Bosses de Provence

Avant-dernière épreuve de ma saison, les Bosses de Provence sont aussi l’occasion de découvrir une autre facette du littoral méditerranéen. Les 2300 participants de la grand’messe marseillaise du vélo ne s’y sont pas trompés, surtout avec un grand et chaud soleil qui nous accueille à Luminy sur la ligne de départ. Malgré la concurrence de la Drômoise le peloton est impressionnant et relevé avec les habitués sudistes de ce genre de parcours, très prisé en fin de saison avec des caractéristiques proches du Granfondo St-Tropez.

Bosses de ProvenceLes concurrents des parcours 136 et 164 km partent ensemble à 8h10, pour un court défilé jusqu’au pied du col de la Gineste, lieu du départ arrêté réel. Je discute avec Rémi Piat, Michel Roux… reconnais mes habituels adversaires ainsi qu’une cohorte de coureurs du VC La Pomme. On démarre manches courtes directement dans la pente et bientôt le train pommier se met en marche pour réduire le groupe de tête à une cinquantaine d’unités. L’ambiance est décontractée, je reste cependant attentif dans les descentes et traversées de villages car ça défile vite.

Le pas de Bellefille se monte rapidement et reste trop court pour créer une vraie sélection. Ça se met réellement en route dans la montée du Grand-Caunet et j’en profite pour enlever le coupe-vent, devenu inutile. Au sommet ça se relève, certains recollent à l’arrière et je me ravitaille une première fois, serein car les jambes sont bonnes aujourd’hui. Il faudra juste rester patient car le groupe est encore très fourni.

Bosses de ProvenceDans la descente du col de l’Ange Stefano Sala prend la poudre d’escampette et bien que prévenus nous n’arrivons pas à le suivre dans l’enfilade de virages techniques. Juste avant la séparation des parcours c’est le bon moment pour faire le break et l’Italien y parvient, faute d’entente dans l’important peloton. David Polveroni et De Vecchi tentent de secouer le cocotier, accompagnés de William Turnes. Je fournis un gros effort pour faire la jonction en vain, car le regroupement est général au pied du col de l’Espigoulier.

La difficulté est longue mais roulante, offrant une vue imprenable sur la Méditerranée. Parfois exposés au vent, les pourcentages les plus difficiles sont dans la seconde partie. Un coureur du VC La Pomme imprime un gros tempo pour limiter la casse, avant de se faire rappeler à l’ordre par ses équipiers. Cela suffit néanmoins à écrémer sérieusement le groupe de chasse (moins d’une vingtaine), avant que les deux David n’embrayent sérieusement au sommet, relayés par Tony Mezure.

Bosses de ProvenceLa poignée dans l’angle les minutes sont interminables mais je parviens à basculer dans les six premiers, le cœur « dans la boîte à gants » comme dirait Laurent Jalabert 😛 La descente est rapide et tortueuse, ne connaissant pas le terrain je subis les trajectoires des coureurs locaux et peine à rester au contact. Un replat permet de souffler et réorganiser les troupes : nous sommes une petite quinzaine à mi-course et les relais passent -enfin- correctement.

Pas de quoi reprendre du terrain à l’homme de tête, mais au moins le contenir car l’écart dépasse les 2′. La descente sur Nans-les-Pins est humide, technique et piégeuse : j’ai remonté les Continental GP4000S2 la veille et c’est heureux, la confiance est de mise. Ça ne m’empêche pas de perdre des places en quelques kilomètres voire carrément le contact pour quelques minutes. Avertissement sans frais, je reprends ma place sans souci devant.

La suite est vallonnée jusqu’à St-Zacharie, personne ne se livre à fond et j’en fais de même à l’entame du col de l’Espigoulier, par son autre versant. La route est beaucoup moins large et gravillonneuse, très irrégulière. Pas vraiment ma tasse de thé mais je remarque quelques coureurs à bout physiquement. Alors quand David Swan accélère de nouveau dans la partie la plus raide, je n’hésite plus et donne tout. Nous nous détachons avec les trois David, Émeric Turcat, Patrick Fiorentino et Tony.

