Comme souvent début octobre, il fait frais et humide à St-Quentin-sur-Isère au départ de la grimpée de Montaud. La pluie épargne la majorité des 81 engagés, avec des départs échelonnés entre 9h30 et 11h30. Le vent également, puisque nous sommes relativement à l’abri… du moins pour les derniers coureurs à partir. Sur une montée que je réalise des dizaines de fois par an à l’entraînement, j’ai à coeur de réaliser un gros chrono dans un effort solitaire particulièrement apprécié (mon manque de punch n’ayant pas d’incidence sur le résultat final).

L’échauffement est donc très sérieux : je passe près d’une heure sur les rouleaux à côté de la ligne de départ, attendant mon tour… Les accélérations assis à 7 W/kg passent sans problème, je m’hydrate régulièrement pour compenser la transpiration : tout se passe comme prévu et je suis bien chaud au moment du départ, à 11h28 pile. Les premiers hectomètres se font grand plateau, la mise en action est immédiate autour de 6 W/kg : soit ma puissance cible sur environ 20 minutes. Le coup de pédale est fluide et l’allure rapide, je commence déjà à reprendre des concurrents en arrivant dans les premiers passages difficiles, où je dois mettre le petit plateau.

La transition se fait en douceur, j’essaie de rester assis le plus souvent possible, en cadence et bras fléchis pour réduire la prise au vent. Même à 20-25 km/h chaque seconde compte, les trajectoires sont également optimisées et je me dresse sur les pédales uniquement pour relancer ou soulager la musculature. Jusqu’à mi-course la puissance cible est respectée, les jambes font de plus en plus mal mais c’est normal sur ce type d’effort donc on serre les dents. Un léger vent défavorable le long de la falaise, puis sous Colombière entrave à peine ma progression : toujours en avance sur mon chrono référence je repasse le gros plateau pour les cinq dernières minutes, celles où la victoire se joue.

Bien en ligne à la crêche je relâche la pression à 5,5 W/kg, pour un long sprint depuis la flamme rouge, gros plateau jusqu’à la ligne. Debout, mains en bas les derniers hectomètres sont atroces mais je me bats jusqu’à ligne franchie en 21’18 ». Je mets quelques minutes à m’en remettre, avec une trentaine de secondes gagnées par rapport à 2019 et 6 W/kg tenus in-extremis sur la montée le contrat est rempli avec brio… Reste à voir le classement, en discutant avec Joris Ronflet je comprends vite que ça encore se jouer à la seconde puisque nos compteurs respectifs donnent quasiment le même chrono 😉

L’attente n’est pas très longue et le verdict tombe : nous terminons dans le même temps et sommes déclarés vainqueurs ex-aequo, Arnaud Feodoroff nous accompagnant sur la boîte. Enfin je gagne ce chrono quasiment à domicile, partager la première place avec Joris ne la rend que plus belle 🙂 Avec Julien Gaillard le Team Vercors place trois coureurs dans le top 5 : une fois de plus on ne voyait que du jaune ce matin. Plus en retrait sur cet effort individuel Théotime Ronflet me lâche quelques points au classement général : il garde la main avant la finale à la grimpée du St-Eynard dimanche prochain, où le départ en ligne l’avantagera de nouveau.

Résultat(s) : Grimpée de Montaud