Si l’an passé nous avions eu droit à la neige au sommet, cette année il fait nettement plus chaud aux Saillants mais l’atmosphère reste humide. Les gros orages de la nuit se poursuivent jusqu’en milieu de matinée et comme à Prapoutel, le home-trainer est de sortie pour s’échauffer à peu près à l’abri du coffre de la voiture. La météo capricieuse n’arrête pas la soixantaine et courageux (et courageuses) ; peu motivé en arrivant je me rassure avec les bonnes sensations à l’échauffement, prêt à livrer bataille.
Colin Savioz est présent, ainsi que Julien Gaillard, Laurent Derain, Tristan Arioli et les habitués de ce genre de rendez-vous. Je me présente bien chaud sur la ligne deux minutes avant le départ ; la route sera trempée mais la pluie a cessé, cool 🙂 Un très court fictif nous permet de quitter la rue de la Mairie, avant de prendre notre envol sur la route du col de l’Arzelier. C’est le mot, car ça part fort d’entrée : dans la lignée de Prapoutel une semaine plus tôt j’ai du mal à tenir les roues, mais garde ma place dans le top 10 alors que Colin et Tristan mènent un train d’enfer le premier kilomètre.
Après quelques minutes ça se calme, les jambes répondent parfaitement et j’accélère à mon tour en maintenant un gros rythme dans la forêt, souvent relayé par Colin. Cela réduit le groupe à moins d’une dizaine d’hommes : huit très exactement au moment de tourner à droite à St-Barthélémy. La partie à venir sera forcément décisive, car la plus pentue : souvent entre 5,5 W/kg et 6 W/kg j’impose mon rythme dans les premiers lacets, jusqu’à ce que Colin et Tristan accélèrent de concert. A mi-course la giclette des deux adolescents fait très mal et le groupe explose ; au prix d’un gros effort à PMA j’arrive à recoller, seuls Julien et Laurent s’accrochent aux branches et nous voilà cinq en tête.
Colin remet le couvert dans le virage suivant : à bout de souffle je suis incapable d’y aller et me contente d’un gros tempo avec Tristan, Laurent tente sa chance mais plafonne quelques secondes devant nous… Sous Prélenfrey l’écart enfle avec l’homme de tête : 20″ au village, aucun d’entre nous n’est capable d’aller plus vite. Comme souvent dans cette situation je prends les commandes dans le trio, travaillant pour éviter tout retour de l’arrière puisque la victoire semble inaccessible. Dans le replat forestier je souffle un peu et incite mes adversaires à passer, tout en réfléchissant à la tactique pour conserver une place sur le podium.
Me sachant inférieur à Tristan au sprint, je choisis d’accélérer progressivement à la flamme rouge en espérant que ça tienne jusqu’à la ligne. A plus de 6 W/kg Laurent finit par lâcher prise, surtout lorsque Tristan me déboîte irrésistiblement aux 500 mètres. Ses qualités de vttiste font la différence sur cet effort lactique et il s’envole vers la deuxième place ; le podium quasi assuré je donne tout pour couper la ligne le plus vite possible, surveillant Laurent à quelques longueurs derrière. C’est chose faite en 31’21 » : un chrono moins bon que l’an passé mais une puissance moyenne supérieure (344 W sur 30 minutes), très rassurant sur la condition physique à une semaine de la grimpée de Montaud 😉
Julien complète le top 5 une dizaine de secondes plus tard : à nouveau un beau résultat du Team Vercors sur cette sympathique épreuve où la météo ne nous aura pas trop gênés. Nous aurons même droit à un rayon de soleil pour redescendre au départ, à l’issue de la remise des prix 😉
Résultat(s) : Grimpée de l’Arzelier