Les plus forts sont là au replat, Émeric prend des relais impressionnants dans le long faux-plat jusqu’au sommet… plus que 1’30 » de retard sur la tête. Sauf que le spécialiste de XC Marathon est trop fort et part seul dans un premier temps, puis accompagné de David P et David S. Derrière un quatuor se forme avec David D, Patrick, Tony et moi à 40″ du trio de chasse au sommet. Plus à l’aise dans cette descente je reste dans les roues de David D et Patrick, mais ne peux rien faire quand Tony décide d’accélérer.

Bosses de ProvenceUne cassure se forme et malgré une très bonne entente dans le replat à Gémenos nous ne reverrons plus le coureur cannois, ni le top 5 d’ailleurs. Reste à bien gérer les dernières difficultés. Le second passage au col de l’Ange se fait tempo, ce qui permet le retour de Dorian Lopez et Michel Roux dans la descente. Nous voilà cinq pour la sixième place avant le final réputé difficile dans le col de la Gineste, souvent vent de face.

A 20 km du but j’ai encore suffisamment de forces pour en découdre : juste une petite inquiétude au niveau de la boisson, qui risque de manquer d’ici la ligne car il fait chaud. Au pied de la Gineste Dorian lâche prise lorsque Patrick accélère, quant à moi je gère un début de crampe derrière la cuisse sans m’affoler… et bois abondamment. La crampe passe et je recolle au trio ; Patrick me dépanne en eau, sympa de sa part 😉 En l’absence de vent j’impose à nouveau mon rythme, profitant de cette relative accalmie pour juger les dégâts des récents incendies.

Une dernière descente, nous prenons le rond-point à gauche et c’est parti pour le faux-plat terminal. Avec David D dans le groupe je suis sûr de perdre au sprint, alors je tente ma chance juste après la flamme rouge. David D réagit immédiatement, Patrick et Michel mettent plus de temps à recoller… C’est un sprint à quatre que le coureur semurois remporte facilement suivi de Patrick, moi et Michel. Devant la gagne se joue à plus de 5′, Emeric gagne devant David P et Stefano ; David S et Tony complètent le top 5 à bonne distance.

Pas de regrets à avoir, j’ai bien couru avec une très bonne condition en fin de saison. Rester compétitif sur ce genre de parcours moins montagneux ouvre quelques perspectives pour 2017 ; il reste à récupérer de ce long week-end marseillais pour briller sur la dernière à Annecy 🙂

Résultat(s) : Bosses de Provence – grand parcours

3 réflexions sur « Bosses de Provence »

  1. Magnifique ce maillot tricolore au sommet du col de l’Espigoulier, en plus cela montait vraiment très vite !
    La vitesse de l’italien dans la descente sur Gémenos était hallucinante…….. votre groupe y allait fort aussi mais semblait plus en contrôle, moins halluciné !
    En tous cas, descendre a ces vitesse sur un vélo m’impressionne beaucoup (pourtant je viens du sport auto..)
    Votre guidon est en alu ou carbone ?
    Le KTM à l’air pas mal en descente …..stable?, guidonnage?
    (mon sworks a tendance à guidonner…)

    Merci pour ce blog, avec tout mes encouragements
    michel

  2. Merci, j’ai entendu tes encouragements au sommet de l’Espigoulier 😉
    En descente oui le KTM est stable et guidonne très peu, ça dépend aussi beaucoup des roues : très stable avec mes Ryde et/ou Neutron, beaucoup moins avec des ZTR Alpha (plus légères, mais moins rigides et moins équilibrées).
    Seul le cadre est en carbone, potence/cintre/tige de selle sont en alu… quant à Stefano on s’y attend à chaque fois, mais sur descente sèche il est impossible à accrocher (plus prudent quand il pleut).

Laisser un commentaire