à une douzaine d’unités aux Lindarets, lorsqu’il se relève pour laisser souffler son frère Pierre.

Une bonne averse nous douche avant le sommet, mouillant copieusement la route et incitant chacun à descendre calmement. De retour à Morzine les écarts restent faibles ; si Jürgen prend un peu de champ, la poursuite est molle et permet le retour d’une demi-douzaine de concurrents. Peu importe, car se profile déjà le col du Corbier : Loïc remet une bonne couche et le groupe explose. Jérôme parvient à recoller aux hommes de tête (Alban, Florian, Jürgen, Loïc, Pierre) au prix d’un gros effort, avant de lâcher dans la descente.

On enchaîne rapidement avec le col du Grand-Taillet : nous récupérons Jérôme et Jürgen, le bras de fer continue avec la tête mais malgré un gros travail de Jean-Francis l’écart stagne autour de 1’30″… Et eux sont capables de relancer fort dans les rares parties planes. Le schéma se répète dans la côte de la Vernaz : j’y zappe le ravitaillement, avec 20°C max aujourd’hui deux bidons doivent suffire. La descente est globalement sèche et en bon état : les virages s’enchaînent rapidement avant un petit bout de vallée.

Chacun souffle un peu avant le col de Jambaz alors que ça cravache en tête : logiquement nous perdons deux bonnes minutes dans l’affaire, soit quasiment 4′ au sommet. Sauf défaillance l’affaire est entendue pour la victoire, et connaissant le calibre de certains devant… Je songe davantage à m’économiser en vue de l’enchaînement final. Car suite à un éboulement le col de Joux-Plane n’est pas accessible depuis Morzine ; il est remplacé par un duo de cols inédits : Ramaz et Encrenaz.

Morzine - Haut-ChablaisLe soleil fait son retour au pied du col de la Ramaz, qui devrait décider des places d’honneurs dans notre groupe. Je me découvre au maximum, et c’est parti pour une longue ascension de 10 km. Connaissant bien les lieux Jean-Francis ne perd pas de temps et accélère dès les pentes les plus raides. Quelques coureurs dont Clément et David décrochent ; je les imite quelques hectomètres plus loin, incapable de recoller au train en marche.

Lentement mais sûrement je vois filer Jean-Francis, Jérémy, Jérôme, Jürgen et Michiel jusqu’à Sommand où je limite le débours à une trentaine de secondes. Dans le replat qui suit ça se gâte : seul face à quatre hommes organisés et surtout plus forts que moi je perds toute chance de revenir dans un magnifique décor de montagne. Je prends un petit coup au moral, d’autant qu’il reste encore l’Encrenaz, puis la montée finale vers les Gets en dessert… Plutôt indigeste 😛

Malgré tout je maintiens l’allure, y compris dans la descente où il fait presque froid : mais ça ne dure pas, une petite épingle en forêt et j’attaque le col de l’Encrenaz. Plus court et moins difficile que son prédécesseur il est toutefois irrégulier ; au cap des quatre heures de course j’y rattrape un Florian défaillant. Il m’accompagne jusqu’au sommet, avant de craquer dans la descente où je m’habille un peu plus et avale un dernier gel. Devant c’est loin, je m’attache à descendre prudemment au milieu des concurrents du petit parcours.

Virage à droite à l’entrée de Morzine, pour monter jusqu’à l’arrivée aux Gets. Le vent nous pousse jusqu’à la ligne en pente douce et c’est heureux, car j’en ai plein les soquettes. L’écart avec David est important ; je finis avec ce qu’il me reste d’énergie pour couper la ligne en 9° position, à plus de dix minutes des vainqueurs Alban Comparat et Loïc Ruffaut. Dans un contexte nettement plus relevé que l’an passé c’était difficile de jouer à nouveau le podium… En tout cas aujourd’hui je n’avais pas les jambes pour 🙂

Résultat(s) : Morzine – Haut-Chablais – grand parcours

2 réflexions sur « Morzine – Haut-Chablais »

  1. Bravo Rodolphe ! Alban Comparat avait déjà gagné la semaine dernière à la Faucigny Glières je crois…

    De mon côté j’ai profité de la grimpée du col de Chaussy (6è en 46’09 ») pour découvrir le col du Glandon par Ste Marie s/ Cuines

  2. Oui j’ai fait le rapprochement après pour Alban.
    Déjà en course ça se voyait au coup de pédale : souple et nerveux dans les cols, très à l’aise en descente… Un vrai coureur complet, comme les frères Ruffaut d’ailleurs. Pas grand chose à faire, si ce n’est limiter la casse : après 2h30 de course j’étais aussi fatigué qu’après 4h… J’ai géré comme j’ai pu dans la Ramaz + Encrenaz, pour terminer dans un état potable (devant certains ont bien craqué aussi).
    Donc satisfait, même si ça devient difficile d’enchaîner les week-ends (et le prochain est le plus gros de la saison avec une double ration de Serre-Che 😛 ).

    PS : qui gagne au Chaussy ? Gallego ?

Laisser un commentaire