De passage en Maurienne après une grosse sortie la veille, l’occasion est trop belle pour ne pas participer à la grimpée de Valmeinier le dimanche matin. Tant pis si les 5h30 de vélo du samedi ont laissé des traces : il fait beau et très chaud, ce sera l’opportunité de faire un temps de référence sur une montée que j’ai toujours abordée en fin d’épreuve cyclosportive (avec une certaine fatigue). Les sensations à l’échauffement sont logiquement moyennes, quelques accélérations à PMA autour de St-Michel-de-Maurienne donnent le ton : je vais souffrir sur les changements de rythme 😛
Vu la liste de départ il risque d’y en avoir, je retrouve pas mal de coureurs rompus à ce genre d’effort : Colin Savioz, Romain Fiard, Bruno Morel (vainqueur au col de la Loze la veille), Alexandre Chibko, Nicolas Ougier, Jérôme Dupouy… Il faudra serrer les dents dès les premières rampes. A 10h00 top départ, la mise en action est poussive dans St-Martin-d’Arc où la pente se cabre : calé en 10-15ème position je ne fais pas le malin à 6 W/kg, surtout quand un coureur du SMS Cyclo attaque d’entrée. La route est large et en parfait état, Colin n’y va pas tout de suite et nous gardons l’homme de tête à portée de fusil lorsque ça commence à réagir avec Alexandre et Romain.
Je filoche avec Nicolas en dernière position du groupe en attendant l’accalmie, un rapide coup d’oeil au compteur m’indique 5 minutes d’effort : la montée va être longue… Heureusement ça se calme un peu plus loin en reprenant l’échappé ; Alexandre prend le manche et si le rythme est élevé, au moins il évite les accélérations. Bastien Flammier relaie parfois, nous ne sommes plus qu’une quinzaine en tête et j’essaie de remonter dès que j’en ai l’occasion, pour amortir les attaques au mieux.
Le plan se déroule pas trop mal jusqu’au premier replat, la montée reste roulante donc j’arrive à économiser quelques précieux watts dans les roues, en faisant le maximum pour ne pas être distancé (du moins pas trop longtemps) sur les attaques. Les favoris y vont chacun leur tour ; comme souvent ça se relève ensuite, me permettant de revenir au train. Le scénario se répète jusqu’à la bifurcation vers Valmeinier ; encore 7 km à tenir et ce ne sont pas forcément les plus simples.
Juste avant la courte descente avant le village Bruno tente sa chance mais ne surprend personne ; dans le virage en bas je prends la tête et impose une grosse relance à 7 W/kg qui ne fait pas mal à grand-monde… sauf moi 😛 Nous ne sommes plus qu’une dizaine à pouvoir prétendre à la victoire lorsque Romain pose une énorme mine, à laquelle seul Colin peut répondre. A 3 km de la ligne je reste cloué sur place, à 50 m d’Alexandre qui gère lui aussi au train, autour de la septième place. Encore 10 minutes à tenir, si devant Colin contre et s’envole vers la victoire, il reste des places d’honneur à prendre car le groupe de chasse explose.
Avec Alexandre en point de mire je reviens lentement mais sûrement sur le groupe, mais essuie un gros coup de mou à 2 km de l’arrivée. Alexandre hors de portée, j’arrive à rentrer sur le huitième mais ne parviens pas à le décrocher à la flamme rouge. A bout de forces je le laisse filer dans le dernier virage : coupant la ligne en neuvième position et un peu plus de 46′. Un très bon chrono sur une montée gérée à 5,3 W/kg avec les moyens du bord : ce n’est pas si loin de mes standards habituels, donc je prends volontiers. La rentrée des grimpées approche : avec un peu de travail spécifique il y aura de belles choses à faire 😉
Résultat(s) : Grimpée de Valmeinier