Cimes du lac d’Annecy

S’il fait moins chaud au bord du lac d’Annecy, la météo reste optimale pour une belle empoignade à deux roues. L’épreuve fait désormais partie des classiques du Challenge Rotor Cyclo’Tour ; comme depuis la reprise le plateau y est très dense et relevé. Sur la lancée des vacances estivales les sensations sont toujours très bonnes, malgré une légère fatigue accumulée cette semaine. Le parcours subit également quelques modifications par rapport à d’habitude, avec le Mont Revard qui remplace l’enchaînement col de Plainpalais / col des Prés : une montée plus longue mais aussi plus roulante… Avec le vent présent dès le départ cela aura son importance.

Cimes du lac d'AnnecyCelui-ci nous pousse légèrement dès le départ réel, direction le col de Leschaux : cela rend la course rapide et nerveuse d’entrée sous les coups de boutoir de David Polveroni et Raphaël Addy notamment… Souvent proche de PMA pour faire la jonction c’est difficile pour tout le monde et le peloton s’émiette rapidement pour ne garder qu’une vingtaine d’hommes en tête. Après plusieurs tentatives Raphaël parvient à faire le break après St-Eustache : une trentaine de secondes, et la chasse qui s’organise derrière avec principalement Cédric Richard, Jocelyn Verdenal et Frédéric Glorieux ne permet que de garder le leader en point de mire.

Statu quo au moment d’entamer le Semnoz ; si le vent contraire un lacet sur deux freine les tentatives d’attaques, l’allure reste néanmoins très élevée… Pour autant une quinzaine d’hommes reste solidement accrochée aux roues ; côté Team Vercors Arnaud Feodoroff m’accompagne et prend même un gros relais dans le replat à mi-pente, où je profite du calme avant la tempête pour me ravitailler à l’heure de course. La température baisse nettement dans les derniers kilomètres, le brouillard enveloppe quasiment le sommet ; en prévision j’enfile un coupe-vent 3 km avant la bascule… juste avant que Frédéric n’accélère franchement. Idéalement placé à ses côtés je n’ai pas l’explosivité pour y aller, sans réaction des autres il se rapproche seul de l’homme de tête tandis que nous plafonnons autour de 5-5.5 W/kg (une allure déjà élevée en fin de col).

Cimes du lac d'AnnecyPlus haut il fait frais voire froid ; Jocelyn place à son tour une accélération avant le ravitaillement pour rejoindre son leader du team Corratec… bis repetita de mon côté, ma réaction est trop molle pour faire la jonction malgré un long effort dans le dernier kilomètre. Nous entamons la descente avec 1′ de retard sur le leader et 30″ sur Jocelyn ; connaissant l’habileté des trois hommes de tête la partie risque d’être difficile, d’autant que leur entente sera totale pour la suite. N’appréciant pas trop le toboggan jusqu’à Quintal je me contente de suivre les trajectoires dictées par Julien Bérard ; nous limitons à peu près la casse dans la descente, par contre l’entente à quinze n’est pas efficace et l’écart avec le duo de tête enfle lentement mais sûrement dans la petite vallée avant Cusy.

Car entretemps Jocelyn a crevé, perdu le contact avec la tête et trouvé refuge dans le groupe de chasse, tandis qu’Arnaud doit abandonner après avoir déchiré son pneu. Léger temps mort où je peux récupérer un bidon (merci Patrice 😉 ) et nous nous dirigeons vers le Mont Revard par Montcel. Le parcours est joli et les jambes sont dures ; seulement 2′ de retard à mi-course mais c’est dur pour tout le monde après un début de course intense. Ce sera compliqué de revenir, mais je garde espoir pour la prochaine difficulté qui devrait au minimum éclaircir les rangs et ne garder que les plus forts. Le pied semble me donner raison, puisque dans des pentes à 7-8 % notre travail de sape avec Julien, Cédric et Pierre-André Anizan porte ses fruits.

Mais il faut se faire vraiment mal pour creuser de faibles écarts ; Arthur Blanc parvient à prendre du champ, Pierre part à sa poursuite et je mène ce qui reste du groupe avec Geoffrey Lucat… ça rame à tous les étages, le rythme très soutenu permet au moins de reprendre du temps sur la tête ; l’écart repasse sous les 2′ au sommet. La descente est compliquée dans le trafic estival, tout le monde est prudent et sur la retenue ce qui permet le retour des lâchés : à 30 km de la ligne tout est à refaire et les difficultés majeures sont passées 🙁

Cimes du lac d'AnnecyAu col de Plainpalais l’affaire semble entendue pour la victoire ; avec plus de 3′ de retard il ne faudra compter que sur une grosse défaillance devant, mais connaissant le niveau des deux garçons (déjà vainqueurs dans des circonstances similaires le week-end précédent) c’est peu probable. Alors avec Cédric, Pierre et Julien nous nous employons à accélérer dès que possible sur le terrain « malplat » qui reste ; souvent vent de face c’est compliqué de faire la différence mais c’est notre seule chance pour éviter un sprint. A ce petit jeu je suis rarement gagnant ; si nous arrivons à faire la différence dans la côte du Châtelard les autres ne tardent jamais à rentrer dès que le terrain s’aplanit. Au fil des kilomètres les forces et le moral déclinent : le groupe est encore composé d’une douzaine d’hommes malgré d’incessants efforts pour faire la différence, personne ne semble coincer à l’usure et je ne vois pas comment m’en sortir 🙁

La différence se fait enfin vers Bellecombe, en passant une dernière fois au col de Leschaux. Arthur, Julien et Bruno Morel arrivent à s’extraire, meilleur gestionnaire Geoffrey arrive à les accompagner… et puis c’est tout. Cédric et moi coinçons sur l’attaque : pareil pour Pierre et Wout Driever juste devant nous. A moins de 10 km de la ligne on ne calcule plus et on donne tout avec Cédric, souvent à 5 W/kg ça ne suffit pas à boucher l’écart avec nos adversaires directs, en revanche ça creuse avec l’arrière et nous assure un top 10. Sans indications autres que nos souvenirs de l’an passé les derniers kilomètres sont interminables ; pour la forme (et les points Challenge Rotor Cyclo’Tour) je dispute et remporte la neuvième place face à Cédric, complètement rincé après quatre heures de course intense. Deux minutes plus tôt Raphaël a fait plier Frédéric dans le dernier kilomètre ; Julien complète le podium au sprint, du bon boulot 😉

Pas trop de regrets de mon côté ; malgré un fond de fatigue je garde une excellente condition physique, mal exploitée aujourd’hui car trop souvent à contre-temps (contrairement à la Madeleine il y a deux semaines où la gestion était quasiment parfaite). Sur un terrain un peu moins montagnard ça ne pardonne pas face à des coureurs de mieux en mieux préparés. Ce résultat solide m’assure la troisième place au général du challenge (derrière Bruno et Pierre-André), assortie de la première place en catégorie M2. Pas si mal avant de retourner visiter la montagne : d’abord à la Maurienne-Galibier samedi prochain, puis à la Marmotte début septembre.

Résultat(s) : Cimes du lac d’Annecy / Challenge Rotor Cyclo’Tour

2 réflexions sur « Cimes du lac d’Annecy »

  1. Toujours en haut de l’affiche Rodolphe vous êtes quand même passé par le plus beau village de France, CUSY !! Super tes CR

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