Malgré quelques incertitudes liées à la situation sanitaire à Grenoble, la finale du Challenge des 1000 Grimpeurs a bien lieu entre Meylan et le fort du St-Eynard. Il fait froid avec un bon petit vent du nord, pas de quoi décourager la centaine d’engagés. Un joli succès pour l’organisateur de cette montée remise au goût du jour après quelques années d’absence ; de nombreux habitués viennent parfois de loin (Savoie voire Haute-Savoie). De mon côté la fatigue du début de saison se fait sentir week-end après week-end, mais je reste motivé pour tenter de ravir la première place du classement général à Théotime Ronflet.

Il est présent avec son frère Joris et toute la fine fleur des grimpeurs locaux dont Colin Savioz, Vincent Reyboz, Julien Bérard, mes équipiers Arnaud Feodoroff et Julien Gaillard, etc. L’échauffement est bien mené, je suis chaud à point sur la ligne de départ ; il vaut mieux car la pente est tout de suite sévère. Les deux premiers kilomètres se font sur un vrai billard, étroit et raide à 11 % de moyenne. Autant dire qu’il ne faut pas rater la pédale au coup de sirène, et vite se replacer pour la mise en action.

Arnaud attaque sèchement au premier virage : Colin, Vincent et Joris suivent, en mode diesel j’ai du mal à mettre en route mais c’est pareil pour Théotime dans ma roue. Proche de 6,8 W/kg les premières minutes je laisse passer l’orage, pour finalement rester dans le sillage des cinq-six de tête : pour une fois je n’ai pas à faire le train, la sélection se fait naturellement 🙂 Je fais juste l’effort pour virer en tête en retrouvant la route de Corenc, voie classique pour monter au col de Vence. Nous ne sommes plus qu’une petite dizaine à cet endroit, Colin puis Vincent relaient fort avec Julien B. qui me fait grosse impression.

A force de rouler entre 5,5 et 6 W/kg l’élastique se tend puis craque pour Julien G. et Jules Vial, les derniers lâchés du groupe de tête : restent Colin, Vincent, Joris, Julien B. et moi qui reprends mon souffle en vue du col de Vence. Le replat est court et passe rapidement avec une bonne entente : tout le monde relaie, cela suffit à maintenir notre avantage de 20-25″ tout en gardant du jus pour un final particulièrement difficile.

Un peu dans le dur à mi-course je lâche quelques longueurs, mais personne ne s’en rend compte et je recolle en force avant le Sappey-en-Chartreuse pour la bataille finale. Virage à droite, Julien prend la tête sur quelques hectomètres en faux-plat et c’est parti pour 3 km à plus de 10 % (à partir du bien nommé hameau « le Calvaire » 😛 ). Joris accélère le premier : Colin y va aisément, je fais déjà l’élastique avec Julien tandis que Vincent remonte progressivement. Tout le monde est à fond et les écarts se creusent naturellement, mètre après mètre.

Julien craque le premier, je l’imite quelques instants plus tard dans la forêt : la chaussée humide conjuguée à la pente imposent de monter assis en souplesse. Souvent à gauche de la cassette donc, car la puissance n’excède guère 5,5 W/kg après 30′ d’effort au seuil. La faible vitesse de déplacement permet de se garder les uns les autres en point de mire, j’arrive même à me rapprocher à quelques mètres de Joris tandis que Colin et Vincent s’envolent pour la victoire. Une nouvelle accélération de Joris lui permet de reprendre ses aises, incapable d’en remettre je prends un coup sur le casque et laisse filer le podium à 500 m de la ligne 🙁

Dès lors je surveille ce qui se passe derrière, car Julien me talonne et Maxence Janodet revient aussi très fort : à chaque virage je relance aussi fort que je peux, dans un ultime coup de rein je conserve la quatrième place en 42’53 » derrière Colin, Vincent et Joris. Pas de regrets, j’ai tout donné comme chaque dimanche et cette fois-ci ça s’est vraiment fait à la jambe, sans tactique vu la rudesse de la pente. Les chronos sont excellents malgré un départ trop rapide, et l’addition qui se paie logiquement sur la fin pour l’ensemble du top 5. Après un gros coup de fatigue Théotime finit loin, m’assurant du même coup la victoire au classement général, une première 😉 De quoi finir en beauté une saison 2020 courte mais intense : gageons que la cuvée 2021 sera au moins aussi bonne, voire meilleure !

Résultat(s) : Grimpée du St-Eynard